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À La Une - Sanctions

Paris défend la visite de patrons français en Iran

Kerry juge "malvenu" le voyage du Medef.

Du 2 au 5 février, des dirigeants d'entreprise français ont rencontré, à Téhéran, le directeur de cabinet du président Hassan Rohani, et des membres de la Chambre de commerce iranienne. AFP/Behrouz Mehri

La visite en début de semaine à Téhéran de 150 hommes affaires français, critiquée par le secrétaire d’État américain John Kerry, respecte les engagements internationaux de la France, ont déclaré mercredi les autorités françaises pour rassurer Washington.

Le chef de la diplomatie américaine a appelé son homologue français Laurent Fabius pour lui dire qu'il jugeait malvenue cette initiative du Medef, l'organisation patronale française, car elle pourrait laisser croire à une normalisation entre la communauté internationale et Téhéran, ce qui n'est pas le cas. "A propos de cette délégation commerciale, le secrétaire Kerry a déclaré au ministre des Affaires étrangères Fabius que c'était quelque chose de malvenu parce qu'en fait il n'y a pas de normalisation" avec Téhéran, a déclaré mardi lors d'une audition au Congrès américain Wendy Sherman, sous-secrétaire d’État aux affaires politiques. "L'Iran ne peut être considéré comme un marché ouvert parce que l'allègement des sanctions est tout à fait provisoire, tout à fait limité et tout à fait ciblé", a-t-elle ajouté.

 

Aux termes d'un accord provisoire conclu en novembre entre Téhéran et le groupe P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu plus l'Allemagne), l'Iran a accepté de réduire son programme nucléaire en échange d'un assouplissement des sanctions. Un accord définitif doit maintenant être conclu.

 

Le ministère français des Affaires étrangères a souligné mercredi que le Medef avait mené cette visite "à titre exploratoire et dans le respect des engagements internationaux de la France".

Pour Pierre Moscovici, ministre français de l’Économie, l'initiative du Medef doit être interprétée comme "un pari sur l'avenir". "Si un jour l'Iran changeait d'attitude, alors il y aurait on le sait des opportunités économiques et commerciales importantes pour l'ensemble des pays", a-t-il dit à des journalistes en marge du Salon des entrepreneurs, à Paris. Cette visite, "c'est dire au fond 'Remplissez vos obligations et si un jour c'est le cas, les choses se passeront bien'. Il ne faut pas prendre cela comme un signe de laxisme, de consentement, mais comme un pari sur l'avenir qui repose à la fois sur la fermeté et aussi sur la négociation", a-t-il expliqué.

 

Le président du Medef, Pierre Gattaz, a déclaré pour sa part que la délégation était "totalement au fait de ce cadre sensible, extrêmement sensible sur l'Iran". "Nous avons parfaitement respecté la convention de Genève de novembre dernier, nous connaissons ce cadre. Il y a d'autres délégations de pays européens qui ont été en Iran", a-t-il dit à des journalistes.

 

Au cours de ce déplacement, du 2 au 5 février, les dirigeants d'entreprise français ont rencontré Mohammad Nahavandian, directeur de cabinet du président Hassan Rohani, et des membres de la Chambre de commerce iranienne, rapporte l'agence de presse iranienne Irna. Étaient notamment représentées les compagnies Safran , Airbus, Total, GDF-Suez, Renault, Alcatel, Alstom et L'Oréal.

 

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