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À La Une - Syrie

Le régime syrien se montre intransigeant à la veille de Genève 2

"La question du président Assad est une ligne rouge", a déclaré Mouallem.

Le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem à son arrivée à Montreux. Fabrice Coffrini/AFP

Après des mois de tergiversations et d'épreuves de force diplomatiques, les négociateurs sont arrivés mardi à Montreux, sur les bords suisses du Lac Léman, pour engager des pourparlers censés enrayer la violence en Syrie mais qui s'annoncent très difficiles.

La petite ville balnéaire de 15.000 habitants a vu toute la journée l'afflux des participants. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, arrivé à Genève, devait se rendre dans la soirée à Montreux. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a pris ses quartiers dans la soirée dans cette ville surtout connue pour son festival international de jazz.

La délégation de l'opposition syrienne est arrivée la première et s'est enfermée immédiatement dans son hôtel. Les négociateurs du président Bachar el-Assad, conduits par le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem, ont atteint Montreux avec plusieurs heures de retard en raison d'un problème technique lors d'une escale à Athènes.

Peu avant l'arrivée de la délégation, le régime syrien a montré son intransigeance en prévenant d'emblée que la fonction du président Bachar el-Assad est "une ligne rouge".
"La question du président et du régime sont des lignes rouges pour nous et pour le peuple syrien, personne ne peut toucher à la présidence", a déclaré Walid Mouallem cité par l'agence de presse syrienne Sana.

Il aura fallu des mois à Lakhdar Brahimi, l'émissaire de l'ONU pour le conflit syrien, aux Américains, aux Russes, aux monarchies du Golfe, "parrains" de l'opposition syrienne, et aux Européens pour convaincre les "frères ennemis" du régime et de la Coalition syrienne de se retrouver dans la même pièce alors que le conflit a fait plus de 130.000 morts et forcé des millions de personnes à quitter leur maison, leur pays.

La rencontre de mercredi intervient près de six mois après une attaque chimique près de Damas qui a fait plus de 1.500 morts et qui avait failli provoquer l'intervention militaire des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne. Après ce pic de tension, les menaces de frappes aériennes occidentales avaient laissé la place à un langage plus diplomatique, permettant d'envisager des discussions de paix.


Fragilité du processus

Mais, jusqu'à l'avant-veille de la réunion de Montreux, rien n'était sûr. L'invitation surprise lancée par le secrétaire général Ban Ki-moon à l'Iran a failli tout remettre en cause. L'opposition syrienne avait menacé de boycotter la conférence.

Les vives protestations des Occidentaux, opposés à la venue de l'Iran tant que le régime de Téhéran ne reconnaîtrait pas le principe d'un gouvernement de transition en Syrie, ont conduit au retrait de l'invitation de M. Ban. Mais elles ont mis en lumière la fragilité du processus en cours.

A quelques heures de l'ouverture de la conférence de Montreux, les grandes puissances ont mis en garde contre tout optimisme excessif.
"Nous devons être mesurés dans nos attentes. On ne va pas voir triompher la paix pendant ces discussions", a résumé le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier, en soulignant la nécessité d'"opter pour une politique des petits pas", notamment dans l'humanitaire.

Pour son homologue français Laurent Fabius, "l'idéal c'est d'aller vers la paix, ça passe par une solution politique", qui "passe par discuter" en Suisse. L'objectif, c'est "des avancées vers la paix", en restant "fidèle" à la lettre d'invitation de l'ONU qui parle de bâtir sur la base d'un consentement mutuel "un gouvernement de transition doté de tous les pouvoirs exécutifs".

Autre soutien de Damas, la Russie, qui s'était concertée la semaine dernière à Moscou avec les chefs de la diplomatie syrienne et iranienne, a regretté l'absence de Téhéran à Montreux. "C'est bien sûr une erreur", a déclaré à la presse Sergueï Lavrov.

A l'abri du Montreux Palace, siège de la conférence, interdit d'accès à la presse, il devrait surtout y avoir de nombreuses discussions discrètes pour préparer la réunion vendredi à l'ONU, à Genève, impliquant uniquement les deux délégations syriennes et l'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue Arabe Lahkdar Brahimi. Ce devrait être le début d'un long processus, de sept à dix jours dans une première étape, selon un membre de la délégation russe cité par l'agence Interfax.

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Après des mois de tergiversations et d'épreuves de force diplomatiques, les négociateurs sont arrivés mardi à Montreux, sur les bords suisses du Lac Léman, pour engager des pourparlers censés enrayer la violence en Syrie mais qui s'annoncent très difficiles.La petite ville balnéaire de 15.000 habitants a vu toute la journée l'afflux des participants. Le secrétaire d'Etat...

commentaires (1)

La vengeance libanaise est un plat qui se déguste froid ! Tout ceci rappelle de façon frappante les réunions en 84 du siècle passé à Lausanne des Libanais sacrifiés, avec les mauvais résultats que l'on sait.... Donc, effet boomerang éhhh libanais assuré ; chers "frérots" !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

01 h 11, le 22 janvier 2014

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Commentaires (1)

  • La vengeance libanaise est un plat qui se déguste froid ! Tout ceci rappelle de façon frappante les réunions en 84 du siècle passé à Lausanne des Libanais sacrifiés, avec les mauvais résultats que l'on sait.... Donc, effet boomerang éhhh libanais assuré ; chers "frérots" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    01 h 11, le 22 janvier 2014

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