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Moyen Orient et Monde - Contestation

Le gouvernement turc purge encore dans les rangs de la justice

Erdogan va faire voter sa réforme judiciaire destinée à renforcer le contrôle politique sur les magistrats.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan salue la foule lors d’une rencontre à Istanbul. Osman Orsal/Reuters

Le gouvernement turc a procédé à une nouvelle purge dans les rangs de la justice et pourrait faire voter dès la semaine prochaine sa réforme judiciaire contestée, dénoncée par l'opposition comme une tentative d'étouffer l'enquête anticorruption qui l'éclabousse. Nouvel épisode de la reprise en main de la police et la justice engagée par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le Haut Conseil des juges et procureurs (HSYK) a annoncé avoir ordonné la mutation d'une vingtaine de procureurs, dont le procureur général d'Istanbul Turhan Colakkadi. Le même HSYK a également annoncé l'ouverture d'une enquête sur plusieurs magistrats d'Istanbul récemment dessaisis de l'enquête anticorruption qui vise le gouvernement. Depuis le 17 décembre, plusieurs dizaines de patrons, hommes d'affaires et élus réputés proches du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, qui règne sans partage sur le pays depuis 2002, ont été inculpés et/ou incarcérés pour fraude, blanchiment d'argent et corruption. Son propre fils, Bilal Erdogan, aurait été visé par ce mandat d'arrêt, ce que le Premier ministre a catégoriquement rejeté. « Que les choses soient très claires : si un de mes enfants était impliqué dans une telle affaire, je l'aurais immédiatement renié », a lancé M. Erdogan lors d'un discours à Istanbul.

Propositions « hypocrites »
Sur un autre front, son gouvernement a déposé au Parlement un projet de loi de réforme judiciaire très controversé destiné à renforcer le contrôle politique sur les magistrats en donnant au ministre de la Justice le dernier mot sur les décisions de nomination du HSYK. Ce texte, discuté en commission depuis vendredi, a suscité l'ire des partis d'opposition, qui le jugent contraire à la Constitution. Face aux critiques suscitées par son projet, aussi bien en Turquie qu'à Bruxelles ou Washington, le Premier ministre a offert mardi de le « geler » en échange d'un accord de ses rivaux sur le principe d'une réforme constitutionnelle de l'organisation judiciaire. Mais deux des trois partis d'opposition représentés au Parlement ont tour à tour refusé cette offre. « Nous considérons ces propositions comme étant inadéquates et hypocrites, dans la mesure où les discussions en commission sur le projet réformant le HSYK n'ont jamais été suspendues », a tranché jeudi le Parti républicain du peuple dans un communiqué.
Faute d'un compromis, le Parlement turc devrait donc se prononcer dès la semaine prochaine sur le texte, a annoncé jeudi soir un député du parti au pouvoir. « Nous allons présenter le projet débattu à la commission parlementaire de la Justice en séance plénière, probablement la semaine prochaine, et nous allons le voter », a déclaré à la presse le vice-président du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (AKP), Nurettin Canikli. « Aucun retard, aucune suspension ni aucun retrait du projet ne sont envisagés », a ajouté M. Canikli.

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