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À La Une - France

Évasif sur sa vie privée, Hollande prend un risque politique

Au cours de sa conférence, le président français a annoncé trois initiatives franco-allemandes pour tenter de relancer l'Europe.

Le président français, François Hollande, lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il a été interrogé à plusieurs reprises sur l'avenir de son couple après les révélations de sa liaison avec une actrice française, Julie Gayet, 41 ans. Photo AFP

Le président français François Hollande a pris mardi le risque de parasiter sa politique économique en refusant de clarifier sa situation conjugale, une ambiguïté symptomatique selon ses détracteurs d'une indécision dommageable à la gestion du pays.

Preuve de l'interaction entre affaires publiques et affaires privées, que persiste à récuser l'Elysée, la troisième conférence de presse du président a été suspendue à la question délicate de l'avenir du couple présidentiel, un "mauvais vaudeville" dont la presse s'est emparée après les révélations du magazine Closer sur la liaison présumée de François Hollande avec l'actrice française Julie Gayet.

Le chef de l'Etat, recordman de l'impopularité, entendait faire de ce rendez-vous le premier acte d'une relance politique : il s'est vu contraint de s'exprimer à plusieurs reprises sur un imbroglio intime qui n'est pas sans précédent dans sa carrière, sans toutefois faire taire les interrogations.
Se retranchant derrière le respect de la vie privée, il a assuré qu'il ferait toute la clarté sur sa vie intime avant sa visite d'Etat aux Etats-Unis, du 9 au 11 février, où sa compagne Valérie Trierweiler est censée l'accompagner.

(Lire aussi : Julie Gayet, celle qui a toujours eu « du mal à dire non »...)


Après un préambule de 40 minutes sur ses choix économiques, François Hollande a répondu à la première question de l'un des quelque 500 journalistes français et étrangers présents. "Valérie Trierweiler est-elle toujours Première dame?"
Valérie Trierweiler, que des proches disent très affectée par la divulgation de cette liaison, a été hospitalisée vendredi dernier pour une durée indéterminée.
"Chacun, dans sa vie personnelle, peut traverser des épreuves. C'est notre cas. Ce sont des moments douloureux", a répondu François Hollande. "Mais j'ai un principe, c'est que les affaires privées se traitent en privé, dans une intimité respectueuse de chacun. Ce n'est donc ni le lieu ni le moment de le faire", a-t-il ajouté, précisant par la suite qu'il ne poursuivrait pas Closer malgré son "indignation".

"Les dégâts vont être considérables"

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait esquissé l'entreprise de "déminage", selon les termes de cadres socialistes, à l'Assemblée en séparant "vie privée" et "fonction publique" face aux inquiétudes de la droite.

Même si l'image du président n'est pas affectée pour l'instant par cet épisode, la question reste posée, selon l'opposition, de sa capacité à habiter la fonction présidentielle face au soupçon de désinvolture.
François Hollande "doit prendre conscience du niveau de responsabilité qu'il exerce", a déclaré à l'Assemblée le chef de file des députés UMP, Christian Jacob. Ce dernier s'est inquiété de la sécurité présidentielle après les révélations de Closer qui témoignent d'"une véritable filature" durant "plusieurs semaines". "Partout ma sécurité est assurée", a souligné François Hollande.

(Lire aussi : Les femmes, un fil rouge à risque dans la vie politique de Hollande)

Les responsables de l'UMP, qui ne pardonnent pas à François Hollande ses diatribes anti-Sarkozy, rappellent le chef de l'Etat à ses engagements de candidat ("Moi président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit en chaque instant exemplaire") et à ses emportements de premier secrétaire du Parti socialiste.
En janvier 2008, après la conférence de presse de Nicolas Sarkozy durant laquelle celui-ci avait officialisé sa relation avec Carla Bruni, François Hollande avait fustigé un "président 'm'as-tu vu'" installant les Français "en voyeurs".

A l'approche des élections municipales, cadres et élus du PS se disent pour certains "effarés" par la cascade de défaillances de l'exécutif et sa possible incidence sur le verdict des urnes.  "Malgré nous, on est tous piégés, c'est un feuilleton à plusieurs épisodes. Les dégâts vont être considérables, c'est un des marqueurs du quinquennat. La vie privée du président, ça n'existe pas", déplore un député socialiste.

Trois initiatives franco-allemandes

Au cours de sa conférence, le président français a annoncé trois initiatives franco-allemandes pour tenter de relancer l'Europe.

La première sera "une initiative pour une convergence économique et sociale entre la France et l'Allemagne" - une idée déjà ancienne mais qui a butté jusqu'ici sur les différences de modèle et de santé économique de part et d'autre du Rhin. François Hollande a estimé que, de ce point de vue, la décision du gouvernement d'Angela Merkel d'instaurer, dans le cadre de la grande coalition CSU-SPD, un salaire minimum, était un "premier pas". "Mais nous devons aussi(...) harmoniser les règles fiscales, notamment pour les entreprises, entre la France et l'Allemagne", a-t-il ajouté.

La deuxième initiative, a poursuivi François Hollande, consistera pour les gouvernements français et allemand à coordonner leur action en matière de transition énergétique - domaine où l'Allemagne a pris de l'avance, en particulier dans le développement des énergies renouvelables. "C'est un grand enjeu pour l'Europe mais nous devons, France et Allemagne, montrer l'exemple", a-t-il fait valoir.

Enfin, il a souhaité un couple franco-allemand capable d'"agir pour l'Europe de la Défense" - ce qui est jusqu'ici un de ses grands points faibles, la coopération militaire entre les deux pays se limitant pour l'essentiel à une brigade franco-allemande dont l'utilité reste à démontrer.

Ces initiatives seront à l'ordre du jour du prochain conseil des ministres franco-allemand, le 19 février à Paris.


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commentaires (1)

EVASIF , voilà ce qui aura caractérisé son mandat . Evasif sur tout sauf sur son soutien aux salafosalafistes bensaoudiques.

FRIK-A-FRAK

21 h 02, le 14 janvier 2014

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Commentaires (1)

  • EVASIF , voilà ce qui aura caractérisé son mandat . Evasif sur tout sauf sur son soutien aux salafosalafistes bensaoudiques.

    FRIK-A-FRAK

    21 h 02, le 14 janvier 2014

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