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À La Une - Liban

Licenciés, des contractuels d'EDL crient leur colère sur l’autoroute de Dora

L'autoroute Beyrouth-Dora bloquée pendant plusieurs heures après le licenciement de 62 contractuels "sans préavis".

62 contractuels d'EDL ont été licenciés "sans préavis" vendredi. Photo Elie Wehbé

"Bloquer l'autoroute est désormais le seul moyen de faire respecter la loi et de préserver nos droits", crie Salman, un contractuel d’Électricité du Liban (EDL) assis sur le bitume, aux côtés d'une vingtaine de ses collègues, au milieu de l'autoroute Dora-Beyrouth afin de protester contre le licenciement "abusif" de 62 contractuels par KVA, un sous-traitant d'EDL. 

En ce mardi matin, des dizaines de contractuels bloquent l'autoroute de Dora-Beyrouth dans un sens d'abord, puis dans les deux sens, en réaction à ces licenciements annoncés vendredi dernier qu'ils jugent "injustifiés". Une action coup de poing qui provoque rapidement de gros embouteillages à l'entrée nord de Beyrouth pendant plusieurs heures et suscité la colère de nombreux automobilistes.

 

"Nous sommes en 2014, vous bloquez toujours l'autoroute ? Nous sommes en 2014 !", hurle un conducteur frustré et bloqué depuis plus d'une heure. "Je ne comprends pas pourquoi je doit arriver en retard à mon travail ? Nous avons nos problèmes, nous ne sommes pas obligés de supporter ceux des autres", ajoute cet homme qui n'a pas voulu donner son nom.

 

"Nous cesserons ce blocage si les responsables politiques mettent la pression sur KVA pour qu'elle annule les licenciements", explique Ali, l'un des licenciés, à Lorientlejour.com. Il affirme avoir été renvoyé sans préavis après cinq ans au service de KVA.

Vers 11h, alors que l'autoroute est bloquée dans les deux sens, malgré le déploiement d'une trentaine de membres des FSI,  les contractuels acceptent d'envoyer une délégation au ministère de Travail. Un peu plus tard, le ministre sortant du Travail, Salim Jreissati, appelle la direction de KVA à revenir sur sa décision et demande aux directeurs de la société de se rendre à son bureau demain mercredi pour régler cette affaire.

Les protestataires, eux, ont accepté de dégager la route.


Certains conducteurs ont été bloqués pendant plus de trois heures. Photo Elie Wehbé

"Nous ne voulons pas compliquer la vie des gens, mais nous sommes obligés de le faire (...). Nous sommes ceux qui sacrifient leur vie depuis des années pour que le courant arrive à vos maisons. Plusieurs d'entre nous sont blessés, handicapés et souffrent de problèmes de santé à cause de ce travail... Et c'est de cette façon que les responsables nous remercient ?", s'insurge Salman, un contractuel depuis huit ans dans la région de la Békaa, dans un entretien avec Lorientlejour.com.

Vendredi dernier, 62 contractuels ont été licencié sans préavis et sans justification par KVA, explique Hussein Naïm, un autre contractuel venu participer au mouvement en solidarité avec ses collègues. Selon lui, le sous-traitant a informé les contractuels qu'une nouvelle vague de licenciements est prévue dans les jours à venir.

"62 personnes, c'est 62 familles. Certains de ces contractuels se sont endettés pour subvenir aux besoins de leur famille qui dépend de ce petit salaire d'1 million de livres libanaises (environ 666 dollars, ndlr)", indique M. Naïm, la quarantaine. "Ces hommes là n'ont plus d'avenir, certains ont dépassé la cinquantaine, donc ils ne pourront pas retrouver un travail dans un autre domaine", ajoute-t-il.

L'EDL emploie environ 2.500 contractuels répartis sur plusieurs sous-traitants à travers le pays, dont la société KVA, explique Hussein Naïm. Selon lui, la plupart des contractuels travaille depuis au moins huit, dix voir 20 ans dans ce domaine et avec EDL.


Une trentaine de membres des FSI ont été déployés. Photo Elie Wehbé

En soirée, la société KVA, sous-traitant de Electricité du Liban (EDL), expliquera, dans un communiqué, avoir licencié des contractuels car EDL n'a pas respecté le contrat conclu avec KVA. "Un des articles du contrat prévoit le transfert d'un certain nombre de contractuels d'EDL à KVA et comprend une garantie relative à la récupération par EDL du surplus de contractuels, qui devront passer un concours pour devenir cadrés", indique-t-on dans le texte. "Puisque cet article n'a pas été respecté et puisque le surplus de contractuels est devenu un fardeau qui entrave les projets et les travaux de KVA, la société a été obligée de laisser partir un certain nombre de contractuels tout en préservant leurs droits conformément à la loi", poursuit-on dans le communiqué.

 

"KVA n'est pas en bon terme avec l'EDL et a décidé de se venger à travers nous", déclarait, ce matin, Farid, un contractuel licencié. Selon lui, "la société embauche depuis un certain temps des travailleurs étrangers, dont des Syriens et des Indiens pour apprendre notre travail. Ils veulent nous remplacer par une main d'œuvre moins cher". Des propos corroborés par Salman, qui accuse également KVA de se débarrasser des Libanais pour embaucher des Syriens.

Avec la crise syrienne, près d'un million de Syriens ont trouvé refuge au Liban. Un afflux qui crée notamment des tensions sur le marché du travail. 

Mardi en début d'après-midi, les protestataires ont remercié tous ceux qui ont participé au mouvement et ont appelé tous les contractuels à travers le pays à attendre le résultat de la réunion de mercredi entre le ministre du Travail et KVA afin de décider des prochaines actions. 


"Bloquer l'autoroute est désormais le seul moyen de faire respecter la loi et de préserver nos droits", crie Salman, un contractuel d’Électricité du Liban (EDL) assis sur le bitume, aux côtés d'une vingtaine de ses collègues, au milieu de l'autoroute Dora-Beyrouth afin de protester contre le licenciement "abusif" de 62 contractuels par KVA, un sous-traitant d'EDL. En ce mardi matin, des...

commentaires (2)

ou bombes,ou congés ou gréves???mai c est quoi,ca,ce medier GVNT???

Marie Claude

20 h 53, le 14 janvier 2014

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Commentaires (2)

  • ou bombes,ou congés ou gréves???mai c est quoi,ca,ce medier GVNT???

    Marie Claude

    20 h 53, le 14 janvier 2014

  • Un pays sans gouvernement sans responsables on doit s 'attendre encore au pire.

    Sabbagha Antoine

    18 h 39, le 14 janvier 2014

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