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À La Une - Syrie

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme menacé de mort par des extrémistes

Rami Abdel Rahmane, il s'agit des menaces "les plus sérieuses" jamais reçues par l'ONG.

Un membre du groupe jihadiste al-Nosra détruit des cigarettes confisquées à un homme au passage de Karaj al-Hajez, entre les quartiers de Boustan al-Qasr, sous contrôle rebelle, et al-Masharqa, sous contrôle du régime, à Alep, le 29 décembre 2013. REUTERS/ Ammar Abdullah

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une des principales sources d'information des médias internationaux pour la couverture de la guerre en Syrie, a affirmé lundi avoir reçu des menaces de mort d'"islamistes extrémistes".

"Récemment, nous avons reçu une grande quantité de menaces de morts (...) que ce soit la page (Facebook) de l'OSDH ou sur les comptes (Skype) et les courriers électroniques de nombreux de ses membres et des militants", a annoncé l'Observatoire, basé à Coventry, au Royaume-Uni, dans un communiqué.
Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a affirmé à l'AFP qu'il s'agissait de menaces adressées par "des islamistes extrémistes", sans nommer de groupes en particulier.
"Ces groupes tentent de localiser nos sources dans les régions qui sont sous leur contrôle", a-t-il ajouté, notamment dans le nord, l'est, et dans la province de Damas. "Ces sources sont menacées", a-t-il souligné, précisant qu'il s'agit des menaces "les plus sérieuses" jamais reçues par l'ONG.


Depuis le début de la révolte en Syrie, qui s'est transformée en guerre, en mars 2011, l'OSDH se fonde sur un large réseau de sources civiles, médicales et militaires, pour donner, jour après jour, les bilans des morts mais également rendre compte des combats dans les différentes provinces syriennes.


Selon M. Abdel Rahmane, les menaces se sont multipliées après la publication vendredi par l'OSDH d'une information sur la mort de dizaines de rebelles islamistes dans une embuscade de l'armée syrienne près de Damas.
"A toutes les parties qui nous ont accusé d'avoir falsifié les faits, en affirmant que nous avons qualifié de rebelles des martyrs civils (...) nous leur réclamons de publier les noms, ou des photos de ces civils", a indiqué l'OSDH dans le communiqué. "N'est-il pas étonnant que plusieurs jours après l'incident, il n'y ait pas eu de photos ou de noms d'un seul enfant ou d'une seule femme qui sont supposés avoir péri par dizaines dans cette embuscade?", demande l'ONG.


Ses bilans et ses informations sont d'autant plus suivis par les médias internationaux et les chancelleries que les journalistes désertent le terrain, contraints et forcés, du fait des restrictions sur les visas, des snipers et des enlèvements.

 

L'OSDH rapporte les exactions perpétrées par les troupes syriennes ou milices à la solde de Damas, mais également celles commises par des groupes rebelles. Le 18 décembre dernier, l'OSDH a ainsi indiqué que des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe jihadiste lié à el-Qaëda, avaient décapité près de Damas trois hommes membres de la communauté alaouite dont est issu le président syrien. "L'EIIL a revendiqué le meurtre de trois hommes dans la ville d'Adra et publié la photo des trois hommes la tête tranchée", a précisé l'OSDH.

Plusieurs sites internet jihadistes ont diffusé les photos des trois hommes décapités. Les têtes ont été tranchées et placées près des corps allongés sur le ventre, sur des brancards. Des traces de sang apparaissent sur les vêtements des trois hommes, dont l'un a les mains liées derrière le dos. "Exécution et décapitation des Nossayris", "Etat islamique en Irak et au Levant, Adra, province de Damas" lit-on sur une photo.

Les "Nossayris" est le terme utilisé par les extrémistes sunnites pour désigner les alaouites, frange dissidente du chiisme, une des branches de l'islam.


L'OSDH a également rapporté une attaque perpétrée par les membres de l'EIIL, du Front Al-Nosra, et des bataillons islamistes le 11 décembre contre Adra, ville multiconfessionnelle au nord-est de Damas contrôlée par le régime. Au moins 32 personnes, "en majorité des alaouites" ainsi que des dizaines de combattants pro-régime et trois officiers ont péri dans cette attaque, selon l'OSDH.


Le 19 décembre dernier, Amnesty international a, elle aussi, accusé l'EIIL d'enlever, de torturer et de tuer des détenus dans des prisons secrètes installées sur les territoires qu'il contrôle en Syrie. L'organisation des droits de l'Homme affirme que parmi les prisonniers détenus par l'EIIL figurent des enfants, dont certains âgés d'à peine 8 ans, et que les mineurs sont soumis au fouet et emprisonnés avec les adultes dans des conditions "cruelles et inhumaines".


Selon Amnesty, certaines personnes sont détenues pour des crimes, d'autres pour avoir fumé, eu des relations sexuelles hors mariage, ou parce qu'elles appartiennent à d'autres groupes armés. Ces derniers mois, l'EILL a en outre kidnappé des dizaines de militants et journalistes-citoyens syriens, ainsi que des journalistes étrangers, ajoute le communiqué.

Le 10 décembre dernier, le quotidien espagnol El Mundo a ainsi révélé que deux de ses journalistes, Javier Espinosa, 49 ans, correspondant au Moyen-Orient basé à Beyrouth depuis 2002, et le photographe indépendant Ricardo Garcia Vilanova, 42 ans, ont été enlevés le 16 septembre par l'EIIL dans la province de Raqqa.

Le même jour, les Comités locaux de coordination (LCC), un groupe de l'opposition, rapportaient l'enlèvement de quatre importants militants syriens, dont Razan Zeitouneh, une avocate et l'un des premiers militants en vue du soulèvement populaire lancé en mars 2011 contre le régime de Assad. L'enlèvement a eu lieu dans la région de Douma, non loin de la capitale. Fares Mohamed, militant au sein des LCC, avait déclaré à l'AFP qu'un groupe de l'opposition armée dans la région pourrait être derrière ce kidnapping. De multiples forces rebelles, dont des jihadistes du Front Al-Nosra et de l'EIIL, sont présents dans la région de Douma.

 

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