Le mufti de Tripoli et du Nord, cheikh Malek Chaar, qui a récité la prière précédant l'inhumation de l'ancien ministre Mohammad Chatah et de son garde du corps, Tarek Badr, a prononcé un virulent discours politique. « Au nom de Dar el-Fatwa du Nord, au nom des personnes libres, des rationnels et des sages de cette patrie, nous inhumons un symbole de la pensée et de la modération, a-t-il d'abord déclaré. Pareil moment nous incite à prendre conscience de la nature du combat au Liban. La bataille est on ne peut plus claire, entre la construction et la générosité d'une part, et le meurtre et la destruction, d'autre part », a-t-il précisé, avant de déclarer fermement que « nous ne fléchirons pas, ni ne reculerons sur la voie menant à la consécration de la valeur humaine la plus élevée ». « Nous n'adopterons aucune idée floue, destructrice et terroriste, et nous demeurerons aux aguets face à toutes les formes de meurtres. » « Viendra un jour où la voix de la raison, de la modération et des valeurs humaines vaincra », a-t-il encore ajouté.
« Notre confiance dans les sages, mais aussi dans le retour des autres à la raison, est inébranlable », a-t-il souligné.
Et, sur le chemin de « la construction qui se poursuit », « un gouvernement sera bientôt formé pour gérer toutes les affaires de la nation, avec la sagesse habituelle des grands hommes du Liban, qui ont occupé la présidence du Conseil, et en coopération avec le président de la République ». Le mufti Chaar a tenu à préciser dans ce cadre que « le gouvernement sera formé sans dépit, ni rupture. Il sera formé dans l'entente, qui ne sert que le seul intérêt national, défini sur les bases de la souveraineté, de la liberté et de l'indépendance ».
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