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À La Une - Egypte

Sissi aux Égyptiens : "Celui qui vous touchera, nous l'éliminerons"

Nouvel attentat au Caire; 18 Frères musulmans placés en détention provisoire.

Après un nouvel attentat au Caire le 26 décembre 2013, le général Sissi, chef de l'armée et homme fort de l'Egypte, a promis de "faire face au terrorisme". AFP /Ministère égyptien de la Défense/HO

Une explosion a fait des blessés jeudi dans un bus au Caire et une autre bombe a été désamorcée, au lendemain de l'annonce par les autorités que les Frères musulmans du président destitué Mohamed Morsi étaient désormais une "organisation terroriste".

Cette attaque, qui a fait cinq blessés légers selon des responsables, est le premier attentat à ne toucher que des civils depuis le coup de force des militaires contre le chef d'Etat islamiste il y a six mois, même si la bombe a peut être explosé prématurément.

L'explosion a eu lieu dans le quartier de Nasr City, dans le nord du Caire, la bombe posée en bord de route a fait voler en éclats les vitres du bus. Un général de la police, Mohamed Gamal, a montré la seconde bombe artisanale, désamorcée, expliquant qu'elle avait été placée dans un panneau publicitaire et devait détoner au moment où les forces de l'ordre arriveraient sur les lieux après la première explosion. Selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur, "elle devait être actionnée à distance" et "visait à terroriser les gens avant le référendum" constitutionnel prévu les 14 et 15 janvier.


Le général Sissi, chef de l'armée et homme fort de l'Egypte, a réagi en promettant de "faire face au terrorisme". "Pas d'inquiétude ni de peur, nous nous sacrifierons pour vous, l'armée se sacrifiera pour l'Egypte et les Egyptiens et celui qui vous touchera, nous l'éliminerons", a déclaré Abdel Fattah al-Sissi lors d'une cérémonie militaire, selon un communiqué de son porte-parole, le colonel Ahmed Aly. "Ne laissez pas ces horribles actes terroristes vous affecter", a-t-il ajouté. "Vous souhaitez la liberté et la stabilité, cela ne s'obtient pas facilement et vous devez faire confiance à Dieu, à vous-mêmes, et à votre armée et votre police, car nous sommes capables de remettre l'Egypte sur la voie de la stabilité, de la sécurité et du progrès".

 

Depuis la destitution et l'arrestation le 3 juillet de M. Morsi, l'Egypte est entrée dans un engrenage de violence. Les autorités répriment dans un bain de sang les islamistes, et les plus radicaux d'entre eux mènent des attaques qui ont tué plus d'une centaine de policiers et de soldats. Plus d'un millier de personnes ont été tuées et des milliers d'autres arrêtées dans les rangs des islamistes.


Mardi, un kamikaze avait  lancé sa voiture bourrée d'explosifs contre le quartier général de la police de Mansoura, à une centaine de kilomètres du Caire, tuant 15 personnes, dont 14 policiers. Ansar Beit al-Maqdess, un mouvement jihadiste disant s'inspirer d'el-Qaëda a revendiqué cette attaque, "fermement" condamnée par les Frères musulmans.


Après ces derniers attentats, les Egyptiens ne cachent plus leur peur. "Ce n'est plus la ville que je connaissais", explique Ihab Abdelmoneim, un chauffeur de taxi du Caire. "Aujourd'hui, j'ai peur du passager qui s'assoit dans mon taxi, et lui, il a peur de moi".

 

Manifestations et publications interdites
Au lendemain de l'attentat de Mansoura, le gouvernement a accusé la confrérie et l'a déclarée "organisation terroriste", plaçant de fait ses centaines de milliers de membres sous le régime d'une loi antiterroriste promulguée en 1992 sur fond de violences de groupes islamistes radicaux. Ainsi, jeudi, 18 membres de la confrérie ont été placés en détention provisoire.
Les membres des Frères musulmans sont aussi désormais interdits de manifestation, et le journal du mouvement, "Liberté et Justice", a été définitivement interdit, de même que le parti politique du même nom, qui avait remporté toutes les élections organisées depuis la révolte de 2011. Quiconque sera trouvé en possession de publications ou d'enregistrements diffusés par la confrérie sera passible de peines allant jusqu'à cinq ans de prison.


Les autorités accusent régulièrement la confrérie d'aider et de financer les attentats contre les forces de l'ordre, sans toutefois apporter la preuve des liens entre les combattants jihadistes et les Frères musulmans, tenants d'un islam politique plus modéré. Début septembre, dans le quartier de Nasr City, un kamikaze d'Ansar Beit al-Maqdess avait fait exploser sa voiture au passage du convoi du ministre de l'Intérieur, qui s'en était sorti indemne. Ce groupe, principalement composé de Bédouins du Sinaï égyptien, critique ostensiblement l'entrée des Frères musulmans dans le jeu politique et prône l'action armée.


Bannis mais tolérés sous le régime de Hosni Moubarak et véritablement sortis de la clandestinité à son départ en 2011, les Frères musulmans pourraient se radicaliser après avoir été dépossédés d'une présidence acquise via les urnes.
En destituant M. Morsi, les militaires avaient affirmé répondre au souhait de millions de manifestants qui l'accusaient d'avoir échoué à redresser une économie en ruine et de chercher à accaparer le pouvoir au profit de sa confrérie. Ils ont promis une "transition démocratique", qui doit se clore par des élections législatives et présidentielle mi-2014.

 

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Une explosion a fait des blessés jeudi dans un bus au Caire et une autre bombe a été désamorcée, au lendemain de l'annonce par les autorités que les Frères musulmans du président destitué Mohamed Morsi étaient désormais une "organisation terroriste".
Cette attaque, qui a fait cinq blessés légers selon des responsables, est le premier attentat à ne toucher que des civils...

commentaires (2)

Bravo pour le bourrage de crâne..."remporté toutes les élections"," présidence acquise par la voie des urnes"...mais c'est pas un peu fini,non,de faire de la méthode Coué...ces soi-disant élections "démocratiques" étaient pipées autant qu'on peut l'être... vous voulez faire quoi? accréditer auprès de "l'opinion" (sic!),que les Egyptiens avaient majoritairement et librement mis à leur tête une bande de fous rétrogrades?bass baa!

GEDEON Christian

10 h 44, le 27 décembre 2013

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Commentaires (2)

  • Bravo pour le bourrage de crâne..."remporté toutes les élections"," présidence acquise par la voie des urnes"...mais c'est pas un peu fini,non,de faire de la méthode Coué...ces soi-disant élections "démocratiques" étaient pipées autant qu'on peut l'être... vous voulez faire quoi? accréditer auprès de "l'opinion" (sic!),que les Egyptiens avaient majoritairement et librement mis à leur tête une bande de fous rétrogrades?bass baa!

    GEDEON Christian

    10 h 44, le 27 décembre 2013

  • Hum...sans doute une reaction a la presence du Hezbollah en Syrie??? Pour tous les c... qui pensent que le Salafisme a besoin d'arguments pour se propager!

    Kaldany Antoine

    17 h 43, le 26 décembre 2013

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