Papa Noël président
Cher papa Noël, je t'écris parce que tu es notre dernier recours. Même les saints n'ont pas pu faire de miracles pour ce pays, et ce n'est pas faute de prières. Tu me diras que tu as d'autres priorités, qu'il y a des endroits où les enfants meurent de faim, d'autres où la guerre sévit et encore ceux où les catastrophes naturelles font des victimes et des sans-abri. Je sais tout cela mais, vois-tu, nous sommes censés vivre dans un coin de paradis que nous nous évertuons à démolir. Ne pourrais-tu pas, par un tour de magie, rendre inefficaces les armes du Hezbollah, transformer en feux d'artifice les bombes des voitures piégées, rendre un peu moins cupides nos dirigeants et un peu plus responsables les citoyens ? Ce n'est pas pour se plaindre, mais vraiment notre avenir ne m'a pas l'air très rose ; tu me diras que c'est notre faute, que nous n'avons pas été très sages dans nos choix et que maintenant nous n'avons plus vraiment le choix. C'est vrai, tu as raison : nous n'arrivons plus à élire des députés, ni à nommer des ministres. Au fait, je viens d'y penser : il y a un poste qui va être bientôt vacant, et ce serait chouette si tu acceptais d'être notre futur président.
Dolly TALHAMÉ
Noël triste
En ce Noël, comme il est triste de constater que le Moyen-Orient se vide de ses chrétiens. Bethléem, la ville où est né le Christ, n'en compte plus qu'un tiers. Les mêmes changements ont eu lieu dans deux autres localités, Nazareth et Jérusalem. À Nazareth, le nombre est de moins de deux pour cent de la population. Le déclin de la population chrétienne a deux causes principales : l'émigration à cause des guerres et les taux de natalité en baisse. On constate en Irak, depuis le mandat de Bush, une réislamisation de la société, alors que se poursuivent les campagnes terroristes qui opposent les différentes factions du pays. Actuellement enfin, l'un des plus grands massacres de chrétiens en Syrie est perpétré par des jihadistes, accompagné de découvertes de charniers, de destructions d'églises, d'enlèvements d'évêques, de prêtres et de religieuses, et de ventes d'orphelins. Et l'on se demande comment le monde pourra survivre si Noël devenait un jour une fête païenne, les gens – au nom du changement – s'échangeant pour la forme des cadeaux. Vraiment triste.
Antoine SABBAGHA
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