Les propos désobligeants tenus hier, une fois de plus, par l'ambassadeur de Syrie à Beyrouth, Ali Abdel Karim Ali, ont suscité sans tarder une riposte cinglante, et bien ciblée, du leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt.
Dans une interview radiophonique, l'ambassadeur syrien a ainsi affirmé que les relations sont totalement rompues entre le leader du PSP et le régime syrien. M. Ali a accusé dans ce cadre M. Joumblatt d'avoir « contribué à la campagne menée contre la Syrie, en déformant les réalités et en protégeant les éléments armés ». En réponse à une question, il a par ailleurs souligné que « les informations selon lesquelles les portes de Damas sont ouvertes devant le fils de Walid Joumblatt, Taymour, ne sont que des racontars de journaux ».
Interrogé hier soir par L'Orient-Le Jour au sujet de ces propos de l'ambassadeur syrien, M. Joumblatt a notamment déclaré : « Ce monsieur est un fumiste. Qui a dit que nous voulons nous rendre à Damas ? Ni moi ni mon fils, nous n'avons envisagé un seul instant de nous rendre à Damas. Nous n'irons à Damas que lorsqu'elle sera libérée de la bande qui est actuellement au pouvoir. »
Ali s'en prend à l'Arabie saoudite
L'ambassadeur de Syrie, note-t-on, n'a pas limité ses flèches venimeuses au leader du PSP. Il a également tiré à boulets rouges sur l'Arabie saoudite, en emportant aussi sur son passage la Turquie et le Qatar, sans épargner dans la foulée les États-Unis et certains hauts responsables saoudiens.
Percevant comme « une agression » le soulèvement populaire dont son pays est le théâtre depuis mars 2011, M. Ali a ainsi déclaré : « Les États-Unis jouent le rôle de maestro dans l'agression dont la Syrie est le théâtre. La Turquie constitue un tremplin essentiel pour les éléments armés. L'Arabie saoudite assure le financement et s'emploie à attiser le feu. »
Croyant savoir, en outre, que « l'Arabie saoudite est ébranlée au niveau de ses relations internationales et vit un conflit interne », M. Ali a déclaré : « Le Qatar, l'Arabie saoudite et la Turquie sont complices pour ce qui a trait à l'effusion du sang syrien et la destruction du peuple syrien. Ils assument la responsabilité de ce qui se passe en Syrie. L'Arabie saoudite a accueilli et a appuyé de nombreux groupes armés terroristes qui sont rentrés en Syrie par le biais de la Turquie. »
Attaque contre Bandar et Saoud el-Fayçal
Et pour parfaire ses propos belliqueux, l'ambassadeur syrien a traité de « criminels » certains hauts responsables saoudiens. « Le Qatar, a-t-il ainsi déclaré, a joué un rôle moins important que celui de l'Arabie saoudite, même s'il a appuyé ces groupements armés. L'Arabie saoudite vient en tête dans ce cadre grâce à ses symboles criminels, tels que le chef des renseignements saoudiens, Bandar ben Sultan, et le ministre des Affaires étrangères, Saoud el-Fayçal ».
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commentaires (8)
Avec M.Joumblatt c'est toujours un nouveau feuilleton à suivre concernant ses relations avec une Syrie ou l'arrogance est reine partout , et un ambassadeur qui n'a rien de la diplomatie .
Sabbagha Antoine
15 h 51, le 13 décembre 2013