Tripoli : Joumblatt s’indigne de la déficience des dirigeants de la capitale du Nord

Les affrontements estudiantins de la semaine dernière à l'USJ, l'état des prisons et la situation explosive à Tripoli sont les principaux thèmes abordés par le chef du PSP, Walid Joumblatt, dans son éditorial hebdomadaire au Anba', organe du parti.
S'agissant de Tripoli, M. Joumblatt s'est arrêté sur les batailles récurrentes sanglantes dans cette ville et a déploré l'absence de toute initiative politique susceptible de mettre fin au bain de sang : « Il semble que les dirigeants de cette ville sont déterminés à la détruire. Preuve en est, l'absence de toute initiative de leur part et de toute intervention au niveau requis pour y rétablir l'ordre », a-t-il dit, en jugeant « nécessaire pour cela de lever la couverture politique dont les fauteurs de troubles bénéficient, aussi importants soient-ils, et de trouver les moyens nécessaires pour bloquer les sources de financement de ces individus ou de ces groupuscules. »
M. Joumblatt s'est aussi arrêté sur les incidents de la semaine dernière à l'USJ, mettant en garde contre les divisions politiques qui trouvent leurs caisses de résonance dans les universités et soulignant l'importance d'habituer les jeunes à l'exercice politique démocratique. « Les accrochages entre des étudiants du 8 et du 14 Mars, sur fond de querelles politiques consécutives aux élections estudiantines, montrent à quel point les divisions politiques verticales qui s'accentuent à cause du divorce absolu entre les parties au conflit se sont infiltrées à toutes les structures sociales, syndicales et académiques. »
« La liberté d'action politique dans les universités est de nature à consacrer la culture démocratique dans les rangs des jeunes et à les habituer aux concepts de victoire et de perte dans la politique et de l'acceptation de l'autre », a-t-il expliqué, en insistant sur l'importance du maintien de ce genre de traditions « d'autant que les espaces de liberté et de démocratie sont en train de rétrécir ailleurs ». Dans ce même contexte, le chef du PSP a rejeté les velléités de transformer les universités en « barricades politiques génératrices de tensions ».
Il a jugé nécessaire de trouver les moyens nécessaires de garder les universités à l'écart des conflits politiques et d'empêcher qu'elles ne servent de tribunes politiques ou ne soient assujetties à telle ou telle autre partie. « Cela est possible pour peu que la diversité y soit consacrée, que les règles universitaires soient observées et que l'action politique y soit menée conformément à ces règles », a-t-il relevé.
M. Joumblatt a par ailleurs déploré l'état des prisons et plaidé pour le réaménagement du système carcéral, en invitant les autorités à s'inspirer, pour cela, des expériences des pays occidentaux « qui ont développé le concept d'incarcération pour transformer les prisons en lieux destinés à développer la personnalité et les potentiels des détenus au lieu de détruire ces derniers aux plans psychologique, physique et moral ».