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Liban - Liban

L’armée chargée de prendre le contrôle de Tripoli pour une période de six mois

Les trois jours de violences confessionnelles ont fait onze morts et près de cent blessés.

Au troisième jour de la reprise des violences, qu'aucune médiation ne semblait près de contenir, la réunion sécuritaire tripartite à Baabda, tenue hier en fin d'après-midi, entre le président de la République, Michel Sleiman, le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, et le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, a abouti à la décision de mettre la ville sous le contrôle de l'armée au cours des six prochains mois.
« Il a été décidé de charger l'armée, pour une période de six mois, de prendre les mesures nécessaires pour rétablir la sécurité à Tripoli », a expliqué Nagib Mikati dans un communiqué. « Il a été également décidé de placer les forces militaires et mobiles de la ville sous le commandement l'armée, qui sera chargé de l'exécution des mandats d'arrêt, déjà émis ou qui le seront », a-t-il ajouté. Le Premier ministre a signé peu avant minuit, hier, la décision, après l'autorisation exceptionnelle du Conseil supérieur de la défense, dont relève normalement cette signature.


Cette décision portera plusieurs conséquences sur le terrain : elle pourrait conduire au changement des responsables sécuritaires dans le Nord, selon les milieux du Sérail. Mais l'état d'urgence, que seul le Conseil des ministres a compétence de décréter, ne saurait découler de la décision signée par le Premier ministre. D'ailleurs, ce dernier a vite fait de démentir hier sur Twitter avoir déclaré Tripoli zone militaire. Il a néanmoins essuyé les vives critiques du cheikh islamiste Da'i el-Islam Chahhal, qui l'a accusé de « vendre Tripoli, en faisant de la communauté sunnite une cible ».

 

(Voir aussi  : Cartographie d'un week-end sanglant à Tripoli)

 

Mandats d'arrêt
Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, a ordonné hier l'arrestation de huit personnes impliquées dans les récents accrochages et a demandé l'identification de soixante autres afin de prendre les mesures nécessaires contre elles. Cette démarche a précédé une réunion judiciaire élargie, à laquelle le procureur général p.i. le juge Samir Hammoud a appelé pour examiner les aboutissements des mandats d'arrêt déjà émis.
L'un des principaux objectifs demeure celui d'arrêter le responsable des relations politiques au sein du Parti arabe démocrate, Rifaat Eid. Refusant de coopérer avec la justice, ce dernier s'en est pris au président de la République, qu'il a accusé d'être « le président du 14 Mars, avec des ordres saoudiens d'attaquer le 8 Mars, à commencer par le Nord ». Réagissant à ces propos, le député des Forces libanaises Antoine Zahra a appelé le parquet à considérer ces propos comme une notification.
De son côté, le ministre sortant Ahmad Karamé a rappelé que « le chef de l'État est le président de tout le Liban ».

 

 (Pour mémoire : À Tripoli, la chasse... à « l'homme alaouite » a commencé)

 

Reprise des violences en soirée
Sur le terrain, l'intensité des tirs a quelque peu diminué hier pendant la journée, après une longue nuit de violences, dimanche. Dans ce cadre, l'armée et les Forces de sécurité intérieure ont renforcé leur présence dans la ville. Bien avant la réunion de Baabda, dans le cadre du plan sécuritaire mis en œuvre à Tripoli, des renforts de près de 510 agents des FSI ont été déployés hier, tandis que l'armée effectuait plusieurs perquisitions dans les deux quartiers théâtre des affrontements, en ripostant aux sources de tirs.
Deux militaires et un civil ont été blessés par des tirs de snipers. Un citoyen de Baal Mohsen, Issa Tiba, a été tué, portant à onze le nombre de victimes des trois jours d'accrochages, qui auront fait jusque-là cent blessés.

Les affrontements ont repris de plus belle hier en début de soirée, notamment aux niveaux des axes de Malloula, Mankoubine et Rifa, ainsi qu'à Baal Mohsen. Les échos de tirs d'obus se faisaient même entendre dans certains quartiers relativement sûrs, notamment Baddawi, comme l'a rapporté hier vers 21 heures le correspondant de l'Agence nationale d'information.


Face à cette dégradation sécuritaire, l'armée a multiplié les perquisitions dans certains bâtiments, notamment dans les environs de la mosquée de Tinal, d'où provenaient des échos de fusillades. Elle continuait en même temps de riposter fermement aux sources des tirs. Au niveau des lignes de démarcation, les habitations continuent d'être la cible d'échanges de tirs de RPG et de lance-roquettes B 10.

 

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Au troisième jour de la reprise des violences, qu'aucune médiation ne semblait près de contenir, la réunion sécuritaire tripartite à Baabda, tenue hier en fin d'après-midi, entre le président de la République, Michel Sleiman, le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, et le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, a abouti à la décision de mettre la ville...

commentaires (3)

IL FAUT PLUTÔT UN VÉRITABLE ÉTAT DE SIÈGE ET UN COUVRE-FEU.... BASTA !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

15 h 24, le 04 décembre 2013

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Commentaires (3)

  • IL FAUT PLUTÔT UN VÉRITABLE ÉTAT DE SIÈGE ET UN COUVRE-FEU.... BASTA !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 24, le 04 décembre 2013

  • POUR QUE CELA RÉUSSISSE, IL FAUT D'ABORD BLOQUER TOUTES LES FRONTIÈRES AVEC LA SYRIE POUR EMPÊCHER LES INFILTRATIONS POUR CEUX-CI COMME POUR CEUX-LÀ ! LES CEUX-CI ATTIRENT LES CEUX-LÀ...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 11, le 04 décembre 2013

  • Rien, absolument rien n'y fera si l'armée n'arrête pas en tout premier lieu les responsables des attentats contre les deux mosquées sunnites, "le petit soldat d'Assad", selon lui-même, Ali Eid et son fils et chef de voyous, Rifaat Eid, dont l'effronterie se permet un manque de respect criminel à l'égard du président de la République.

    Halim Abou Chacra

    06 h 01, le 03 décembre 2013

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