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Liban - Politique

Gemayel rend toute la classe politique responsable du « vide assassin et absurde »

Le chef des Kataëb prône la formation d'un gouvernement « sans conditions » de part et d'autre.

Le patriarche maronite s’entretenant avec M. Gemayel. Photo Émile Eid

L'ancien président de la République, Amine Gemayel, s'est livré hier à l'un de ces exercices de rhétorique autonome assez récurrents chez lui, dans lesquels il cherche à se distinguer de ses alliés tout en prenant soin de ne jamais renier ses alliances.
Insistant pour la formation d'un gouvernement sans conditions de part et d'autre et dans les plus brefs délais, il a rendu toute la classe politique responsable du vide qui s'est installé dans le pays.
M. Gemayel s'exprimait ainsi à l'issue d'un entretien à Bkerké avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï.
« Nous savons tous que la situation au Liban est très dangereuse et que cela ne saurait durer ainsi. Ce vide assassin et absurde que traversent tous les hommes politiques est inacceptable à l'heure actuelle », a-t-il lancé.
« Nous, chefs libanais, nous nous comportons en mineurs face aux échéances pressantes, a déclaré le président Gemayel. Les choses évoluent autour de nous, tant pour ce qui est de l'accord conclu entre l'Iran et la communauté internationale qu'en ce qui concerne les événements de Syrie, d'Égypte et d'ailleurs. Tout cela augure des plus néfastes retombées sur la scène libanaise, surtout maintenant que le nombre de réfugiés syriens a dépassé le million, et nous nous contentons de regarder, comme si nous n'étions pas concernés. Cela est inacceptable, c'est une démission à l'égard de toute responsabilité national. »
« Aujourd'hui, ce qu'il faut, à tout prix, c'est former dans les plus brefs délais un gouvernement capable », a dit le chef des Kataëb. « Depuis le début, nous avons réclamé un cabinet de sauvetage, qui soit rassembleur et qui prépare l'élection présidentielle, car il n'est pas normal que le pays s'installe dans le vide au niveau de la présidence ».
« Nous sommes attachés aux constantes et aux principes auxquels nous croyons et à l'alliance plus large dans le cadre de laquelle nous militons. Dans le même temps, il nous importe que la grande famille libanaise se rassemble et qu'un terme soit mis à tous ces désaccords dont certains sont artificiels », a-t-il souligné.
Au sujet de la composition du gouvernement, M. Gemayel a rappelé que dès le début il avait exhorté toutes les parties à « ne pas s'arrêter à la logique des nombres », signifiant par là qu'il n'était pas opposé à l'octroi du tiers de blocage au camp du 8 Mars. Et d'ajouter : « Il faut aller au-delà de cette logique. Nous ne devrions pas dans de telles circonstances nous livrer à des jeux complexes qui ne servent pas l'intérêt national. Nous savons parfaitement que le gouvernement ne pourra prendre ses décisions que d'une manière consensuelle. Cela signifie que les nombres n'ont aucune importance. De plus, la période de vie du cabinet sera brève puisqu'à la fin du mandat présidentiel, le 25 mai, il sera considéré comme démissionnaire. »
Il a précisé avoir dit au chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, ainsi qu'au Premier ministre désigné, Tammam Salam, que « le temps est venu de se défaire de toutes les conditions de part et d'autre et de s'entendre sur un gouvernement en excluant tout ce qui divise de sa
déclaration ministérielle ».
En réponse à une question sur la participation du Hezbollah au gouvernement, il a fait valoir en substance qu'on ne pouvait pas être démocrate et refuser d'avoir pour interlocuteur celui que la communauté chiite a désigné massivement pour la représenter.
Enfin, au sujet de la présidentielle, M. Gemayel a souligné la nécessité d'un président « qui assume ses responsabilités et qui ne soit pas incolore, inodore et sans saveur ».

L'ancien président de la République, Amine Gemayel, s'est livré hier à l'un de ces exercices de rhétorique autonome assez récurrents chez lui, dans lesquels il cherche à se distinguer de ses alliés tout en prenant soin de ne jamais renier ses alliances.Insistant pour la formation d'un gouvernement sans conditions de part et d'autre et dans les plus brefs délais, il a rendu toute la...

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