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Moyen Orient et Monde - Nucléaire

Téhéran ne devrait pas suivre l’exemple de Pyongyang

Les différences sociales, structurelles, géopolitiques mais surtout économiques devraient pousser l'Iran à respecter l'accord intérimaire.

L'accord intérimaire conclu avec l'Iran pour limiter son programme nucléaire répète les mêmes erreurs que celles commises avec la Corée du Nord, estiment ses détracteurs. Mais rien ne suggère que Téhéran marche dans les pas de Pyongyang, passé maître en l'art de promesses non tenues, rétorquent les analystes. Selon l'accord passé dimanche avec les grandes puissances, l'Iran s'est engagé à restreindre son programme nucléaire pendant six mois, en échange d'un assouplissement des sanctions qui frappent le pays. Des représentants républicains au Congrès américain craignent que Téhéran suive la même voix que Pyongyang : gagner du temps et des avantages financiers avec de fausses promesses, pour finalement réaliser un premier essai nucléaire, comme l'a fait le Nord en 2006.


À première vue, des similarités existent entre l'Iran et la Corée du Nord. À des degrés différents, tous deux sont des régimes autocratiques, isolés, cibles de sanctions, ennemis des États-Unis et désireux d'obtenir l'arme nucléaire. Mais pour beaucoup d'analystes, croire que l'Iran suivra le même chemin que la Corée du Nord ignore des différences sociales, structurelles et géopolitiques fondamentales entre les deux nations. La différence majeure selon Stephan Haggard, expert sur la Corée du Nord à l'université de Californie, est « l'évolution que l'on peut observer » avec le gouvernement iranien depuis l'élection de Hassan Rohani aux présidentielles de juin. Le risque de négocier avec l'Iran valait la peine d'être pris en raison de la réputation de modéré du président et de son désir de passer de la confrontation à la participation, déclare l'expert. « Il n'y a rien de similaire avec la Corée du Nord », souligne-t-il. Depuis que le jeune Kim Jong-un a pris les rênes du pays en décembre 2011, être une puissance nucléaire est inscrit dans sa Constitution et le pays a prévenu qu'il ne renoncerait jamais à son arsenal.

 

Un accord plus solide qu'en 1994
Les enjeux économiques pour l'Iran sont en outre bien plus importants qu'ils ne l'étaient pour Pyongyang lors de ses accords passés, un fait qui devrait pousser Téhéran à respecter l'accord intérimaire, selon les experts. Alors que les sanctions ont affaibli une économie iranienne, auparavant relativement bien intégrée au commerce international et dotée d'une classe moyenne éduquée, l'économie du Nord est en revanche isolée et moribonde depuis des décennies, et les Kim ont prouvé qu'ils savent rester au pouvoir malgré la misère économique d'une population contrôlée de très près.


Les critiques de l'accord de dimanche prennent en exemple l'accord conclu en 1994 par l'administration de Bill Clinton avec le Nord. À l'époque, les similarités avec l'Iran étaient plus évidentes. La Corée du Nord, comme l'Iran aujourd'hui, n'avait pas encore conduit de test nucléaire et était membre du traité de non-prolifération nucléaire. L'accord de 1994 s'est dissous, victime d'accusations réciproques de non respect des termes. Mais les analystes pensent que l'accord de Genève, même intérimaire, est plus solide, grâce notamment aux règles strictes d'inspection qu'il détaille. L'Iran a en effet accepté une inspection quotidienne de ses sites par l'AIEA, l'Agence de l'énergie nucléaire de l'ONU, qui surveillera la mise en œuvre des conditions listées. Le Nord n'avait accepté qu'un accès limité à un seul site, rappelle Daryl Kimball, de l'Association pour le contrôle des armements.
L'Iran n'a donc aucun intérêt à suivre le schéma nord-coréen. A contrario, la plupart des experts estiment que le Nord ne risque pas de suivre l'exemple de Téhéran.

 

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L'accord intérimaire conclu avec l'Iran pour limiter son programme nucléaire répète les mêmes erreurs que celles commises avec la Corée du Nord, estiment ses détracteurs. Mais rien ne suggère que Téhéran marche dans les pas de Pyongyang, passé maître en l'art de promesses non tenues, rétorquent les analystes. Selon l'accord passé dimanche avec les grandes puissances, l'Iran s'est...
commentaires (2)

Teherannn est fort ET intelligent , voila la cle de son succes. Autour de cette nvelle puissance regionale , le desert total , mental aussi bien que militaire intelligent . Une chance pour les resistances de la region .

FRIK-A-FRAK

17 h 06, le 28 novembre 2013

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Commentaires (2)

  • Teherannn est fort ET intelligent , voila la cle de son succes. Autour de cette nvelle puissance regionale , le desert total , mental aussi bien que militaire intelligent . Une chance pour les resistances de la region .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 06, le 28 novembre 2013

  • Ce n'est que lorsqu'on aura la preuve que Téhéran ne suit pas l’exemple de Pyongyang que l'on pourra prétendre à un début de succès de ces accords.

    Robert Malek

    16 h 17, le 28 novembre 2013

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