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À La Une - Syrie

Les jihadistes appellent à la mobilisation pour contrer l'avancée de l'armée à Alep

Les forces fidèles à Assad s'emparent d'un quartier en banlieue de Damas.

Des combattants du Front al-Nosra à Alep, le 12 novembre 2013. REUTERS/Mahmoud Hebbo

Des combats opposaient mercredi dans le nord de la Syrie, l'armée syrienne aux jihadistes qui ont appelé à la mobilisation générale pour contrer la progression de l'armée vers Alep, la deuxième ville du pays en grande partie aux mains des rebelles.

 

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les combats ont lieu à Tell Hassel, une localité aux mains des rebelles et des jihadistes située à 12 km au nord de Sfira, ville au sud-est d'Alep reprise fin octobre par l'armée.

 

Un responsable de la sécurité a confirmé l'avancée de l'armée à Tell Hassel. Selon lui, "l'armée syrienne progresse à Tal Hassel et étend ses opérations pour récupérer les régions capturées par les terroristes", terme par lequel le régime désigne les insurgés. "Les habitants se montrent très coopératifs avec l'armée, car ils ont été très mal traités par les terroristes", a-t-il ajouté.

 

Dans ce contexte, les sites jihadistes ont publié un communiqué de l'État islamique d'Irak et du Levant (EIIL), affilié à el-Qaëda, appelant "toutes les brigades et les musulmans à la mobilisation générale pour faire face à l'ennemi".

Selon le communiqué, l'armée "a pu reprendre la portion d'autoroute reliant Khanasser, Taal Aarane et Sfira en raison de la faiblesse des groupes rebelles, beaucoup d'unités rebelles s'étant retirées de la zone de combats", en référence à des villes près d'Alep. "Ceux qui ont de bonnes raisons pour ne pas combattre doivent donner des armes et de l'argent", ajoute le groupe qui reconnaît avoir subi "beaucoup de pertes" dans les combats, notamment à Khanasser et à Sfira.

Six brigades islamistes, dont Ahrar al-Cham, le Front al-Nosra et Liwa al-Tawhid, avaient déjà appelé lundi à "la mobilisation générale à Alep pour faire face aux attaques du régime".


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Lundi, l'armée avait annoncé qu'elle contrôlait le sud-est de l'aéroport international d'Alep, après la reconquête de la Base-80, en charge de la sécurité de l'aéroport d'Alep et contrôlée par les rebelles depuis février. "Après plusieurs jours de combats, l'armée contrôle désormais la portion de l'autoroute allant de Sfira à Alep", avait précisé une source militaire.

 

La grande avancée de l'armée a été rendue possible après la chute de Sfira, qui était aux mains des rebelles depuis un an. L'armée est en outre appuyée par des miliciens chiites étrangers, notamment le Hezbollah, les gardiens de la révolution iranienne ainsi que des membres de la milice irakienne Abou al-Fadl Abbas, selon l’opposition au président Bachar el-Assad.

 

Par ailleurs, selon l'OSDH qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales, l'EIIL a diffusé une vidéo sur laquelle deux jihadistes tiennent la tête d'un homme décapité à Alep. Pour l'OSDH, la victime est un rebelle, alors que les jihadistes affirment sur la vidéo qu'il s'agit d'un combattant chiite irakien pro-régime.

 


Nouveaux tirs d'obus sur Damas

Les forces fidèles au président syrien se sont, par ailleurs, emparées mercredi d'un quartier de la banlieue sud de Damas, Houdjaïra, dans le cadre d'une offensive qui s'est soldée par d'autres victoires ces derniers temps à la périphérie sud de la capitale, ont rapporté des militants.

 

A Damas, deux personnes ont été tuées par la chute d'obus dans deux quartiers du centre de la ville, a annoncé l'agence officielle Sana. De son côté, l'OSDH a fait état de trois morts et 30 blessés dans la chute d'obus sur ces quartiers. "Deux personnes ont été tuées et sept autres ont été blessées par des obus tirés par des terroristes (terme utilisé par le régime pour désigner les rebelles) sur la place de Bab Touma", un quartier majoritairement chrétien dans le centre de la capitale, précise Sana, citant la police. D'autres tirs d'obus ont touché le marché al-Hal dans le quartier de Zablatani, également dans le centre de la capitale, faisant 13 blessés, et causant des dégâts matériels dans des commerces, selon l'agence.


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Lundi, des obus avaient déjà été tirés sur différents quartiers de Damas, touchant notamment, à Bab Charqi, une école et un bus scolaire et coutant la vie à quatre élèves et au chauffeur, ont indiqué mercredi le responsable de l'établissement et des parents d'élève. Aucun enfant n'a été tué dans l'école Jean-Damascène, ont-ils précisé. Les journaux gouvernementaux ont eux aussi parlé mercredi de "quatre élèves et d'un chauffeur morts" à Bab Charqi, un bilan confirmé par l'OSDH, qui a précisé que l'obus était tombé près d'un bâtiment militaire.

Mercredi, le pape a condamné la mort des écoliers tués par un obus de mortier, dénonçant "une tragédie qui ne doit plus se reproduire".

 

Ailleurs dans le pays, les violences se poursuivent sans répit, notamment à Homs (centre), où neuf personnes ont été tuées par la chute d'obus sur plusieurs quartiers, a indiqué l'agence officielle Sana mettant en cause "les terroristes".

 


 

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