L’ouverture aouniste sur les forces du 14 Mars, en particulier sur le courant du Futur, suscite inquiétude et embarras dans les rangs du 8 Mars et au sein du Hezbollah notamment.
Il faut dire que la réunion qui a eu lieu la semaine dernière entre une délégation du bloc du Changement et de la Réforme et une autre du bloc du Futur a coïncidé avec un refroidissement des relations entre Rabieh et la banlieue sud.
Cette réunion et ce refroidissement ont ouvert la voie à des interrogations sur la portée de l’ouverture aouniste en direction du camp adverse, les observateurs se demandant si les choses iraient jusqu’à un repositionnement du CPL au centre.
Il est à noter que l’ouverture en direction des diverses forces politiques, notamment du 14 Mars, a été mise en œuvre après le congrès tenu récemment par le CPL. D’autre part, on dément dans certains milieux politiques que cette politique soit le fruit d’une répartition des rôles entre le Hezbollah et le CPL.
Selon des sources informées, la décision aouniste s’est fondée sur un certain nombre d’éléments locaux et régionaux. Les dirigeants du CPL ont par exemple le sentiment qu’il existe actuellement une tendance au changement dans la région, un changement qui serait consacré dans un marché qui pourrait être conclu entre divers acteurs internationaux et régionaux.
À cela s’ajoute une déception dans les rangs du CPL à l’égard des alliés, et surtout du Hezbollah. Nombreux sont les aounistes qui répètent à qui veut les entendre qu’ils ont « beaucoup donné » au Hezb et qu’ils n’ont pas reçu grand-chose en échange. Ils considèrent que le parti de Dieu les a abandonnés au milieu du chemin dans l’affaire du projet de loi électorale, qu’il a conclu avec Amal et le Futur un bazar autour de la prorogation de la législature, en dépit de l’opposition du CPL à une telle prorogation, et qu’il a agi de même dans l’affaire de la prorogation du mandat du commandant en chef de l’armée.
De plus, l’attitude adoptée par le président de la Chambre, Nabih Berry, au sujet du processus gouvernemental, lorsqu’il a suggéré que les partis chiites devraient négocier avec le Premier ministre désigné indépendamment des autres composantes de l’alliance du 14 Mars, n’a rien arrangé.
Pour les milieux du 14 Mars, il ne fait pas de doute que l’escalade politique opérée ces derniers jours par les responsables du Hezbollah et l’étalage de muscles qui l’a accompagnée sur le terrain dans certaines régions constituent un message adressé aux alliés davantage qu’aux adversaires.
Il s’agit, pense-t-on, d’une campagne anticipée destinée à pousser notamment le général Michel Aoun à réfléchir à deux fois avant de franchir le cap vers un repositionnement au centre sur l’échiquier politique.
Mais quoi qu’il en soit, on n’en est pas là, la réunion entre le Futur et le CPL n’ayant conduit qu’à briser la glace et instituer une sorte de trêve entre les deux parties, sans plus pour le moment.
Pour mémoire
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commentaires (4)
CECI NE LES INQUIÈTE MÊME PAS.... PURE HYPOCRISIE !
Antoine-Serge KARAMAOUN
14 h 25, le 13 novembre 2013