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Un défi majeur pour les pays du M-O : assurer la sécurité hydro-politique des populations

Des accords entre les pays du Golfe, la Syrie, l’Irak et Israël

La raréfaction des ressources en eau dans les pays du Golfe a entraîné une surexploitation des nappes souterraines, avec une consommation excédant les 100% des ressources en eau renouvelables dans la plupart de ces pays. Elle peut atteindre les 2 000  % au Koweït. Cela a abouti à l’intrusion d’eau salée dans les aquifères et à la réduction considérable de la productivité agricole. L’agriculture irriguée a consommé d’énormes quantités d’eau dans les différents pays du Golfe au cours du siècle dernier, des quantités pouvant suffire pour les besoins de la population pour environ 500 ans sans qu’elle n’ait besoin d’avoir recours au dessalement d’eau de mer. Ces divers pays appliquent des programmes énormes de dessalement. La capacité totale des stations existantes représente près de 63  % de la production mondiale des unités de dessalement. Le pourcentage de dessalement de l’eau dans les divers pays du Golfe se résume ainsi : Yémen (0,4%), Oman (6,2%), Arabie saoudite (11,2%), Qatar (48,7%), Bahreïn (54,5%), Émirats arabes unis (55,4%) et Koweït (62%).
Avec l’accroissement des besoins en eau domestique, industrielle et agricole, la plupart des prévisions affirme que les pays du Golfe vont souffrir d’un déficit hydrique sévère dans les années à venir, surtout si l’on prend en considération les coûts relativement élevés de l’établissement d’une usine de dessalement (200 millions dollars américains environ) en plus du coût de production qui varie entre 0,4 et 2 millions de dollars américains (selon la quantité de sel dans les eaux subissant un dessalement). Il est prévu que le déficit en eau va être le plus élevé en Arabie saoudite, un déficit annuel équivalent à 25,162 milliards m3 en 2030, suivi par le Yémen avec un déficit de plus de 12,170 millions m3/an pour la même année (2030). Ce déficit en eau est lié à la consommation actuelle d’à peu près 70 % de l’eau potable en Arabie saoudite à partir des usines de dessalement ; ce chiffre va s’accroître dans le futur avec l’augmentation du nombre d’habitants, combinée avec la diminution de l’eau de surface et des eaux souterraines.
Pour faire face aux défis hydriques futurs et réduire le déficit en eau, les divers pays du Golfe cherchent à appliquer un projet de coopération hydrique qui se justifie par la production, dans certains de ces pays, de grandes quantités d’eau par dessalement. Ils s’orientent vers l’utilisation des eaux de la mer Arabe et de la mer d’Oman à la place des eaux du golfe Persique, étant donné que ces dernières contiennent une proportion élevée de sel. Ce processus permettra d’abaisser le coût du processus de dessalement. D’autres scénarios sont envisagés, notamment la possibilité d’acheter l’eau qui coule dans les rivières d’autres pays, surtout la Turquie, et l’échanger avec le pétrole du golfe Persique. L’application de ces scénarios nécessite cependant le passage des pompes dans plusieurs pays, entre autres Israël, la Syrie et l’Irak avant d’arriver dans le golfe Persique. Elle exige, par voie de conséquence, des accords politiques et des traités de paix entre Israël et tous les pays du Golfe, ainsi qu’avec la Syrie et l’Irak.
La raréfaction des ressources en eau dans les pays du Golfe a entraîné une surexploitation des nappes souterraines, avec une consommation excédant les 100% des ressources en eau renouvelables dans la plupart de ces pays. Elle peut atteindre les 2 000  % au Koweït. Cela a abouti à l’intrusion d’eau salée dans les aquifères et à la réduction considérable de la productivité...