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Un défi majeur pour les pays du M-O : assurer la sécurité hydro-politique des populations

Des grincements de dents entre l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan

Le partage des eaux du fleuve du Nil exploité par dix pays africains, dont l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie, a conduit souvent à des tensions politiques qui peuvent devenir rapidement explosives dans un proche avenir. Ce fleuve est considéré comme l’un des cours d’eau les plus longs de l’hémisphère (6 700 km). La superficie de son bassin équivaut à 3,4 millions km2 depuis sa provenance du lac Victoria jusqu’à son déversement dans la Méditerranée. Il a une grande importance économique pour divers pays du bassin du Nil, et il est la principale source d’eau pour les Égyptiens depuis des milliers d’années.
Des accords hydro-politiques ont été signés entre les divers pays du bassin du Nil sur la façon d’exploiter ses eaux courantes, mais en attribuant des parts inégales aux pays concernés, selon leur location géographique en amont ou en aval. Comme 86 % de l’eau alimentant le Nil provient de l’Éthiopie, celle-ci envisage d’en tirer profit au maximum pour des considérations pratiques (écoulement de la grande partie de l’eau sur son territoire accompagnée d’une grande famine dans les années quatre-vingt), et projette de mettre en place huit grands barrages (y compris le barrage du Grand Millenium) pour produire environ 10 000 MW de puissance électrique (en 2017). Mais cet ambitieux projet va aggraver les conflits avec l’Égypte et le Soudan.
De leur côté, ces deux pays insistent sur le respect et l’application à la lettre des accords signés dans le passé, entre autres : la convention de 1929 (établie sous la colonisation) qui attribue à l’Égypte le droit de s’opposer à tout projet de construction sur le Nil pouvant affecter négativement la quantité d’eau qui atteint son territoire ; la convention de 1959 qui alloue à l’Égypte une quantité annuelle d’eau de 55,5 milliards m3 et au Soudan 18,5 milliards m3 ; et le document d’Helsinki (1966) qui reconnaît les droits historiques des pays localisés sur l’estuaire d’un fleuve donné.
De plus, le Caire et Khartoum refusent fermement l’application de l’accord coopératif du bassin du Nil (publié en février 1999) qui vise à exploiter d’une façon équitable les ressources hydriques dans ce bassin commun. À l’heure actuelle, la sécession du Sud du Soudan pourra représenter une carte de pression sur l’Égypte et le Soudan à travers la mise en œuvre de projets hydriques et la construction de barrages (au point de rencontre du Nil bleu et du Nil blanc à Juba) qui mettront en péril la sécurité nationale politique de l’Égypte et du Nord du Soudan, dont l’eau est la clé de voûte, en particulier si l’on prend en considération les bonnes relations entre le Sud du Soudan et Israël.
Le partage des eaux du fleuve du Nil exploité par dix pays africains, dont l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie, a conduit souvent à des tensions politiques qui peuvent devenir rapidement explosives dans un proche avenir. Ce fleuve est considéré comme l’un des cours d’eau les plus longs de l’hémisphère (6 700 km). La superficie de son bassin équivaut à 3,4 millions km2 depuis sa...