Rechercher
Rechercher

À La Une - Conflit

A Alep, les rebelles tiennent tête à l'armée syrienne

Onze civils ont été tués dans la métropole du nord.

Vue des dégâts à Homs. Yazen Homsy/Reuters

Rebelles et jihadistes ont repris le dessus après une avancée de l'armée syrienne dans la "Base 80", près de l'aéroport d'Alep, la métropole du nord, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

"Des combats ont fait rage vendredi tard dans la soirée entre l'armée soutenue par le Hezbollah d'une part et les rebelles et les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et le Front Al-Nosra", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

 

Les combattants anti-régime ont profité de la tombée de la nuit pour attaquer les chars de l'armée avec une vingtaine de roquettes de type Grad, et "ont repris les secteurs conquis dans la journée par l'armée", a précisé M. Abdel Rahmane, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales.

Ces combats ont fait au moins 53 morts - 22 rebelles, 11 membres de l'EIIL et d'Al-Nosra et 20 soldats -, selon l'OSDH, qui ne disposait pas de bilan pour le Hezbollah.

 

La "Base 80", chargée de la sécurité de l'aéroport international et de la base aérienne militaire de Naïrab à l'est d'Alep, était sous contrôle rebelle depuis février.

Selon le directeur de l'OSDH, le régime tente de rouvrir l'aéroport d'Alep, fermé depuis le 1er janvier face à la multiplications des attaques rebelles dans les environs, et ne peut le faire sans reprendre la "Base 80".

 

L'armée a récemment avancé dans l'est de la métropole d'Alep, en reprenant Sfira, une ville tenue par les rebelles depuis un an, située près de la Base 80 et sur une route reliant Alep au centre du pays.

 

Dans la ville d'Alep, 11 civils, dont quatre enfants de moins de trois ans, ont été tués samedi dans deux quartiers où les combats font rage, selon l'OSDH.

L'ancienne capitale économique du pays est dévastée depuis l'été 2012 par des combats meurtriers. L'est de la ville est principalement contrôlé par les rebelles et l'ouest par l'armée du régime.

 

(Eclairage : Les alaouites du Liban : une minorité fragilisée par la crise syrienne)

 

A Achrafié, quartier en majorité entre les mains du régime dans le nord-ouest d'Alep, un obus de mortier a tué cinq civils dont deux enfants, selon l'OSDH. La télévision d'Etat a fait état d'un bilan de six enfants tués et a accusé les "terroristes" (rebelles selon la terminologie du régime) d'être derrière l'attaque.

 

Dans le nord-est de la ville, à Haydariyé, six civils - deux hommes, une femme, un adolescent, un enfant de 3 ans et un bébé de 6 mois - ont été tués par un obus tiré par l'armée, selon l'OSDH.

 

 

L'opposition réunie à Istanbul

Le conflit en Syrie, déclenché en mars 2011 par une contestation populaire violemment réprimée, s'est transformé en une guerre civile qui a fait plus de 120.000 morts selon l'OSDH et des millions de réfugiés et déplacés selon l'ONU.

 

Parallèlement, sur le plan politique, l'opposition syrienne a entamé samedi à Istanbul de difficiles discussions pour décider de participer ou non à une éventuelle conférence de paix à Genève aux côtés du régime de Damas, sous la pression de ses soutiens internationaux.

La réunion de la Coalition a débuté en fin de matinée dans un hôtel de la mégapole turque et devait se poursuivre au moins jusqu'à dimanche soir.

 

Quelques jours avant ce rendez-vous, l'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe a résumé ses enjeux sans détour.

"Il doit y avoir deux délégations pour la Syrie à Genève-2, le gouvernement et l'opposition", a souligné mardi Lakhdar Brahimi. Mais "l'opposition est divisée et n'est pas prête", a-t-il regretté, "l'opposition est l'un des problèmes".

 

Toujours en quête de crédibilité vis-à-vis des pays "amis" qui la soutiennent et des groupes rebelles confrontés depuis plus de deux ans aux troupes régulières syriennes sur le terrain, la Coalition de l'opposition répugne à s'asseoir à la même table que le régime.

 

Son président Ahmat Jarba a fixé des conditions très strictes à un éventuel déplacement sur les berges du lac Léman. Il exige notamment que la conférence de Genève aboutisse à un départ du président Bachar el-Assad, un scénario catégoriquement exclu par le régime de Damas.

 

Une participation de la principale vitrine politique des adversaires du régime syrien paraît donc hautement improbable. Sauf que certains de ses membres, pressés par leurs "amis" occidentaux, semblent prêts à franchir le Rubicon.

 

Un ancien vice-premier ministre syrien, Qadri Jamil, récemment démis de ses fonctions, a fait savoir qu'il se rendrait à Genève. Les Kurdes de Syrie aussi. Et à en croire le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, d'autres opposants seraient décidés à franchir le pas.

En réaction, la principale composante de l'opposition, le Conseil national syrien (CNS), a assuré qu'elle ne ferait pas le voyage en Suisse et a même menacé de claquer la porte de la Coalition si certains de ses membres y consentaient.


"Le contexte est très difficile pour l'opposition", a concédé un diplomate occidental. "L'armée d'Assad remporte des succès, la situation des populations des villes assiégées est très précaire et des groupes rebelles importants ont rejeté son autorité", a-t-il ajouté à l'AFP, "la tentation de la surenchère anti-Genève existe".

"Nous nous orientons vers une non-participation à la conférence", a ainsi anticipé avant la réunion un membre de la Coalition, Samir Nashar.

 

En l'absence de tout calendrier pour la conférence de Genève, certains observateurs ont parié que l'opposition renverrait sa décision à plus tard. "Il faut s'attendre à des débats difficiles et tendus mais pas à des décisions définitives", a pronostiqué le diplomate occidental.

 

Lire aussi

Lancement au Liban d’une campagne massive de vaccination contre la polio

 

Samir Frangié et Jean-Pierre Perrin discutent sans tabous du conflit syrien

 

« Il faut tout faire pour que le conflit syrien ne déstabilise pas les institutions libanaises »

 

Reportages

A Raqa, el-Qaëda veut réduire les citoyens au silence

 

Même en terre pro-Assad, le non-droit règne à Damas
Rebelles et jihadistes ont repris le dessus après une avancée de l'armée syrienne dans la "Base 80", près de l'aéroport d'Alep, la métropole du nord, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
 
"Des combats ont fait rage vendredi tard dans la soirée entre l'armée soutenue par le Hezbollah d'une part et les rebelles et les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au...

commentaires (3)

Selon la réthorique "arabe",nous voilà à nouveau en face d'une "mère de toutes les batailles". Celui qui gagnera la bataille d'Alep raflera la mise ...momentanée.Il faut donc s'attendre à une implication très forte du Hezb dans cette bataille qui survient à un momentum où les relations des occidentaux avec l'Iran a "donné " de l'air au régime syrien.

GEDEON Christian

13 h 59, le 10 novembre 2013

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Selon la réthorique "arabe",nous voilà à nouveau en face d'une "mère de toutes les batailles". Celui qui gagnera la bataille d'Alep raflera la mise ...momentanée.Il faut donc s'attendre à une implication très forte du Hezb dans cette bataille qui survient à un momentum où les relations des occidentaux avec l'Iran a "donné " de l'air au régime syrien.

    GEDEON Christian

    13 h 59, le 10 novembre 2013

  • Des débats difficiles et tendus mais pas de décisions définitives pour trancher qui va gagner . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    16 h 45, le 09 novembre 2013

  • Je sais par expérience que quand le hezb résistant décide d'y aller , ça déménage grave , sinon on peut dire qu'il n'y est pas , d'où le nombre de soit disant tués de la résistance du hezb qui est inconnue . Et en principe les résistances n'attaquent pas à l'aveuglette , elles prennent soin de nettoyer autour d'abord avant de frapper au cœur . Je vois déjà la rage verdâtre envahir vos colonnes .

    Jaber Kamel

    16 h 34, le 09 novembre 2013

Retour en haut