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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Les Palestiniens accusent Israël d’avoir assassiné Yasser Arafat

Les analyses russes ne sont pas concluantes ; la France sommée de transmettre ses résultats.

Le leader historique palestinien Yasser Arafat est décédé en 2004 après une longue agonie dans un hôpital français. Abbas Momani/AFP

Les dirigeants palestiniens, sous pression pour agir après la diffusion d’analyses médicales confortant la thèse d’un empoisonnement de leur chef historique Yasser Arafat, ont désigné hier Israël comme « l’unique suspect de son assassinat ». Ils ont en outre sommé la France, dont la Jjustice a fait analyser des échantillons biologiques du chef historique palestinien, de leur en transmettre les résultats, comme viennent de le faire l’Agence fédérale russe d’analyses biologiques et un laboratoire suisse.
« Israël est le premier, le principal et unique suspect dans l’affaire de l’assassinat de Yasser Arafat », a affirmé le président de la commission d’enquête officielle palestinienne sur la mort de Arafat, Tawfiq Tiraoui, lors d’une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie. Les rapports suisse et russe sur les échantillons de la dépouille établissent que « Yasser Arafat n’est mort ni de vieillesse ni de maladie, mais par empoisonnement », a indiqué le Dr Abdallah al-Bachir, chef de l’équipe médicale de la commission. Les analyses montrent la présence de quantités anormales de polonium 210, mais ne permettent pas d’en déduire irréfutablement qu’il s’agit de la cause de la mort, a-t-il souligné.
« Nos résultats soutiennent raisonnablement la thèse de l’empoisonnement », a résumé jeudi le Dr François Bochud, directeur de l’Institut de radiophysique appliquée de Lausanne, un des auteurs du rapport suisse. L’expertise russe est plus prudente, concluant à l’impossibilité de déterminer si le polonium est la cause de la mort, sans privilégier d’hypothèse, a ajouté le Dr Bachir.
En revanche, l’analyse française des échantillons, prélevés par une équipe agissant dans le cadre d’une information judiciaire pour assassinat ouverte en 2012 en France à la suite d’une plainte déposée par la veuve, Soha Arafat, n’a pas été communiquée. « Nous avons envoyé une nouvelle lettre aux Français demandant d’accélérer l’envoi des résultats et nous attendons toujours », a déclaré le ministre palestinien de la Justice, Ali Mhanna. Le ministère français des Affaires étrangères a expliqué que « l’autorité judiciaire avait la maîtrise de cette enquête », soulignant : « C’est elle qui décide de la transmission des pièces, et pas l’autorité politique. » De son côté, le procureur de la République de Nanterre, Robert Gelli, a indiqué que la Justice n’avait pas encore reçu ces expertises.

Recours à la CPI compromis
« La France connaît toute la vérité et les détails sur le martyre de Yasser Arafat », a insisté M. Tiraoui, expliquant tirer sa conviction de l’implication d’Israël du caractère sophistiqué du polonium et des déclarations des dirigeants israéliens de l’époque souhaitant ouvertement la disparition de Arafat. Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Yigal Palmor a de nouveau démenti « des accusations sans fondement et sans la moindre preuve ». « Israël n’a pas tué Arafat, point final », a-t-il déclaré.
Les causes de la mort de Yasser Arafat le 11 novembre 2004 dans un hôpital militaire français n’ont pas été élucidées, et nombre de Palestiniens soupçonnent Israël, qui a toujours nié, de l’avoir empoisonné. Le Premier ministre israélien de l’époque « Ariel Sharon avait ordonné de tout faire pour éviter que Arafat – encerclé par l’armée israélienne à Ramallah jusqu’à son évacuation vers la France – soit tué par nos soldats », a assuré jeudi Raanan Gissin, ancien porte-parole et conseiller d’Ariel Sharon. Dans des interviews télévisées, Soha Arafat a estimé que le polonium avait sans doute été administré à son mari par un membre de son entourage.
La publication des résultats tombe à un moment délicat pour le président palestinien Mahmoud Abbas, engagé dans de difficiles négociations de paix avec Israël, pendant lesquelles il a accepté de suspendre toute démarche auprès des organisations internationales, y compris les instances judiciaires. Lors de l’ouverture de la tombe de Arafat, M. Tiraoui avait annoncé que si les résultats confirmaient la thèse de l’empoisonnement, les dirigeants palestiniens saisiraient la Cour pénale internationale (CPI), un recours qui paraît compromis dans l’immédiat. Interrogé sur les suites judiciaires de ses déclarations, le président de la commission d’enquête a répondu qu’une telle initiative revenait à la direction palestinienne.

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