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Moyen Orient et Monde - Négociations israélo-palestiniennes

Un échec des pourparlers de paix « mènera à plus de violences »

Washington envisage un accord intérimaire.

Depuis Amman, en compagnie du ministre jordanien des Affaires étrangères, Nasser Joudeh, le secrétaire d’État américain John Kerry met en garde : «L’alternative à la reprise des pourparlers est le potentiel de chaos. » Jason Reed/POOL/AFP

Le secrétaire d’État américain John Kerry, en tournée hier en Jordanie, a averti Israël qu’un échec des pourparlers de paix avec les Palestiniens pourrait conduire à davantage de violences dans la région.
« L’alternative à la reprise des pourparlers est le potentiel de chaos », a dit M. Kerry dans une interview diffusée hier soir par la deuxième chaîne israélienne et la télévision publique palestinienne. « Est-ce qu’Israël veut une troisième intifada ? » a-t-il ajouté, faisant allusion aux deux mouvements d’insurrections meurtriers des Palestiniens contre l’occupation israélienne de 1987 à 1993 et de 2000 à 2005.
M. Kerry a encore appelé à « résoudre la question des colonies (...) et mettre fin à la présence perpétuelle des soldats israéliens en Cisjordanie », prévenant qu’ « autrement, il y aura un sentiment croissant (chez les Palestiniens) qu’on ne peut pas parvenir à la paix avec une direction engagée à la non-violence, et on pourrait se retrouver avec une direction engagée à la violence ».
M. Kerry se trouvait hier à Amman dans le cadre d’une tournée qui l’a conduit la veille à Jérusalem et en Cisjordanie lors de laquelle il s’est efforcé de convaincre Israéliens et Palestiniens d’aller de l’avant dans les négociations qui traversent une grave crise. Lors d’une conférence de presse avec son homologue jordanien Nasser Joudeh, M. Kerry a assuré que les négociations avaient fait « des progrès importants dans quelques domaines ». Il a cependant refusé de révéler aux journalistes tout détail sur ces progrès, suite à l’engagement de toutes les parties de maintenir un black-out sur ces pourparlers. Mais alors qu’il s’est dit « absolument » convaincu qu’un accord final sur tous les sujets difficiles pouvait être signé, M. Kerry n’a pas écarté dans le même temps la possibilité de conclure, d’abord, un accord intérimaire.

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Cela « pourrait constituer un pas » mais « seulement si cela comprend le concept de statut final (...) Vous ne pouvez pas juste faire un accord intérimaire et prétendre régler le problème », a-t-il dit hier à la presse. « Si vous laissez les principaux sujets traîner (...), de mauvaises choses arriveront dans l’intervalle qui rendront encore plus difficile l’obtention d’un statut final », a-t-il poursuivi.
Après une rencontre mercredi à Bethléem en Cisjordanie avec le président palestinien Mahmoud Abbas, M. Kerry l’a revu hier soir à Amman. Il doit aussi s’entretenir une nouvelle fois aujourd’hui avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, après déjà deux rencontres qui ont duré au total plus de sept heures entre les deux dirigeants mercredi.
Les négociations de paix, qui ont repris fin juillet après quasiment trois ans d’interruption en raison de profonds désaccords, se déroulent dans une atmosphère de crise, notamment après la relance de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée. C’est dans ce cadre-là qu’un responsable palestinien avait annoncé mardi soir la suspension des discussions face à « une offensive de colonisation sans précédent ».
Selon des hauts responsables israéliens, les dirigeants palestiniens et les États-Unis auraient consenti tacitement à une relance de la colonisation, contre la libération de prisonniers palestiniens. Ce que Washington et l’Autorité palestinienne ont démenti.
Autre point de désaccord, les Palestiniens réclament que les discussions se tiennent sur la base des lignes antérieures au début de l’occupation israélienne en 1967, avec des échanges de territoires équivalents alors qu’Israël veut que le tracé de la barrière de séparation en Cisjordanie, qui isole 9,4 % du territoire palestinien, serve de base aux discussions, selon les médias israéliens.
En outre, Israël exige de maintenir une présence militaire dans la vallée du Jourdain, ce que refusent les Palestiniens. La route s’annonce longue et sinueuse.
En attendant, sur le terrain, un Palestinien a été tué par balle par les forces de sécurité israéliennes hier soir près de Naplouse (nord de la Cisjordanie), a indiqué la police israélienne. L’homme « a jeté des feux d’artifice en direction d’une intersection où se trouvaient » des Israéliens, a indiqué le porte-parole de la police Micky Rosenfeld. « Le personnel de sécurité (...) a tiré plusieurs fois sur le suspect. Il a été déclaré mort sur place », a-t-il ajouté.
(Source : AFP)
Le secrétaire d’État américain John Kerry, en tournée hier en Jordanie, a averti Israël qu’un échec des pourparlers de paix avec les Palestiniens pourrait conduire à davantage de violences dans la région.« L’alternative à la reprise des pourparlers est le potentiel de chaos », a dit M. Kerry dans une interview diffusée hier soir par la deuxième chaîne israélienne...

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