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À La Une - Syrie

Après un an de siège, l’armée syrienne reprend un bastion rebelle clé

John Kerry pense que la conférence de paix pourrait se tenir dans les semaines à venir.

Une rue de Sbeineh, au sud de Damas, le 7 novembre 2013. AFP PHOTO/STR

Alors que les efforts pour organiser une conférence internationale afin de trouver une solution politique au conflit en Syrie sont bloqués, l’armée syrienne, appuyée par des combattants chiites étrangers dont le Hezbollah, a repris hier le contrôle de Sbeineh, au sud de Damas, après un an de siège, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et la télévision d’État. L’OSDH, qui s’appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales, a fait état de « lourdes pertes dans les deux camps » lors des combats ayant duré plusieurs jours. Le chef de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, a exprimé des « craintes pour la vie des civils à Sbeineh », soulignant que l’armée pourrait, comme cela a été le cas selon lui lors de précédentes percées, « exécuter des civils et en accuser les rebelles ».
Un haut responsable de sécurité a estimé pour sa part que la prise de Sbeineh était « très importante ». « Sbeineh constitue une jonction entre les deux Ghouta orientale et occidentale. En chassant de là les hommes armés, (l’armée) prend la quasi-totalité de la Ghouta occidentale et resserre l’étau sur les hommes armés dans la Ghouta orientale », a-t-il expliqué.

 


Trop longtemps assiégées
Cette nouvelle prise survient quelques semaines après la chute des cités voisines de Husseiniyeh, Ziabiyeh et Boueida aux mains des troupes du régime du président Bachar el-Assad. Selon un militant antirégime, l’armée « progresse sur le terrain sans aucun doute, car les régions ont été assiégées pendant trop longtemps. »
M. Abdel Rahmane a aussi mis en cause « les divisions au sein des rebelles », en allusion en particulier aux divergences entre rebelles et jihadistes, qui dégénèrent parfois en combats meurtriers.
Même l’opposition politique syrienne, en exil, est divisée. Elle doit se réunir samedi à Istanbul pour décider de sa participation à une conférence internationale maintes fois reportée, alors que plusieurs groupes de la coalition y sont opposés.


Les forces loyales au président Bachar el-Assad ont aussi combattu hier des rebelles à Mahine, une bourgade située à une centaine de km au nord de Damas où les insurgés se sont emparés, d’après leurs images vidéo, d’une importante cache d’armes. La veille, la télévision d’État rapportait que l’armée se battait contre les « terroristes » à Mahine où, selon l’OSDH, quatre combattants insurgés ont été tués hier.


Par ailleurs, les milices kurdes ont poursuivi leur offensive contre les combattants liés à el-Qaëda en prenant deux nouveaux villages dans la région de Hassaka, selon l’OSDH. En outre, des obus sont tombés sur deux quartiers de Damas, Qassar et Bab Touma, faisant au moins sept blessés, selon la même organisation.
Pendant ce temps, la police turque a fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser hier à Nusaybin, dans le sud-est de la Turquie, plusieurs milliers de personnes opposées à la construction d’un mur à la frontière avec la Syrie, ont raconté des témoins. Ces incidents sont intervenus le jour où la maire de cette ville, Mme Ayse Gökkan, a mis un terme à une grève de la faim entamée neuf jours plus tôt pour protester contre la construction du mur.
Toujours en Turquie, la police a saisi hier une importante cargaison de 1 200 têtes de missiles dans la ville d’Adana, située à proximité de la frontière syrienne, a annoncé le gouverneur local, Hüseyin Avni Cos, aux journalistes, soulignant qu’une enquête est en cours pour déterminer où ces armes étaient transportées. Le même responsable a aussi fait état d’arrestations, sans en préciser le nombre ni la nationalité.

 


22 sur 23
Concernant le démantèlement en cours de l’arsenal chimique syrien, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques a annoncé que ses experts avaient désormais inspecté 22 des 23 sites et placé sous scellés toutes les armes chimiques déclarées par la Syrie. Le conseil exécutif de l’organisation doit adopter avant le 15 novembre une feuille de route pour leur destruction.
Les États-Unis ont par ailleurs sollicité informellement l’aide de plusieurs pays alliés, dont la France, la Belgique, la Norvège et l’Albanie, pour participer à la destruction de l’arsenal chimique syrien, a indiqué hier un porte-parole du ministère belge des Affaires étrangères.
C’est dans ce cadre-là que plusieurs dizaines de personnes se sont réunies hier devant le Parlement albanais pour protester contre la possibilité de destruction sur le sol albanais de l’arsenal chimique syrien. « L’Albanie n’a pas les capacités et ne pourra pas être une poubelle qui mettra en danger la vie des gens », a lancé Saïga Guri, responsable de l’Alliance contre l’importation des déchets, alors que les participants scandaient « Non, non aux armes chimiques. »

 


L’optimisme de certains
De son côté, et depuis Amman, le secrétaire d’État américain John Kerry a invité hier la communauté internationale à « jouer un plus grand rôle » pour aider les autorités jordaniennes à faire face à l’afflux de réfugiés fuyant la guerre en Syrie. Le secrétaire d’État a parallèlement déclaré qu’il pensait que la conférence de paix sur la Syrie, déjà reportée plusieurs fois, pourrait se tenir dans les semaines à venir.
Par ailleurs, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a rappelé hier qu’il existait de « récentes » preuves de vie des journalistes français Didier François, grand reporter de la radio Europe 1, et Édouard Élias, photographe, enlevés en juin en Syrie.

 

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