La libération des évêques enlevés en Syrie n’est plus qu’une question de temps

L’énigme entourant l’affaire des deux évêques enlevés en Syrie, Boulos Yazigi et Youhanna Ibrahim, serait en voie de résolution, même si peu d’éléments ont filtré sur le lieu et les conditions de la disparition des deux religieux, affirme le site Nowlebanon qui souligne que ce dossier, que le directeur de la Sûreté générale s’est engagé à suivre, est cependant à distinguer de celui des neuf otages chiites récemment libérés.
Selon le site, cette « distinction » était dans la logique des choses, étant donné que les ravisseurs dans l’un et l’autre dossier ne sont pas les mêmes. Ce qui suppose deux processus de négociations tout à fait séparés, le général Abbas Ibrahim ayant préféré laisser mûrir l’affaire du rapt des évêques, même si les deux cas de prises d’otages ont été pris en charge très sérieusement depuis quelques semaines à un niveau officiel et étatique.
Les observateurs, qui suivent de près l’affaire des deux évêques, font remarquer que ce dossier a commencé à sérieusement progresser, après avoir été gelé pendant plusieurs mois, le flou le plus total ayant entouré leur disparition en dépit de l’enquête entreprise par plus d’une partie libanaise qui tentait de les localiser.
Plusieurs scénarios ont ainsi été avancés sur l’identité des ravisseurs. Selon un premier point de vue, les deux prélats se trouveraient entre les mains d’un groupe salafiste tchétchène qui aurait commis le rapt dans un double objectif politique et pécuniaire.
Une autre version fait assumer la responsabilité de leur enlèvement au régime syrien, qui aurait cherché à sanctionner les deux personnalités religieuses pour leur prise de position antagoniste. Ceux qui contestent cette thèse font cependant valoir que si le régime syrien voulait véritablement les faire taire, il les aurait fait liquider et ne les aurait pas gardés en otages, sachant qu’au moment de l’enlèvement, le chauffeur avait été tué sur le coup, alors que les deux évêques ont été conduits vers une destination inconnue.
Tout comme le dossier des otages de Aazaz a été soudain remis sur le tapis, celui des deux évêques l’a été également, et de manière très sérieuse, estiment des sources qui suivent ce dossier. Ces dernières citent pour preuve les propos de l’émir du Qatar qui a clairement déclaré qu’il suivra personnellement cette affaire, ce qui signifie que le dossier est parvenu à un stade avancé, préludant à une issue heureuse. Nowlebanon rappelle à ce propos que l’émir du Qatar a invité le directeur de la Sûreté, le général Abbas Ibrahim, à coordonner avec lui tout développement qui surviendrait à ce niveau.
Le directeur de la Sûreté aurait également reçu des assurances de la part du président syrien, Bachar el-Assad, lors de leur dernière rencontre, ce dernier s’étant engagé à accorder toutes les facilités pour la libération des évêques.
Des sources informées rapportent d’ailleurs que les milieux officiels assurent désormais que les deux religieux sont en parfaite santé et que l’identité des ravisseurs n’est plus un secret, encore moins leurs revendications. Ces milieux confirment également que le processus des négociations s’avère positif à ce jour et aurait atteint la phase finale consacrée aux détails logistiques, aux garanties requises, et au scénario à mettre en place, avec la répartition des rôles respectifs.
Par conséquent, rapporte Nowlebanon, la libération des deux évêques pourrait avoir lieu dans les prochaines heures, ou les prochains jours, tout comme elle pourrait être reportée quelque temps encore à cause d’éventuelles complications logistiques qui entraîneraient une certaine tergiversation. Une chose est sûre, affirme le site : leur libération est désormais inéluctable.
À ce propos, le général Abbas Ibrahim a évoqué ce dossier à Doha, lors de sa dernière visite, avec l’envoyé spécial Lakhdar Ibrahimi et son adjoint, Mokhtar Lamani.