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À La Une - Liban

A Tripoli, les combats ne faiblissent pas...

Les affrontements ont fait dix morts en six jours.

Photo du rond-point al-Nour à l'entrée de Tripoli, dans le nord du Liban. Joseph Eid/AFP

Des habitants de Tripoli ont dénoncé samedi l'inaction des responsables face aux violences dans la capitale du nord, qui ont fait dix morts et une soixantaine de blessés depuis lundi.

 

Samedi soir, les affrontements à l'arme lourde se sont propagées dans plusieurs quartiers de la ville.

 

Les accrochages qui ont opposé des habitants du quartier de Jabal Mohsen, majoritairement alaouite et acquis au président syrien Bachar el-Assad, et ceux de Bab al-Tebbaneh, largement sunnite et partisan de la révolte contre le régime syrien ont fait au moins quatre morts samedi, dont deux combattants sunnites. Un homme a par ailleurs été abattu par l'armée à un barrage : "Deux hommes sur une mobylette ont ouvert le feu sur des soldats qui ont riposté, tuant l'un d'eux", a expliqué un responsable de la sécurité dans la ville.

 

A la mi-journée, des hommes ont tiré en l'air lors des funérailles de trois personnes tombées la veille. Par ailleurs, les tirs intermittents de francs-tireurs étaient toujours entendus dans les quartiers chauds de la ville, rendant impraticables plusieurs axes routiers de la region, notamment la route reliant les ronds-points Maaloula et Abou Ali.

 

Par ailleurs, une voiture appartenant à la chaîne de télévision libanaise LBC a été touchée par des francs-tireurs à Bab el-Tebbaneh, toujours selon l'ANI. L'incident n'a toutefois pas fait de victime, précise l'agence.

 

(Lire aussi: Rifi : Ce qui se passe est « une agression programmée » du régime syrien et du Hezbollah)

A l'aube, les soldats de l'armée ont installé un grand barrage sur l'autoroute internationale Tripoli-Akkar. L'ANI a indiqué que la circulation était faible dans la ville et que quelques magasins ont ouvert leurs portes ce matin.


Depuis le début du conflit, trois habitants du quartier de Jabal Mohsen et six de Bab al-Tebbaneh ont été tués. Le bilan plus élevé chez les sunnites s'explique par le fait que Jabal Mohsen domine géographiquement Bab al-Tebbaneh, un quartier plus dense, et par la mauvaise organisation des groupes de combattants sunnites face aux alaouites qui relèvent tous de la même formation: le Parti arabe démocratique (PAD).

 

Le chef du gouvernement démissionnaire Najib Mikati a affirmé samedi que les forces de sécurité allaient "prendre toutes les mesures pour mettre fin à la violence et au chaos dans la ville. Elle vont être strictes et impartiales".


Pour sa part, l'ancien Premier ministre Saad Hariri a accusé le régime syrien de mener "une sale guerre à travers ses outils locaux (les alaouites) contre Tripoli et ses habitants".

De son côté, le mufti de Tripoli et du Liban-Nord, Malek Chaar, a appelé lors d'une conférence de presse, les responsables sécuritaires à rester vigilants et à ramener le calme dans la grande ville du nord du Liban. "Il est inacceptable que le sang de Tripoli et du Nord coule (...), la solution est entre les mains des responsables de la sécurité", a estimé le mufti Malek Chaar. "Nous demandons, au nom de tous, que les criminels soient arrêtés et traduits en justice (...)", a-t-il ajouté.

Les violences se sont multipliées à Tripoli, la deuxième ville du pays, au fur et à mesure que la Syrie, ancienne puissance tutélaire du Liban, s'enfonçait dans un conflit devenu guerre civile.

Cette dernière série d'affrontements a débuté lundi soir, au moment où était diffusée à la télévision une interview de M. Assad. Par mesure de sécurité, les écoles et les universités de la ville sont fermées depuis le milieu de la semaine.

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