Les violences à Tripoli ont fait plusieurs victimes, dont un enfant de 13 ans. Photo AFP
Un enfant de 13 ans a été tué et onze autres personnes blessées dans un échange de tirs entre opposants et partisans du président syrien Bachar el-Assad dans la ville libanaise de Tripoli, a indiqué mardi un responsable des services de sécurité.
Les heurts ont éclaté lundi soir dans la principale ville du nord du Liban, au moment où était diffusée à la télévision une interview du président Assad.
La journée de mardi a été relativement calme, mais de nouveaux heurts ont éclaté dans la soirée.
"Il y a eu des combats sur plusieurs fronts à Jabal Mohsen et Bab al-Tebbaneh, ce qui a entraîné la mort d'un garçon de 13 ans et blessé onze autres personnes, dont certaines sont dans un état grave", a déclaré ce responsable à l'AFP.
L'armée était déployée dans cette zone théâtre de heurts ponctuels, et a ouvert le feu en direction de l'origine des tirs, a-t-il ajouté.
Le garçon tué était originaire de Jabal Mohsen, un quartier majoritairement alaouite et pro-Assad de Tripoli.
Le quartier rival de Bal al-Tebbaneh est peuplé majoritairement de sunnites, dont la plupart soutiennent la rébellion anti-Assad en Syrie voisine.
Ces deux quartiers pauvres et marginalisés manquent cruellement d'infrastructures.
Les violences se sont multipliées à Tripoli, la deuxième ville du Liban, au fur et à mesure que la Syrie, ancienne puissance tutélaire du Liban, s'enfonçait dans un conflit devenu guerre civile.
Le Liban tout entier est très profondément divisé entre pro- et anti-Damas, surtout depuis que le Hezbollah chiite a admis en mai envoyer des combattants pour soutenir les troupes du régime syrien.
Des sunnites libanais ont aussi traversé la frontière et pris les armes du côté des rebelles.
Les heurts à Tripoli exaspèrent certains habitants, comme Bilal Allouch, un marchand de légumes de 30 ans, qui n'a pu se rendre au marché de gros de Bab al-Tebbaneh en raison des violences.
"Ces gens qui se battent sont des criminels. Pendant ce temps, des gens comme moi ne peuvent travailler", peste-t-il. "Je n'ai pu acheter de légumes, donc je n'ai fait aucun bénéfice aujourd'hui, or ma famille dépend de mes revenus", souligne ce père de quatre enfants.
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