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Liban

Bassil : L’eau et le pétrole permettront au Liban de ne pas faire les frais de compromis

À l’occasion de l’inauguration d’un puits à Tannourine, le ministre sortant de l’Énergie Gebran Bassil a déploré le fait d’entraver des projets qui sont profitables pour les citoyens et pour la patrie, comme ceux relatifs aux ressources hydrauliques et pétrolières. Selon lui, l’eau et le pétrole sont des ressources données par Dieu et les hommes n’ont pas le droit de les bloquer. « Il s’agit de deux ressources naturelles que nous n’avons pas le droit de ne pas exploiter, a déclaré Gebran Bassil, d’autant qu’elles sont de nature à permettre au Liban de devenir un pays dont on tient compte et qui ne fera pas les frais d’un quelconque compromis. Au moment où justement la région bruit de compromis en gestation. »
Selon le ministre, grâce à ces ressources, le Liban sera de plein droit à la table des négociations. Mais il a précisé que c’est justement à cause de cela que certains cherchent à empêcher le pays d’exploiter ses propres ressources pour qu’il reste un État privé d’indépendance politique, économique et financière et qu’il continue à faire du suivisme. Le ministre a encore ajouté qu’aujourd’hui, « nous avons une chance réelle, avec les compromis qui ont lieu dans la région et alors que la communauté internationale veut garder le Liban à l’abri de la tourmente. Mais à cause du suivisme de ses dirigeants, le Liban se place dans l’œil du cyclone et paye le prix fort... ».


Rappelons que la veille, le ministre Bassil, à la tête d’une délégation du Courant patriotique libre, s’était rendu à Tripoli chez le mufti Malek Chaar, qui avait d’ailleurs reçu un appel téléphonique du général Michel Aoun. Devant ses visiteurs, le mufti Chaar a critiqué la façon dont certains médias, et en particulier la chaîne OTV, couvrent les événements de Tripoli, en les amplifiant et en donnant la parole à des personnes qui n’ont, selon lui, aucune représentativité réelle. Il a ainsi invité tous ceux qui veulent parler de Tripoli à s’adresser aux bonnes personnes. De son côté, le ministre Bassil a rendu hommage au mufti Chaar, précisant qu’il est le « symbole de la modération et de la mansuétude et qu’il donne une bonne image de l’islam » et du Liban en général. « Son absence forcée du Liban était anormale, à l’image d’ailleurs de la période que traverse le Liban. Son retour est, au contraire, celui du Liban à son image naturelle, celle de l’acceptation de l’autre », a-t-il ajouté. Interrogé sur les critiques du mufti à la OTV, M. Bassil a reconnu qu’elles pouvaient être justifiées, les médias mettant en avant l’action d’une minorité et négligeant la majorité...


Le mufti a ensuite rendu hommage au ministre Bassil et a révélé que ce qu’il a entendu du ministre et du général Aoun le pousse à être optimiste sur l’existence de points communs avec ce camp, dont, en premier, la volonté de placer le Liban en tête de toutes les préoccupations. Le mufti Chaar a révélé que Michel Aoun lui a dit s’être entretenu la veille avec le patriarche Raï et avoir déclaré à l’issue de cet entretien qu’il faut en finir avec l’exacerbation des sentiments confessionnels et que la voie du salut passe par le rétablissement des relations entre toutes les parties. Il a ajouté être prêt à coopérer et à établir des contacts dans l’intérêt du pays. « Nous sommes tous des frères au Liban et j’espère que tous les Libanais me voient comme un frère. Nous ne sommes pas des clones, nous avons le droit d’être différents, à condition de rester sous le plafond de la citoyenneté et de la patrie », a déclaré le mufti Chaar.
Le mufti de Tripoli a aussi reçu le ministre des Finances du gouvernement démissionnaire, Mohammad Safadi.

 

 

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