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À La Une - Syrie

La Turquie paiera cher son soutien aux "terroristes", avertit Assad

Les inspecteurs supervisant le démantèlement de l'arsenal chimique ont fait des progrès encourageants.

La France a proposé vendredi de régulariser la situation d'une soixantaine de réfugiés syriens sur son territoire. PHILIPPE HUGUE/AFP

La Turquie paiera cher pour son soutien aux "terroristes" qui luttent pour renverser le régime syrien, a affirmé le président syrien Bachar el-Assad dans un entretien accordé à une chaîne de télévision turque, diffusé vendredi.

 

"Dans un avenir proche, ces terroristes provoqueront des conséquences pour la Turquie. Et la Turquie paiera très cher", a-t-il dit à la chaîne d'opposition Halk-TV. Le chef de l'Etat syrien était interrogé sur la présence à la frontière turque de rebelles jihadistes affiliés à el-Qaëda. "Il n'est pas possible de vous servir du terrorisme comme d'une carte à jouer et de la mettre dans votre poche. Car (le terrorisme) est comme un scorpion qui n'hésite pas à vous piquer le moment venu", a estimé le président syrien.

 

Le gouvernement islamo-conservateur turc, très hostile au régime syrien, est l'un des plus fervents soutiens de la rébellion syrienne. Sur ce point, le président Assad s'est attaqué au Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, avec lequel il avait noué jadis des liens étroits. "Tout ce qu'il dit sur la Syrie et son peuple c'est un tas de mensonges, c'est tout (...) Erdogan n'a fait que soutenir les terroristes" en Syrie, a-t-il dit.

 

Alors que jihadistes étrangers et rebelles syriens combattent tous deux le régime, les affrontements se multiplient entre les deux bords, rendant encore plus complexe le conflit né il y a deux ans et demi d'une contestation qui s'est transformée en insurrection contre Damas.

 

Les jhadistes, bien financés et armés, ont été au départ reçus à bras ouverts par les rebelles manquant cruellement de moyens face aux forces de Damas, mais ils se sont aliénés une grande partie de la population en raison de leur interprétation extrême de l'islam et de leurs arrestations arbitraires. Depuis l'été, ils s'attaquent aux rebelles mais également aux combattants kurdes qui tentent de leur côté d'instaurer une autonomie dans leurs régions. Vendredi, de violents combats ont éclaté lorsque des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont attaqué un barrage en pleine région kurde, près d'Afrine, dans la province d'Alep (nord).

 

(Pour mémoire : Des rebelles syriens constituent une force islamique)

 

 

Armes chimiques : progrès encourageants

Le président Assad a affirmé en outre qu'il se conformerait à la résolution des Nations unies sur les armes chimiques, adoptée le 28 septembre, mais nié toute attaque chimique contre sa population.

"Non, nous n'avons pas fait usage de cette arme", a-t-il répondu aux journalistes de la chaîne qui lui demandaient si ses forces avaient utilisé des projectiles dotés d'ogives chimiques le 21 août près de Damas.

 

Admettant détenir un arsenal chimique, le président syrien a affirmé toutefois que ces armes se trouvaient aux mains de "forces spéciales", seules capables de les utiliser. "Préparer ces armes est une opération technique complexe (...) et un processus spécial est nécessaire pour les utiliser qui requiert, à terme, un ordre central de l'état-major des armées. Il est de ce fait impossible qu'ils aient été utilisés", a-t-il affirmé.

 

Les inspecteurs supervisant le démantèlement de l'arsenal chimique en Syrie ont fait des progrès encourageants, selon l'ONU, et devraient pouvoir commencer dans la semaine à venir les inspections et le démantèlement des stocks estimés à plus de 1.000 tonnes. L'ONU a évoqué jeudi "une bonne coopération avec les autorités syriennes au niveau technique", tout en précisant qu'il faudrait "des analyses complémentaires".

 

Les inspecteurs ont commencé dès mercredi à "sécuriser" les sites concernés, en collaboration avec les forces syriennes et ils "espèrent commencer les inspections des sites et le démantèlement dans la semaine qui vient".

C'est la première fois qu'une opération de désarmement chimique se déroule dans un pays en pleine guerre: la Syrie s'enfonce chaque jour un peu plus dans un conflit qui a fait plus de 115.000 morts depuis mars 2011.

 

(Pour mémoire : À Alep, la laborieuse réouverture des écoles)

 

 

Les Syriens de Calais

Sur le plan humanitaire, le Royaume-Uni a proposé vendredi d'"examiner au cas par cas" la demande d'asile des Syriens qui manifestaient depuis mercredi à Calais (France), mais uniquement pour ceux qui auraient de la famille sur son territoire, selon un officiel français.


Cette annonce a été mal accueillie par les quelque 60 Syriens qui occupaient depuis mercredi une passerelle piétons du terminal ferry à Calais pour obtenir le droit de gagner le territoire britannique, où ils pensent être mieux accueillis qu'en France. La plupart d'entre eux ont cependant mis fin à leur mouvement d'occupation de la passerelle du terminal ferry de Calais, principal port français desservant les Îles Britanniques.

 

"Ils avaient une autre image de l'Angleterre. Pour eux, c'est le rêve. Ils gardent espoir mais les propositions de l'Angleterre ne leur plaisent pas", a dit aux médias Mariam Guerey, salariée du Secours catholique, qui a endossé le rôle d'intermédiaire entre les migrants et les autorités.

Le préfet a de son côté proposé pour "sortir de l'impasse" que les Syriens fassent une demande d'asile en France.

"Je ne les incite pas à s'installer en France mais à régulariser leur situation en France", a insisté le préfet.

 

La France, épinglée par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), avait promis le 12 septembre que des mesures seraient prises pour faciliter l'accueil des réfugiés syriens et en accueillir davantage sur le sol français.

Depuis le début de l'année, la France a enregistré 850 demandes d'asile émanant de Syriens, avait indiqué le 24 septembre le HCR, qui a demandé en juin aux Européens d'accueillir 10.000 Syriens.

 

Ce chiffre est marginal au regard des 2,1 millions de réfugiés installés à 97% dans les pays limitrophes de la Syrie, notamment la Turquie, le Liban et la Jordanie. Près de 60.000 Syriens ont également fui vers l'Irak voisin depuis août, en majorité à pied, après trois mois de fermeture de cette frontière, a rapporté cette semaine Médecins sans Frontières (MSF).

Enfin, le pape François a demandé solennellement au monde entier d'"entendre le cri de ceux qui souffrent de la violence et du terrorisme", en particulier en Syrie.

 

 

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"Dans un avenir proche, ces terroristes provoqueront des conséquences pour la Turquie. Et la Turquie paiera très cher", a-t-il dit à la chaîne...

commentaires (3)

ET PAS SEULEMENT LES TURCS ! MAIS TOUS LES INSTIGATEURS ET POURVOYEURS ÉTRANGERS COMME RÉGIONAUX... IL POUSSE DE NOUVELLES TÊTES TOUS LES JOURS À L'HYDRE !!!

SAKR LOUBNAN

19 h 43, le 05 octobre 2013

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Commentaires (3)

  • ET PAS SEULEMENT LES TURCS ! MAIS TOUS LES INSTIGATEURS ET POURVOYEURS ÉTRANGERS COMME RÉGIONAUX... IL POUSSE DE NOUVELLES TÊTES TOUS LES JOURS À L'HYDRE !!!

    SAKR LOUBNAN

    19 h 43, le 05 octobre 2013

  • "Il n'est pas possible de vous servir du terrorisme car il est comme un scorpion qui n'hésite pas à vous piquer le moment venu." ! Il sait de quoi il parle l'aSSadique ; il s'était bien Servi lui de ce terrorisme, qui se retourne à présent contre lui avec ces jihadistes !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    05 h 56, le 05 octobre 2013

  • Bashar n'a pas fini de parler que les "gentils" se font bouffer par les "méchants" salafowahabites . erdo apprendra que quand on joue avec le feu on se brûle , forcément ! il y a des fréquentations qu'il vaudrait mieux n'avoir jamais eu à avoir affaire .

    Jaber Kamel

    18 h 08, le 04 octobre 2013

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