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À La Une - Etats-Unis

Obama dénonce une "croisade" républicaine

En l'absence d'accord sur le budget, l'Etat fédéral US au chômage technique; 800.000 fonctionnaires rangent leurs affaires et rentrent chez eux

Une Américaine bénéficiant de la réforme de l'assurance-maladie remerciant l e président Barack Obama. Saul Loeb/AFP

Le président Barack Obama a accusé ses adversaires républicains au Congrès d'avoir provoqué mardi la fermeture partielle des administrations américaines au nom d'une "croisade idéologique".

 

Lors d'une intervention dans la roseraie de la Maison Blanche, le dirigeant démocrate a exhorté les conservateurs à mettre fin à cette paralysie, la première du genre en 17 ans, entrée en vigueur dans la nuit faute d'accord au Congrès sur une loi d'orientation budgétaire.

Les républicains de la Chambre des représentants refusent de voter un budget qui ne supprimerait pas le financement de la réforme de l'assurance-maladie, pièce maîtresse du bilan social du président. Le Sénat aux mains des alliés démocrates de M. Obama rejette ces tentatives.

 

Un volet important de cette réforme est précisément entré en vigueur mardi: des millions d'Américains démunis d'assurance maladie peuvent désormais s'inscrire sur internet pour bénéficier d'une couverture subventionnée à partir de janvier 2014.

 

M. Obama a profité de son intervention pour vanter une nouvelle fois les bénéfices de cette réforme, promulguée en 2010 et confirmée en 2012 par la Cour suprême. Il a cité en exemple les cas d'Américains qui l'accompagnaient face aux caméras mardi.

 

Capture d'écran du site du gouvernement américain (http://notice.usa.gov/) contraint de cesser ses activités en raison de la mise au chômage technique du gouvernement fédéral. Getty Images/AFP

 

 

"Cette paralysie républicaine n'était pas inévitable, je veux que tous les Américains comprennent pourquoi elle s'est produite", a ajouté M. Obama. "Ils ont paralysé le gouvernement au nom d'une croisade idéologique pour empêcher des millions d'Américains de pouvoir se soigner pour un coût raisonnable", a-t-il assuré.

 

Les élus du Congrès "avaient six mois pour voter sur le budget. Mais apparemment ce n'était pas assez!", s'est emportée Christine Baughman, fonctionnaire rencontrée par l'AFP au coeur du quartier administratif de Washington. "Ils ne font pas leur travail et ils nous empêchent de faire le nôtre", a-t-elle ajouté.

 

Malgré d'intenses tractations entre le Sénat à majorité démocrate et la Chambre des représentants dominée par les républicains, aucun projet de loi de finances n'a pu être adopté à temps pour le début de l'exercice budgétaire 2014, qui a commencé à 00H00 mardi (04H00 GMT). L'échec sur le budget marque le pic de 33 mois d'affrontements sur le budget entre les démocrates et les républicains, qui ont repris le contrôle de la Chambre en janvier 2011 après l'élection de dizaines d'élus de la mouvance populiste Tea Party.

 

La Maison Blanche a ordonné lundi peu avant minuit aux agences fédérales de déclencher la cessation partielle de leurs activités et la mise en congés sans solde de leur personnel "non essentiel".

 

Employés fédéraux sommés de rester chez eux, centaines de musées et de parcs nationaux fermés, sites internet officiels inaccessibles : les effets de la paralysie gouvernementale, la première du genre depuis 1996, se sont fait ressentir dès le début de la matinée dans tous les Etats-Unis.

 

Du département de la Défense à l'agence de protection de l'environnement, tous les services fédéraux sont sommés de réduire immédiatement leurs effectifs au minimum vital, parfois à seulement 5% de leur personnel. La Maison Blanche va fonctionner avec 25% de son équipe.

La sécurité nationale et les services essentiels, comme les opérations militaires, le contrôle aérien et les prisons, sont globalement exemptés.

 

A l'échelle du pays, 800.000 fonctionnaires jugés non essentiels, sur plus de deux millions, avaient quatre heures mardi matin pour se présenter à leurs bureaux, ranger leurs affaires, annuler leurs réunions et rentrer chez eux, sans garantie de paie rétroactive.

 

 

(Lire aussi : Gouverner sans budget : le Liban "plus fort" que les Etats-unis...)

 

 

Dette

La fermeture de l'Etat fédéral ne devrait toutefois avoir qu'un impact limité sur la première économie mondiale, contrairement à celui qu'aurait une impasse persistante sur le relèvement du plafond de la dette. Celui-ci doit faire l'objet d'un accord d'ici au 17 octobre, faute de quoi les Etats-Unis ne pourront plus faire face à toutes leurs obligations financières.

 

La paralysie temporaire de l'Etat fédéral n'a d'ailleurs pas ému les principales places financières mondiales. Wall Street a entamé la journée très légèrement en hausse, dans la foulée des bourses européennes et asiatiques. Mais les marchés restaient prudents, en se focalisant sur la date-clé du 17 octobre pour le plafond de la dette américaine.


 

 

Quelles conséquences en cas de 'shutdown' aux USA?

 

 

En situation de "shutdown", les dépenses relatives à la sécurité publique et à la sécurité nationale restent financées, ainsi que les dépenses sociales telles que le Medicare ou la Social Security, qui bénéficie aux personnes âgées.

Voici un tour d'horizon des principales conséquences d'une fermeture des administrations fédérales :

 

 

EMPLOYES FEDERAUX:

Jusqu'à un million d'employés fédéraux peuvent être mis au chômage technique à partir du 1er octobre. Seul un petit nombre continueraient à travailler, parmi lesquels les contrôleurs aériens ou les gardiens de prison.

Les salariés du Congrès pourraient travailler sur demande expresse du député ou de la commission qui les emploie.

Par le passé, le Congrès a remboursé les jours de chômage technique pris par les employés fédéraux. Ces derniers sont tenus de n'effectuer aucun travail pendant leurs congés forcés, sous peine de lourdes sanctions.

En 1995-96, plus de 200.000 demandes de passeports n'avaient pas été traitées pendant la période de fermeture.

 

 

MARCHES FINANCIERS:

La publication d'un certain nombre de statistiques est bloquée et les introductions en Bourse peuvent être retardées. Les sociétés peuvent toujours déposer certains documents à la SEC, le gendarme boursier, mais celle-ci a prévenu vendredi que le traitement des demandes serait perturbé en cas de "shutdown". La Securities and Exchange Commission prévoit de maintenir seulement 252 employés "on-board" sur 4.149.

Les validations de médicaments par la Food and Drug Administration (FDA) pourraient être également retardées.

Les inspections vétérinaires des employés du département de l'Agriculture seraient maintenues.

 

 

FORCES ARMEES:

Le personnel militaire continuerait ses opérations mais un grand nombre d'employés civils serait mis au chômage technique, selon le Pentagone. Les premiers avis de congé seraient envoyés dès le 1er octobre.

Une fermeture de moins de deux semaines n'affecterait pas les grandes entreprises du secteur de la défense, qui pourraient alors se passer des versements contractuels du gouvernement, selon l'agence de notation Standard & Poor's. Les petits sous-traitants pourraient en revanche souffrir en cas de "shutdown" prolongé.

 

 

JUSTICE:

Les tribunaux fédéraux resteraient ouverts pendant dix jours ouvrés. Après le 15 octobre, la situation n'est pas claire. La Cour suprême, dont la session d'automne commence le 17 octobre, n'a pas souhaité commenter les tractations en cours mais un porte-parole a indiqué que dans des cas de figure similaires, la Cour avait continué de fonctionner normalement.

 

 

IMPÔTS:

A l'Internal Revenue Service, le nombre d'employés passerait de quelque 95.000 à moins de 9.000. Les centres d'appel seraient fermés et les audits suspendus.

 

 

MUSEES, PARCS NATIONAUX:

L'un des aspects les plus visibles serait la fermeture des parcs nationaux à travers le pays et des musées de Washington, qui pourrait se traduire par un impact négatif de plusieurs millions de dollars pour le secteur touristique.

La totalité des parcs naturels du pays, gérés par le National Park Service, dont les immenses parcs Yosemite et le Grand Canyon, et les musées Smithsonian de Washington, n'ouvriront ainsi pas leurs portes au public mardi matin.

En avril 2011, le président Barack Obama s'était rendu au Lincoln Memorial de Washington au lendemain d'un accord in extremis pour financer les opérations gouvernementales. Cette fois, le monument restera fermé.


 

Le président Barack Obama a accusé ses adversaires républicains au Congrès d'avoir provoqué mardi la fermeture partielle des administrations américaines au nom d'une "croisade idéologique".
 
Lors d'une intervention dans la roseraie de la Maison Blanche, le dirigeant démocrate a exhorté les conservateurs à mettre fin à cette paralysie, la première du genre en 17 ans, entrée en...

commentaires (2)

Pauvre yankyland declinant , il va falloir recevoir des refugies chez nous , en boat people. Ou meme faire des collectes , pourquoi pas !!

Jaber Kamel

18 h 46, le 01 octobre 2013

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Commentaires (2)

  • Pauvre yankyland declinant , il va falloir recevoir des refugies chez nous , en boat people. Ou meme faire des collectes , pourquoi pas !!

    Jaber Kamel

    18 h 46, le 01 octobre 2013

  • Tout bouge donc mal même aux Etats Unis ou le Sénat et la Chambre sont dans l' impasse , et devront peut être tirer certaines leçons des politiciens libanais maitres en blocage . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    12 h 03, le 01 octobre 2013

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