« L’occupation des ministères, à travers l’usage de la force par les fusils qu’ils qualifient de “résistance”, est inacceptable, voire impossible », a indiqué M. Geagea dans une conférence de presse à Meerab, soulignant que « les jours du 7 mai (2008) ne peuvent plus retourner ». « Au Liban, personne ne fait trembler l’autre d’effroi. Pour nous, cette logique est inadmissible », a-t-il souligné.
« Les polémiques ont atteint un tel point qu’elles sont devenues une catastrophe supplémentaire, rajoutée à toutes celles que subit le citoyen – notamment celles d’entre elles qui touchent à certains concepts constitutionnels et juridiques », a noté Samir Geagea.
Le président des FL a exprimé sa stupéfaction face à la campagne menée par le 8 Mars sur le thème du « gouvernement de fait ». Aussi a-t-il rappelé que le président de la République a été élu par 118 voix sur 128, et le Premier ministre désigné nommé par 124 députés sur 128. Les deux hommes ont donc une légitimité à toute épreuve pour former n’importe quel type de cabinet, qui ne saurait donc être « un gouvernement de fait ». « Si ce gouvernement qu’ils comptent former n’est pas légal, constitutionnel et légitime (aux yeux du 8 Mars), alors rien ne le sera », a-t-il indiqué. « Le seul pouvoir de fait qui existe dans le pays, c’est celui des conseils exécutif et militaire du Hezbollah. Ces deux instances ne se réunissent pas pour décider des affaires du parti, mais pour présider à notre destinée à tous, sans que nous ne leur ayons fait la moindre délégation de pouvoir, et en contravention de la Constitution et des législations libanaises. Cela se fait malgré nous et à nos dépens », a souligné Samir Geagea.
« Un cabinet formé par le président de la République et le Premier ministre désigné, qui se présente ensuite devant la Chambre pour obtenir la confiance, est légal, constitutionnel et consensuel. C’est à la Chambre d’assumer ses responsabilités et de lui accorder ou pas cette confiance », a poursuivi le président des FL, en se basant sur les articles 53 et 64 de la Constitution relatifs aux prérogatives du président de la République et du Premier ministre désigné à cet égard.
Samir Geagea a ensuite critiqué les propos tenus par certains pôles du 8 Mars, selon lesquels les ministres sortants effectueraient des sit-in au sein de leurs ministères et ne les abandonneraient pas en cas de formation d’un nouveau cabinet. « Que veulent dire ces propos ? Ils révèlent ainsi leurs véritables intentions : ils ne veulent ni Constitution, ni lois, ni administrations, ni ministères... » a-t-il dit. « Tout ce que le 8 Mars peut faire, c’est ne pas accorder la confiance au nouveau cabinet », a ajouté M. Geagea, soulignant que « l’occupation des ministères par la force des fusils et au nom de ce qu’ils appellent la “résistance” est inacceptable, voire impossible ». « L’ère du 7 Mai est révolue. Nul ne peut terroriser l’autre au Liban. Cette logique est inacceptable. Le président de la République et le Premier ministre désigné auraient mieux fait de mettre le camp adverse en garde contre l’occupation des ministères, dans la mesure où les forces de l’ordre les en expulseraient aussitôt. Si elles ne le font pas, nous les rappellerons à leur devoir pour que justice soit faite », a affirmé le président des FL.
« Quelle est la signification de la formule “cabinet rassembleur et global” ? N’est-ce pas là le rôle du Parlement ? Où est ce rôle aujourd’hui ? Où est le dynamisme du Parlement? En quoi sert-il le citoyen ? L’objectif est-il de transposer la réalité du Parlement au sein du Conseil des ministres, qui doit en principe prendre des dizaines de décisions par jour? » s’est interrogé Samir Geagea. « Le cabinet n’est pas une assemblée représentative, mais un pouvoir exécutif », a-t-il dit, qualifiant d’« hérésie constitutionnelle » les appels à former le cabinet sur base de la représentativité parlementaire.
Samir Geagea a par ailleurs salué la proposition Salam d’imposer une rotation au niveau des portefeuilles, estimant que le fait, pour certains partis, de s’agripper à certains ministères de services était anticonstitutionnel. « Tel est le cas, à titre d’exemple, du ministère de l’Énergie, a souligné M. Geagea. Cela fait vingt ans qu’il est entre les mains de la bande du 8 Mars. Tout le monde est témoin de ce qu’il est advenu de l’énergie au plan national... » a-t-il indiqué.
« Qu’est-il advenu de l’initiative de dialogue du président Nabih Berry, que tout le monde avait acceptée par esprit de courtoisie, à l’exception des FL, qui avaient franchement indiqué à la délégation (berryste) qu’elle ne remplissait pas les conditions nécessaires au dialogue ? Où est le dialogue, puisque tout le monde a accepté cette initiative ? » a demandé Samir Geagea. « Le 8 Mars n’est pas un camp qui vise à édifier l’administration et bâtir l’État. Son slogan principal est la résistance. En d’autres termes, c’est une équipe militaire qui mène des confrontations militaires entre Jérusalem, Damas et Téhéran. Or ceux qui recouvreront Jérusalem, au final, ce sont les fils de Jérusalem. Le régime de la moumanaa en Syrie assassine son peuple, auquel il a fait plus de mal qu’Israël a fait à tous les pays arabes réunis », a souligné le président des FL. « Comment cette équipe assurera-t-elle la sécurité, la stabilité et l’économie au citoyen à partir du moment où sa politique est fondée sur la confrontation ? » s’est-il interrogé.
Le président des FL a enfin appelé le Hezbollah à retirer ses troupes de Syrie et à remettre par la suite ses armes à l’armée libanaise, dans la mesure où cela constitue la seule entrée en matière pour une solution au Liban.
SUIS TON CHEMIN ET LAISSE DIRE HAKÎM....
16 h 04, le 28 septembre 2013