Fin du siège du Westgate Mall à Nairobi

Les forces kényanes ont pris hier soir le contrôle du centre commercial Westgate de Nairobi, pris d’assaut samedi par un commando islamiste affilié aux insurgés somaliens shebab, a affirmé dans la nuit le ministère kényan de l’Intérieur, Joseph Ole Lenku, sur son compte Twitter, à l’heure de mettre sous presse. Le gouvernement kényan avait un peu plus tôt affirmé que tous les otages avaient probablement été évacués. Le siège du centre commercial Westgate de Nairobi, attaqué samedi par les shebab, un commando islamiste, a donc pris fin tard dans la nuit, après plusieurs assauts des forces de sécurité kényanes pour libérer les derniers otages en cours de journée. Plus tôt, le ministre kényan de l’Intérieur avait déjà estimé que l’opération touchait désormais « à sa fin ». « Nous contrôlons tous les étages (du centre commercial), les terroristes ne peuvent pas s’échapper », a-t-il assuré. Son ministère a aussi indiqué qu’un assaillant supplémentaire avait été tué, soit « trois terroristes » abattus. Il a par ailleurs annoncé l’arrestation de plus de 10 suspects, « pour interrogatoire », sans préciser le lieu ou les circonstances de ces arrestations. 

Médecins et secouristes à l'entrée du centre commercial. AFP PHOTO JAMES QUEST

Une soixantaine de disparus
Selon le dernier bilan disponible de la Croix-Rouge, l’attaque, qui a duré plus de 48 heures à Westgate, a fait au moins 62 morts, autant de disparus et près de 200 blessés. Plusieurs étrangers, dont deux Françaises, six Britanniques, un Sud-Africain, une Sud-Coréenne, une Néerlandaise, un Péruvien, deux Indiens et deux Canadiens ont été tués dans l’attaque, ainsi qu’un célèbre poète et homme d’État ghanéen, Kofi Awoonor. Washington a dit enquêter sur des informations non confirmées faisant état de la présence d’au moins trois ressortissants américains parmi les assaillants, tandis que le président américain Barack Obama qualifiait de « terrible tragédie » l’attaque meurtrière et promettait que les États-Unis apporteraient « tout le soutien nécessaire » au Kenya.
Enfin, la police kényane a affirmé étudier les informations selon lesquelles la Britannique Samantha Lewthwaite, veuve d’un des kamikazes qui s’étaient fait exploser lors des attentats du 7 juillet 2005 à Londres, serait « impliquée ». Au moment de l’attaque, ce centre commercial de luxe, détenu en partie par des Israéliens, était bondé de Kényans et d’expatriés. Le commando islamiste a pénétré samedi à la mi-journée dans le centre, ouvrant le feu à l’arme automatique et lançant des grenades sur les clients et les employés du centre. Des heures durant, les rescapés ont émergé au compte-gouttes du bâtiment, au fur et à mesure de la lente progression des forces de l’ordre. Le carnage a été revendiqué par les insurgés islamistes somaliens shebab, qui disent agir en représailles à l’intervention militaire kényane en Somalie lancée fin 2011. Dans une déclaration audio mise en ligne sur Internet, leur porte-parole, cheikh Ali Mohamud Rage, a menacé d’ordonner d’abattre les derniers otages, face à la « pression » exercée par les forces kényanes et leurs alliés « chrétiens » sur les assaillants cernés dans le Westgate Mall.

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