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À La Une - Liban-Syrie

Nasrallah : C'est un groupe takfiri qui a mené l'attentat de Roueiss

Le chef du Hezbollah "dément formellement" le transfert d'armes chimiques à son parti et se dit prêt au dialogue national.

Le secrétaire général du Hezbollah lors de son discours. Capture d'écran.

Quelques heures après le début du déploiement de l'armée libanaise et des Forces de sécurité intérieure (FSI) dans la banlieue-sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, le secrétaire général du parti chiite Hassan Nasrallah a annoncé qu'un groupe takfiri, membre de l'opposition syrienne, a mené l'attentat de Roueiss, ce qui avait poussé le parti à mettre en place son propre plan de sécurité dans cette région.

"Nous avons réussi à démasquer le groupe takfiri qui est responsable de cet attentat meurtrier et à déterminer son emplacement en Syrie", a-t-il révélé tout en assurant que l'enquête menée par les autorités libanaises a débouché sur les mêmes résultats.

Dans le même temps, Hassan Nasrallah a salué le déploiement des forces de sécurité dans la banlieue-sud.
"Nous apprécions cette décision nationale (...) l’État doit assumer ses responsabilités dans toutes les régions", a affirmé le numéro un du parti chiite. "J'appelle tous les habitants de la banlieue-sud de Beyrouth à coopérer avec les autorités et à les aider pour qu'ils puissent faire leur devoir", a-t-il ajouté.

Le Hezbollah avait mis en place un plan d'auto-sécurité après deux attentats meurtriers dans son fief, dont le premier a fait 50 blessés le 9 juillet, et le second 27 morts le 15 août à Roueiss. Cette décision controversée avait été critiquée par certains partis et a provoqué des tensions dans la région notamment après l'installation de barrages tenus par les hommes du parti chiite.  

(Repère : Liban : l'implication du Hezbollah dans le conflit syrien)

Dans son discours, retransmis comme à l’accoutumée par vidéoconférence, Hassan Nasrallah a cependant dénoncé les critiques contre l'auto-sécurité mise en place par son parti.
"Depuis les attentats meurtriers (qui ont secoué la banlieue-sud de Beyrouth, ndlr), nous avons assumé une grande responsabilité. Nous refusons l'auto-sécurité, elle n'a jamais fait partie de notre programme, mais nous avons été obligés de l'adopter afin d'empêcher l'entrée de voitures piégées", a-t-il indiqué. "Certains partis ont mené une campagne contre nous et nous ont accusés de vouloir établir un État dans l’État (...). Ils est regrettable que la haine de certains envers nous atteigne ce niveau-là", a-t-il ajouté.

Concernant la polémique autour des travaux d’excavation entrepris dans les environs de Zahlé (Liban-est) le 16 septembre dernier, afin d’installer un réseau privé de télécommunications propre au Hezbollah, Hassan Nasrallah a assuré que ce réseau "ne traverse pas et ne passera jamais par la ville de Zahlé".
"Cet incident a été exagéré, nos hommes étaient en train de mener des travaux de maintenance sur un des câbles qui passe par les environs de la ville". 


Dialogue et gouvernement
En ce qui concerne la formation du nouveau gouvernement, le secrétaire général du Hezbollah a confirmé les positions prises par les cadres de son parti au cours du week-end. Il a refusé la formation d'un cabinet de fait accompli après le retour du chef de l'État de New York et exigé un gouvernement d'union nationale qui respecte le poids parlementaire de chaque bloc.

Hassan Nasrallah a également critiqué ceux qui accusent son parti d'entraver la mission du Premier ministre désigné Tammam Salam. "Au début, ils ont refusé notre participation au nouveau Cabinet. Puis, il y a deux semaines, ils ont changé d'avis et ont imposé certaines conditions. Pourtant, nous n'avons jamais refusé la participation d'autres partis au gouvernement", a-t-il encore dit.
"Pour en finir avec cette discussion, nous vous conseillons de former un gouvernement qui réponde aux attentes des citoyens et d'arrêter de paralyser le pays et d'attendre les développement en Syrie", a dit le numéro un du Hezbollah.

Il a par ailleurs affirmé que son parti est prêt à participer au dialogue national, car cela est "dans l'intérêt du Liban".

"Nous soutenons l'initiative du président du Parlement Nabih Berry (qui a lancé un appel urgent au dialogue) sans réserve. Nous sommes prêts à discuter de notre implication et celles d'autres partis libanais en Syrie", a-t-il assuré. "D'ailleurs, ce qui se passe en Syrie justifie notre implication. Les extrémistes là-bas constituent désormais une menace à la sécurité du Liban (...)", a-t-il ajouté.   

Armes chimiques
Dans ce contexte, il a formellement démenti toutes les accusations concernant le transfert d'armes chimiques par le régime syrien à son parti au Liban. "Ces accusations sont ridicules et certains partis en ont profité pour mener une campagne médiatique contre le Hezbollah", a affirmé Hassan Nasrallah. "L'utilisation de ce genre d'armes pour nous est inacceptable, même dans le cadre d'une guerre psychologique contre Israël", a-t-il poursuivi.

Le secrétaire général du Hezbollah a, par ailleurs, appelé l'Arabie saoudite, les pays du Golfe et la Turquie à revoir leurs positions à l'égard de la Syrie. "Une solution militaire est vouée à l'échec et sera destructrice (...)", a affirmé le numéro un du Hezbollah. "Nous vous demandons de penser au sort des peuples de la région ; il est possible d'empêcher la dissension à travers une solution politique. Il faut dialoguer afin de résoudre cette situation", a-t-il poursuivi.

(Repère : Principaux points de l'accord russo-US sur l'élimination des armes chimiques syriennes)

 
Dans le même temps, il a dénoncé les "accusations mensongères" au sujet de l'implication de l'Iran et du Hezbollah en Syrie. "Sommes-nous capables d'occuper toute la Syrie, en tant que parti ?", s'est-il interrogé tout en confirmant la présence de "dizaines" de membres des Gardiens de la révolution iranienne en Syrie. "Ils sont présents en Syrie depuis 1982, ils étaient même plus nombreux (...)", a indiqué M. Nasrallah.
"Les groupes extrémistes contrôlent désormais le nord de la Syrie, pourquoi vous ne les accusez pas d'occuper une partie du territoire syrien ?", a poursuivi le secrétaire général du Hezbollah.


Enfin, Hassan Nasrallah a mis en garde contre la gravité de la situation à Bahreïn : "Tout le monde reste silencieux face à la répression à Bahreïn, bien que l'opposition (chiite, ndlr) ne se soit jamais militarisée et continue de réclamer ses droits pacifiquement".


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commentaires (3)

Les très efficaces (bravo!) SR du parti résistant sait TOUT et donc tout est connu des SR Libanais... On sait ce qui reste à faire et tout comme avec les assir et son musikar, tôt ou tard les criminels Takfiri qui ne sont que d'un seul coté (pour les ignares des faits, des mal informés et des provocateurs) cessent de vivre dans l'impunité ou de vivre simplement s'ils ne rendent pas à la justice..pour ce qu'elle vaut.. de notre pays!

Ali Farhat

13 h 46, le 24 septembre 2013

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Commentaires (3)

  • Les très efficaces (bravo!) SR du parti résistant sait TOUT et donc tout est connu des SR Libanais... On sait ce qui reste à faire et tout comme avec les assir et son musikar, tôt ou tard les criminels Takfiri qui ne sont que d'un seul coté (pour les ignares des faits, des mal informés et des provocateurs) cessent de vivre dans l'impunité ou de vivre simplement s'ils ne rendent pas à la justice..pour ce qu'elle vaut.. de notre pays!

    Ali Farhat

    13 h 46, le 24 septembre 2013

  • "Un groupe takfiri", Chïïte.... ou sunnite ?

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    09 h 59, le 24 septembre 2013

  • "ce réseau "ne traverse pas et ne passera jamais par la ville de Zahlé". Est-ce une excuse? Le problème n'est pas Zahlé ou non, le problème est que ce réseau est illégal et que Nasrallah reconnait publiquement se moquer de la légalité

    Yves Prevost

    06 h 18, le 24 septembre 2013

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