Le Hezbollah s’entête : un cabinet en fonction du poids politique de chacun

Le bloc de la Fidélité à la Résistance a estimé hier que l’initiative faite par Nabih Berry est « réaliste » et répond aux conditions minimales requises pour protéger le pays. Le bloc a exprimé cette position au terme de sa réunion périodique tenue sous la présidence du député Mohammad Raad. Au menu de la discussion : les développements de la situation au Liban en fonction des crises, notamment syrienne, qui secouent la région. Les participants ont ainsi évoqué l’impact de l’augmentation du flux des réfugiés syriens et l’aggravation du phénomène de l’immigration parmi les Libanais qui quittent le pays en grand nombre. Également à l’ordre du jour, la situation socio-économique, « la paralysie des autorités constitutionnelles qui se perpétue dans un climat général de discussions byzantines entre les composantes de la scène politique », précise le communiqué publié à l’issue de la réunion.
Les parlementaires ont estimé à ce propos que les « divergences autour de la déclaration de Baabda, les approches discordantes concernant le dialogue interlibanais, l’acharnement des forces du 14 Mars à bloquer le travail des institutions et la formation du gouvernement (...) sont autant de facteurs qui soulignent la nécessité d’œuvrer en vue de la reconsolidation des principes nationaux ». Les participants ont critiqué au passage l’appel lancé par le camp du 14 Mars en faveur d’une frappe contre la Syrie, « dans l’espoir d’un changement des équilibres des forces en présence au Liban ».
Les députés hezbollahis ont renouvelé par ailleurs leur soutien à la récente initiative du président du Parlement, Nabih Berry, pour la relance du dialogue. À ce sujet, ils ont fait part de leur disposition « à coopérer le plus positivement possible » en vue de la réussite de cette initiative, qui représente à leurs yeux « une proposition réaliste qui répond aux revendications minimales requises pour la protection du pays des suites de la crise régionale ».
Concernant la formation du gouvernement, les députés ont réaffirmé leur position de principe, à savoir leur refus de toute formule qui ne prendrait en compte le poids politique des différents protagonistes au sein du Parlement et « qui n’adopterait pas les constantes nationales consacrées par tous les gouvernements successifs depuis Taëf ».
Le bloc a en outre estimé que le recul de l’éventualité des frappes américaines contre la Syrie « est un succès à mettre sur le compte des forces internationales, régionales et locales opposées au projet hégémonique et il est de nature à renforcer la résistance », insistant sur l’importance pour toutes les parties en présence de « revoir leur approche politique et de tirer la leçon de ce développement important ».
Évoquant la question des réfugiés syriens au Liban, le texte s’adresse au Nations unies qui, estiment les participants, « a failli à ses responsabilités en terme d’aide et de soutien aux déplacés syriens ». Et de lancer un appel à l’organisation onusienne l’exhortant à assurer un soutien financier au Liban pour l’aider à remplir sa tâche à ce niveau, insistant sur le fait que le moyen radical de résoudre ce problème « est de régler les raisons du déplacement de ces populations en trouvant une solution politique à la crise syrienne ».
Les membres du bloc ont enfin mis en garde contre les dangers suscités par les mesures et recommandations annoncées par certains pays de la région contre des Libanais résidant sur leur territoire, « entraînant des conséquences néfastes sur le Liban et l’ensemble des Libanais sans exception ». Ils ont enfin fait assumer à l’État libanais la responsabilité de régler cette question.