Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé mercredi que la Syrie devait être privée de ses armes chimiques et que la communauté internationale devait faire en sorte que ceux qui utilisent des armes de destruction massive en paient le prix.
La Syrie, a-t-il dit lors d'une cérémonie militaire, a commis un "crime contre l'humanité" en gazant des civils.
"Le message qui est reçu en Syrie sera reçu avec force en Iran", a expliqué le chef du gouvernement israélien.
La Syrie, accusée d'avoir mené une attaque chimique le 21 août près de Damas, s'est déclarée prête à mettre son arsenal chimique sous supervision internationale mais des discussions sur une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU à cet effet sont bloquées par des divergences entre Occidentaux et Russes.
Les efforts de la Russie pour éloigner la perspective d'une action militaire occidentale contre la Syrie se sont encore accélérés mercredi. Selon une source russe citée par les agences, Moscou a transmis à Washington son plan de contrôle des armes chimiques en Syrie et ce dossier sera discuté jeudi à Genève par les chefs de la diplomatie des deux pays.
Une source russe à Genève, citée par l'agence Itar-Tass, a indiqué que la rencontre entre le ministre russe des Affaires étrangères SergueÏ Lavrov et le secrétaire d'Etat américain John Kerry pourrait durer plusieurs jours. "La rencontre devra très vraisemblablement commencer jeudi et se terminer vendredi mais elle pourrait se prolonger jusqu'à samedi", a indiqué cette source.
(Repère : Les armes chimiques du régime syrien, un arsenal mystérieux)
La Russie a annoncé avoir proposé à ses alliés syriens de placer leur stock d'armes chimiques sous contrôle international et de le détruire, une proposition acceptée par Damas mardi.
M. Lavrov a "des idées intéressantes sur les moyens par lesquels nous pourrions parvenir à cela", a affirmé mercredi John Kerry, qui s'exprimait lors d'un forum de discussion en ligne organisé par Google +: "Si nous pouvons réellement sécuriser toutes les armes chimiques de la Syrie par ce biais, c'est clairement le moyen préférable, et de loin, et cela serait un véritable exploit".
Mardi soir, le président américain Barack Obama a affirmé que la proposition russe "peut permettre de mettre un terme à la menace des armes chimiques sans recourir à la force, en particulier parce que la Russie est l'un des plus puissants alliées d'Assad". Le président américain a toutefois reconnu qu'il était "trop tôt" pour dire si ce plan aboutira.
S'il a demandé au Congrès de ne pas voter immédiatement sur un éventuel recours à la force, le président américain a rappelé que l'option militaire restait sur la table.
"Même une attaque limitée ferait passer un message à Assad d'une (magnitude) qu'aucun autre pays ne peut envoyer", a assuré M. Obama.
Parallèlement, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a estimé que les "atrocités" commises en Syrie représentent un "échec collectif" de la communauté internationale, appelant une nouvelle fois le Conseil de sécurité à agir.
M. Ban a exprimé "l'espoir que les discussions en cours sur le contrôle des stocks d'armes chimiques de la Syrie amènera le Conseil de sécurité à jouer un rôle efficace pour mettre fin à la tragédie en Syrie".
Sur le terrain, L'Armée syrienne libre (ASL, rebelle) a annoncé que le village chrétien de Maaloula, au nord de Damas, sera tenue à l'écart des combats entre l'ASL et l'armée du régime "pour s'assurer que du sang n'est pas versé, que les biens des habitants de Maaloula sont préservés", a indiqué sur une vidéo mise en ligne sur internet le porte-parole du Front de libération de Qalamoun, qui regroupe des forces anti-régime dans le secteur de Qalamoun près de Damas.
Mais "l'armée et ses chabbihas (milices) ne doivent pas entrer dans la ville", a averti le porte-parole, dont le nom n'est pas mentionné.
Le village chrétien de Maaloula, au nord de Damas, est stratégique pour les rebelles qui tentent de resserrer leur étau autour de la capitale syrienne et menacer la route principale reliant la capitale à Homs, plus au nord, voie clé pour le ravitaillement des troupes du régime.
De son côté, l'armée syrienne affirme être entrée mercredi dans le village de Maaloula dans une tentative de déloger les extrémistes sunnites du Front al-Nosra, rapporte l'agence officielle Sana.
"Les unités de l'armée sont arrivées sur la place principale du village et au couvent Mar Takla, après avoir tué des dizaines de terroristes", a précise l'agence.
Le mot "terroristes" signifie dans la terminologie officielle les rebelles qui combattent le régime du président Bachar el-Assad.
(Lire aussi : Quand les Syriens prennent le parti d’en rire... jaune ou noir)
Un responsable de la sécurité syrienne avait indiqué plus tôt que les rebelles se trouvaient toujours à Maaloula et que l'armée syrienne tentait de les en déloger. "L'armée n'a pas encore repris Maaloula", a indiqué un responsable de la sécurité syrienne à l'AFP, précisant qu'il y avait encore de "petites poches rebelles à l'intérieur de Maaloula, ainsi que dans son périmètre".
Contactée par téléphone, une religieuse du couvent Mar Takla a confirmé à l'AFP l'arrivée de l'armée syrienne. "Ils sont venus, sont entrés dans le couvent et ont hissé un grand drapeau syrien sur la petite fontaine dans le couvent, puis ils sont repartis en direction de l'hôtel as-Safir", a raconté cette religieuse, soulignant qu'ils étaient près de 70 soldats.
La majorité des habitants de Maaloula, où des combats ont débuté il y a une semaine, ont fui vers le village sunnite voisin d'Aïn al-Tiné et Damas. "Ces déplacés jugent nécessaire que l'armée entre dans le village et à tout prix", selon l'opposition tolérée.
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commentaires (8)
TRÈS TRÈS MALINS, CEZ-HÉBREUX.... !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
11 h 16, le 12 septembre 2013