Abadi chez Aoun : Les États-Unis peuvent déclencher la guerre, mais non la finir

Le général Michel Aoun a consacré hier ses entretiens à la situation régionale qu’il a ainsi longuement évoquée avec l’ambassadeur d’Iran, Ghadanfar Rokon Abadi. Ce dernier a déclaré à l’issue de l’entretien avoir évoqué avec le général Aoun « la vaste campagne médiatique orchestrée par les États-Unis contre la Syrie, et nous étions d’accord pour estimer qu’il faut multiplier les contacts pour éviter la guerre ». Il a aussi précisé avoir parlé avec le chef du CPL des possibilités de coopération entre le Liban et la République islamique, « tout le Liban, peuple, armée et résistance », a-t-il déclaré.
En réponse à une question, l’ambassadeur Rokon Abadi a affirmé que les États-Unis ont voulu un nouveau Moyen-Orient, mais celui qui est apparu est différent de celui qu’ils espéraient. Il a répété que l’Iran fait de son mieux pour éviter la guerre, car le feu de celle-ci pourrait brûler tout le monde. Il a aussi invité toutes les parties à faire en sorte d’éviter la guerre, « car si celle-ci est déclenchée, nul ne pourra contrôler la suite des événements. Même s’ils disent vouloir lancer une opération limitée, nul ne peut en être sûr. Ils peuvent décider de commencer la guerre, mais ils ne sont pas ceux qui décident de sa fin », a encore affirmé l’ambassadeur d’Iran.
Prié de dire quelle sera la nature de l’aide iranienne à la Syrie en cas de frappe militaire, Rokon Abadi a déclaré que, pour l’instant, les aides sont économiques et politiques. Les conseils militaires aussi, puisqu’ils sont prévus dans les accords militaires conclus entre les deux pays. « Mais à une étape ultérieure, si la situation dérape sur le terrain, ces accords peuvent naturellement évoluer. » En réponse à une question sur la minimisation par les opposants syriens des capacités réelles de l’Iran et du régime, qui n’a d’ailleurs pas riposté aux attaques israéliennes, l’ambassadeur d’Iran a déclaré que « les hésitations américaines montrent que visiblement les autorités prennent en considération de nombreux facteurs ».
M. Rokon Abadi a encore révélé avoir évoqué avec le général Aoun « les attaques commises par les groupes terroristes à Maaloula qui donnent une nouvelle preuve de la nécessité pour tous de déployer des efforts pour affronter le plan américano-sioniste dans la région ».
Le général Aoun a aussi reçu l’ancien député Hassan Yaacoub qui a déclaré à la fin de l’entretien que le Liban est plongé à cent pour cent dans le conflit syrien et que ceux qui croient que les frappes américaines vont être à leur avantage se trompent. Les résultats des guerres américaines en Irak et en Afghanistan sont, selon lui, « concluants », a-t-il affirmé à ce sujet.