Les États-Unis ont ordonné l’évacuation de leur personnel à Beyrouth, et accepté le départ d’employés dans le sud de la Turquie, recommandant d’éviter de se rendre dans ces deux pays, alors que Washington menace Damas de frappes militaires.
L’ambassade américaine à Beyrouth a ainsi annoncé hier qu’elle évacuait son personnel non essentiel. « Le 6 septembre, le département d’État a décidé de réduire le nombre de ses employés non essentiels et celui des membres de leurs familles de l’ambassade à Beyrouth en raison des menaces contre les sièges des missions américaines et contre le personnel », a indiqué l’ambassade dans un communiqué.
Le même jour, le département d’État publiait un communiqué jumeau, ordonnant « l’évacuation des membres de son personnel gouvernemental non essentiel, ainsi que leurs familles, de Beyrouth au Liban, et approuvé le retrait des membres du personnel non essentiel ainsi que leurs familles qui souhaitent quitter Adana en Turquie », a déclaré la porte-parole adjointe de la diplomatie américaine Marie Harf dans un autre communiqué. Mme Harf a recommandé aux citoyens américains toujours présents au Liban ou dans le sud de la Turquie « de limiter tout voyage non essentiel à travers le pays » et de rester vigilants.
Ces décisions sont dues « aux tensions actuelles dans la région, ainsi qu’aux menaces potentielles pour les membres du personnel et les bâtiments diplomatiques du gouvernement américain », a justifié Mme Harf dans un communiqué. Celle-ci a souligné que le département d’État faisait preuve « de beaucoup de précautions pour protéger (ses) employés et leurs familles ».
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Rappelons que le nouvel ambassadeur américain, David Hale, est arrivé au Liban le 29 août.
L’évacuation du personnel à Beyrouth intervient un mois après la fermeture de plusieurs ambassades américaines au Proche-Orient pendant une semaine, après des menaces proférées par el-Qaëda.
L’organisation islamiste avait lancé une attaque contre les locaux diplomatiques américains de Benghazi en Libye le 11 septembre 2012, tuant l’ambassadeur Chris Stevens et trois autres employés américains.
Les Italiens « prêts... »
De son côté, l’Italie a effectivement envoyé un navire de guerre dans l’est de la Méditerranée, qui pourrait être utilisé pour évacuer les troupes italiennes de la Finul en cas d’embrasement du Liban. « C’est notre meilleur atout pour agir rapidement en cas de besoin d’évacuation », a indiqué un porte-parole de la marine italienne, à propos de la présence du navire, déjà positionné devant les côtes libanaises. Andrea Doria, un destroyer de 153 mètres de long, « va surveiller la situation ».
Interrogé par la première antenne de radio publique Radio Uno, le ministre de la Défense Mario Mauro a souligné que le navire « vient s’ajouter aux forces navales de la Finul. Sa mission spécifique, grâce à ses systèmes radars sophistiqués, est d’aider le contingent à surveiller les communications aériennes », a-t-il indiqué, précisant que « le navire peut aussi être utilisé pour tout autre événement, sachant qu’à bord il y a des soldats et des hélicoptères capables éventuellement d’évacuer une partie du contingent ».
(Pour mémoire : C’est surtout au Liban qu’Assad concrétiserait ses menaces contre la France...)
Il ne s’agit que d’une « mesure de précaution et d’une procédure qui se déclenche à partir d’un certain niveau d’alerte », a souligné M. Mauro. Selon le ministre, commentant les risques que le conflit en Syrie ne contamine le Liban, le commandant de la Finul, le général italien Paolo Serra, lui a dit tout récemment : « Il y a de fortes tensions mais nous tenons le coup. » Dans une autre interview au Huffington Post en Italie, le ministre s’est dit « préoccupé pour (les) soldats (italiens) et tous les membres de la Finul », alors que dans la région, « chiites et sunnites s’affrontent à coups de bombes ».
L’Italie qui dirige actuellement la mission Finul de surveillance de la frontière entre le sud du Liban et Israël, dispose de 1 100 militaires sur un total de 10 000 soldats. L’Italie a aussi prévu d’envoyer éventuellement sur place une frégate appelée Maestrale pour patrouiller au large du Liban. Rome a en revanche exclu de participer à tout type d’intervention militaire en Syrie sans mandat spécifique du Conseil de sécurité des Nations unies.
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AH, J'AVAIS OUBLIE D'AJOUTER : M O N É T U D E, N'EST-CE PAS, SE FONDE SUR LE TEXTE ÉDITÉ L'AUTRE JOUR PAR LA DIPLOMATE DES ÉTATS-UNIS AUPRÈS DES NATIONS-UNIS. MERCI.
12 h 34, le 07 septembre 2013