Le flot de réfugiés syriens grossit dangereusement avec la proximité des frappes...

Dans ce cadre, le Premier ministre, Nagib Mikati, s’est entretenu, hier, au téléphone avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, de la situation des réfugiés syriens.
M. Westerwelle a souligné que « Berlin a commencé l’application de sa décision visant à recevoir 5 000 ressortissants syriens et cela, dans le but de traiter ce dossier humanitaire ». Il a mis l’accent sur « les efforts déployés par le Liban pour aider les réfugiés syriens », annonçant que son pays « a versé dernièrement trente millions d’euros pour les secours à la population syrienne et versera prochainement une aide s’élevant à la même somme ». « L’Allemagne aidera aussi le Liban dans ses efforts visant à porter secours aux réfugiés syriens », a-t-il dit.
M. Mikati a également effectué une série de contacts au niveau ministériel pour traiter le dossier des réfugiés syriens, soulignant que «des mesures seront rapidement prises afin de contrôler l’entrée des réfugiés en leur assurant des centres d’accueil si la situation sur le terrain le nécessite et cela, en coopération avec les organisations internationales qui s’occupent du dossier ».
De son côté, le ministre des Affaires sociales, Waël Abou Faour, a noté que « le Liban se prépare à recevoir un nombre supplémentaire de réfugiés syriens. Des centres d’accueil pourraient être mis en place dans une zone tampon entre le Liban et la Syrie en attendant leur entrée au Liban ».

Dans l’attente de décisions politiques...
Il a rappelé que « la création de véritables camps de réfugiés nécessite une décision politique qui, jusqu’à présent, n’a pas été prise ». « Le centre qui serait construit dans la zone tampon sera temporaire », a-t-il précisé. « Il faut commencer à réfléchir à d’autres options, comme l’accueil des réfugiés dans les pays du Golfe et les pays occidentaux », a-t-il ajouté.
Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, a noté que « le problème des réfugiés syriens prend de plus en plus de l’ampleur avec la possibilité d’une frappe américaine imminente sur la Syrie ». « 13 000 ressortissants syriens ont franchi la frontière vers le Liban, mercredi », a-t-il dit, annonçant que « le chef de l’État, Michel Sleiman, discutera du dossier des réfugiés syriens à New York lors des prochaines réunions de l’Assemblée générale des Nations unies ».
M. Charbel a également évoqué le dossier des réfugiés avec le chargé d’affaires US au Liban, Richard Miles, mettant l’accent sur « la coopération entre le Liban et les États-Unis dans ce cadre ».
Pour sa part, le député Issam Araji a souligné que « le nombre des réfugiés syriens dans la Békaa a énormément augmenté au cours des derniers jours et cela, malgré les mesures de contrôle prises par la Sûreté générale ». « La Békaa est surpeuplée à cause des réfugiés syriens en raison des frappes américaines attendues », a-t-il dit, appelant « le gouvernement libanais à prendre des mesures rapides pour faire face à un énorme flot de réfugiés au cas où les frappes sont exécutées ». « Nous aurions souhaité que le gouvernement traite ce dossier avec plus d’efficacité, notamment en mettant en place des camps d’accueil à la frontière et en assurant aux réfugiés des aides médicales », a-t-il ajouté.
À ce propos, le directeur du bureau de la Campagne nationale saoudienne de soutien aux frères syriens, Walid Halal, a remis à la Fondation Hariri des fonds consacrés aux aides éducatives visant à assurer la scolarisation des élèves syriens réfugiés à Saïda et ses alentours.
La somme versée hier s’élève à 840 000 dollars. Elle fait partie d’un fonds de deux millions de dollars, dont 60 % ont déjà été versés à la Fondation Hariri.
L’argent couvrira tous les frais de scolarisation des enfants syriens fréquentant les écoles de Saïda, de la Fondation Hariri, de la maternelle jusqu’aux classes terminales.
Des écoles dans d’autres régions libanaises, relevant de l’Association pour l’éducation islamique, profitent également de ce fonds saoudien. Ces établissements ont recruté 600 enseignants syriens pour s’ocuper de dispenser des cours aux élèves syriens déplacés.