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À La Une - Réactions

Après l'attentat de Tripoli, les responsables tentent de calmer la colère de la rue

Mikati qualifie le double attentat dans la grande ville du nord de "grande catastrophe humanitaire".

Des bénévoles s'activent pour réparer les dégâts du double attentat qui a secoué la ville de Tripoli, le 23 août 2013, dans le nord du Liban. Photo Twitter via @AbedTekriti

Les réactions se sont multipliées samedi au lendemain du double attentat meurtrier à Tripoli, où une réunion sécuritaire extraordinaire a eu lieu au domicile du chef du gouvernement sortant Nagib Mikati.

 

"Il s'agit d'une grande catastrophe humanitaire", a lancé M. Mikati à l'issue de la réunion à laquelle ont participé plusieurs hauts responsables et personnalités politiques.
"Les forces de sécurité ont renforcé leur présence à Tripoli et les mesures nécessaires seront prises afin d'éviter une nouvelle attaque similaire", a-t-il ajouté, avant de se rendre sur les sites des attaques.

 

Le Premier ministre démissionnaire a assuré que la ville de Tripoli "ne cèdera pas" et reste attachée aux institutions de l'Etat. M. Mikati a appelé les habitants de la grande ville du nord à la retenue et au calme. Selon lui, "Israël est le seul qui profite" de ce qui se passe au Liban.

 

Le ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel a affirmé que les "leaders politiques tentent de calmer la colère de la rue et d'avorter le projet de dissension qui vise tout le pays".

 

 

Le chef du gouvernement sortant Nagib Mikati s'est rendu sur le site des explosions à Tripoli le 24 août 2013. Photo Dalati et Nohra.

 

 

Depuis vendredi, les responsables condamnent et dénoncent à l'unanimité cette attaque survenue huit jours après un attentat à la voiture piégée à Roueiss, dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah chiite.

 

Samedi après-midi, des habitants de Roueiss ont par ailleurs organisé, à l'appel du Hezbollah, un rassemblement pour envoyer un message à l'adresse des habitants de Tripoli sous le slogan "Nos blessures sont les vôtres".


Le comité des oulémas musulmans s'est de son côté réuni samedi et a appelé l'Etat à accélérer le procès de l'ancien ministre Michel Samaha, accusé d’avoir planifié avec deux officiers syriens, des attaques terroristes visant à semer la dissension au Liban.
Les religieux ont aussi exhorté les autorités à poursuivre l'enquête sur les attentats de Roueiss à Beyrouth et de Tripoli afin d'arrêter les responsables. "Il faut éviter les arrestations arbitraires de citoyens innocents", indiquent-ils dans un communiqué.

(Témoignages : « Je me sens en danger, mais surtout complètement perdu... »)


Les services de renseignement des Forces de sécurité intérieure (FSI) ont arrêté samedi cheikh Ahmad el-Gharib car il apparaît dans un des enregistrements d'une caméra de surveillance de la mosquée al-Salam, près du site de l'explosion. Une force des SR a saisi plusieurs armes et grenades au domicile du cheikh, après son arrestation, a précisé l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

Les oulémas ont également demandé au ministère de la Défense de renforcer les mesures sécuritaires à Tripoli, d'envoyer des soldats à la frontière libano-syrienne et d'empêcher la milice du Hezbollah de poursuivre ses combats en Syrie.

 

Le Liban est profondément divisé sur la crise syrienne, ce qui renforce les tensions confessionnelles au pays du Cèdre. Alors que des hommes du Hezbollah combattent sur le terrain aux côtés des troupes d'Assad, des éléments sunnites apportent leur soutien aux rebelles syriens. Tripoli est en outre régulièrement le théâtre d'affrontements entre sunnites, qui soutiennent en majorité la rébellion syrienne, et alaouites (une branche du chiisme), favorables au régime Assad.

Dans ce contexte, cheikh Salem Rafei l'imam de la mosquée al-Taqwa où une des explosions a eu lieu, a affirmé samedi que les Libanais sont "victimes du terrorisme syrien". "Les plans de sécurité établis en dehors des institutions de l'Etat sont inacceptables. Nous ne devons pas diviser le pays en permettant ce genre de mesure", a-t-il encore dit tout en appelant le secrétaire général du Hezbollah à ne plus aider le régime syrien.

Le ministre des Finances Mohammad Safadi a indiqué que le double attentat de Tripoli vise tout le Liban et non seulement la grande ville du nord du pays.  "Les forces de sécurité font de leur mieux afin d'empêcher d'autres attaques", a-t-il dit.

Le patriarche maronite Béchara Raï a, de son côté, estimé samedi dans un entretien à radio Vatican que des "forces étrangères ont mis en œuvre un plan pour détruire le monde arabe".

Pour sa part, le député du Courant du futur Ahmad Fatfat a estimé que les attaques de Tripoli "ne sont que le début" et que le Liban traverse, actuellement, une situation extrêmement dangereuse.

 


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Les réactions se sont multipliées samedi au lendemain du double attentat meurtrier à Tripoli, où une réunion sécuritaire extraordinaire a eu lieu au domicile du chef du gouvernement sortant Nagib Mikati.
 
"Il s'agit d'une grande catastrophe humanitaire", a lancé M. Mikati à l'issue de la réunion à laquelle ont participé plusieurs hauts responsables et personnalités...

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