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À La Une - L’éclairage

Le message : Damas décide toujours de la stabilité du Liban

Les Brigades Abdallah Azzam ont vite fait de revendiquer le tir des quatre roquettes, lancées jeudi dernier sur le nord d’Israël à partir de Tyr. L’enjeu de cette opération aurait été d’entraîner Israël dans une guerre susceptible de brouiller les pistes et de modifier la position de la communauté internationale face à la crise syrienne, en touchant à un facteur auquel les acteurs régionaux et internationaux disent tenir particulièrement, à savoir la stabilité du Liban.
Le message est donc clair : malgré ses difficultés et la guerre qu’elle mène contre les combattants de l’opposition, la Syrie demeure en mesure de saper la stabilité au Liban. 


Mais le décodage de ce message exige une identification claire des Brigades Abdallah Azzam. Un responsable politique connaisseur des organisations jihadistes fait état de l’existence de deux groupes distincts qui œuvrent sous la même appellation des Brigades Abdallah Azzam (du nom d’un Palestinien jihadiste ayant combattu les troupes américaines en Afghanistan et au Pakistan, où il a été tué). Le premier groupe serait un groupe clandestin, fondamentalement jihadiste, et le second serait affilié au Front populaire de libération de la Palestine-commandement général d’Ahmad Jibril, qui travaille pour le compte des services de renseignements syriens. Cette organisation est basée au Liban dans trois camps de réfugiés palestiniens, Naamé, Koussaya et Bourj al-Barajné. Les communiqués émanant de ce groupe sont constamment stigmatisés par le premier groupe jihadiste qui est soucieux d’agir secrètement. C’est donc le second groupe, relevant des services de renseignements syriens, qui aurait lancé les quatre roquettes vers le territoire israélien. 


Si Israël a bombardé hier les parages de la localité de Naamé, qui abrite, dans des tunnels souterrains, le commandement général du Front populaire, il a veillé, dans sa réaction, à en atténuer la portée. L’État hébreu a ainsi et surtout exclu la responsabilité du Hezbollah libanais et accusé « le Jihad international » de vouloir déstabiliser Israël. Les médias israéliens sont allés jusqu’à évoquer « une attaque menée par des forces radicales pour se venger du Hezbollah en tentant de l’impliquer dans l’affaire, lui faisant payer ainsi le prix de son intervention en Syrie aux côtés du régime ».

 

Dans le même ordre d’idée, des sources indiquent que l’opération des quatre roquettes a été qualifiée de primitive par les experts et que ces dernières ont été tirées à partir d’une zone qui prête à équivoque, puisqu’elle se situe à équidistance du camp de Rachidiyé et de villages sunnites du Sud. L’attaque aurait donc visé à mettre le Hezbollah dans l’embarras : d’une part, le parti refuse d’ouvrir le front du Sud, étant déjà investi dans les combats en Syrie contre les takfiristes, et d’autre part, cela démontre qu’il a perdu sa suprématie du contrôle de son périmètre puisqu’il ne peut empêcher les attaques menées à partir du Sud.


Pour sa part, Israël se place en observateur attentif et patient des développements régionaux, soucieux d’éviter des faux pas susceptibles de lui valoir des réactions négatives à l’échelle régionale et internationale, comme l’expliquent certains milieux diplomatiques. Cette attente ferait écho au souci de Washington de laisser faire les différents courants de changement dans la région, et d’éviter coûte que coûte toute implication israélienne dans ces développements, puisque pareille ingérence détournerait l’attention de la crise syrienne.

 

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