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À La Une - Liban - Conjoncture

Le rapt des pilotes turcs ne devrait pas affecter significativement les relations économiques

La Turquie et le Liban ont beaucoup trop d’enjeux économiques pour risquer une discorde.

La bonne exécution des contrats concernant les barges turques fournissant de l’électricité sera-t-elle affectée par le rapt des deux pilotes turcs ? Des rumeurs filtrent déjà dans ce sens.

Le ministre sortant des Affaires étrangères, Adnane Mansour, a reçu un appel téléphonique de son homologue turc, Ahmet Davutoglu, qui lui a fait part de sa « grande inquiétude quant aux répercussions négatives du rapt des deux pilotes turcs sur les relations bilatérales » libano-turques, a rapporté mardi l’Agence nationale d’information (ANI, officielle). Douche froide pour les autorités libanaises, qui ont aussitôt multiplié les déclarations et les affirmations de bonne volonté en vue de rassurer Ankara.


Rappelons qu’un groupuscule se faisant appeler « les pèlerins de l’imam Rida » a revendiqué, vendredi, l’enlèvement de deux pilotes de la compagnie aérienne Turkish Airlines, Murat Akpinar et Murat Agca, sur la route de l’aéroport de Beyrouth. Le rapt aurait été orchestré, selon plusieurs sources, afin qu’Ankara contraigne les rebelles syriens à relâcher les neuf pèlerins chiites libanais qu’ils détiennent depuis mai 2012 à Aazaz.
Mais – sans, bien sûr, en minimiser la gravité – cet incident risque-t-il d’affecter significativement l’économie libanaise ?

 

(Pour mémoire : Orhan Bey rejoint Fatmagül Sultan)

Des propos conciliants
Outre les mesures sécuritaires, compréhensibles voire standard, qu’a prises la Turquie (fermeture temporaire du bureau de représentation commerciale et du Centre culturel, publication vendredi d’un avis aux ressortissants turcs « d’éviter tout voyage non essentiel au Liban »), il convient de souligner que, concrètement, aucune sanction ou mesure de boycott n’a été adoptée contre le Liban – jusqu’à présent, en tout cas.
En outre, la compagnie Turkish Airlines, qui a délocalisé ses bureaux du centre-ville à l’aéroport international de Beyrouth (AIB), aurait par ailleurs affirmé que cette mesure était « temporaire », la justifiant par les difficultés de ses employés à se rendre sur leur lieu de travail, le centre lazariste, a rapporté deux jours plus tôt le site d’information Naharnet.


En réalité, interrogés par L’Orient-Le Jour, les officiels et représentants des deux pays se sont voulus plutôt conciliants. Ainsi, le ministre sortant de l’Économie et du Commerce, Nicolas Nahas, tout en condamnant fermement l’enlèvement des pilotes turcs, n’a pas manqué de souligner que cet incident est « isolé, orchestré par un groupuscule (...) qui ne représente pas le Liban et ne reflète pas sa position officielle », ce qui ne donne aucune raison valable à la Turquie de sanctionner le pays du Cèdre, a-t-il affirmé en substance.
En outre, une source informée auprès du bureau turc de représentation commerciale a affirmé à L’Orient-Le Jour la volonté de ce dernier de « positiver » et d’éviter tout propos « risquant de jeter un froid » sur des relations commerciales « excellentes ».

 

(Pour mémoire: Les familles menacent clairement « chaque citoyen turc » à Beyrouth)

 


Les IDE libanais en Turquie ont totalisé 525 millions de dollars en 2012
De fait, la Turquie n’aurait pas, économiquement parlant, intérêt à mettre un terme à ses relations avec le Liban, l’un de ses points d’ancrage sur l’hinterland arabe et 37e partenaire commercial, selon les chiffres du ministère turc de l’Économie.


À cet égard, les exportations turques au Liban ont totalisé 846 millions de dollars en 2012, en hausse de 18 % en comparaison avec 2011, tandis que les exportations libanaises ont totalisé 176 millions de dollars (-38 %) au cours de la même période. En tout, la balance commerciale excédentaire était à l’avantage de la Turquie, avoisinant les 700 millions de dollars. De leur côté, les investissements directs étrangers (IDE) turcs au Liban se sont établis en 2012 à 25 millions de dollars, contre 21 millions de dollars un an plus tôt, tandis que les IDE libanais en Turquie ont totalisé 525 millions de dollars au cours de la même période, contre 210 millions un an plus tôt, toujours selon les chiffres du ministère turc de l’Économie.


Des chiffres qui indiquent clairement que les deux pays ont, rationnellement, tout intérêt à maintenir une bonne relation diplomatique ; la victime collatérale la plus probable devrait, au final, être le secteur touristique – encore lui...

 

 

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