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Les angoisses liées à la sécurité de la route de l’AIB ressurgissent de plus belle..

Le rapt des deux pilotes turcs samedi a une fois de plus réveillé les angoisses liées à la sécurité de la route de l’aéroport, qui n’ont cessé de se poser depuis les événements du 7 mai 2008, sinon depuis les assassinats politiques en 2005, notamment celui de Gebran Tuéni, tué dans un attentat à la voiture piégée quelques heures à peine après de son retour au Liban.
Le député Mohammad Kabbani (bloc du Futur) a appelé l’État libanais à protéger la route de l’AIB, l’aéroport lui-même et les compagnies qui l’emploient, ainsi que, naturellement, Turkish Airlines et son personnel, mais aussi les deux centrales électriques flottantes turques de Zouk et Jiyeh.
De même, le député Fady el-Habre (Kataëb) a souligné la nécessité pour l’État de tenir fermement la sécurité de la route de l’AIB. « L’État ne saurait se retrouver marginalisé par l’aile militaire d’une communauté ou d’un clan » à ce niveau, a-t-il ajouté.
Le député Antoine Saad a de son côté estimé qu’il fallait empêcher l’AIB d’être transformé en « îlot de sécurité privé » et, pour ce faire, « accroître les mesures sécuritaires afin de ramener la confiance perdue du fait des kidnappings itinérants, lesquels ont atteint un tel point qu’il n’est plus possible de se taire ». « Ce qui s’est produit est un acte terroriste organisé. Il y a un cerveau qui se cache derrière, et un plan visant à saper la sécurité, la stabilité et ce qui reste comme prestige à l’État et aux institutions, afin de donner l’impression que le Liban est un pays sans sécurité et qui doit être constamment soumis aux tutelles étrangères, dans une tentative d’imposer une tutelle iranienne », a noté M. Saad.
Encore plus direct, le député Jean Oghassabian (bloc du Futur) a indiqué qu’« aucune action sécuritaire ne peut se produire sans que le Hezbollah n’en soit informé ». « La zone où l’opération a eu lieu est sous la domination du Hezbollah », a-t-il relevé, soulignant que « la route de l’AIB est désormais l’otage du Hezb ».
Le chef du Courant chiite libre, cheikh Mohammad Hajj Hassan, a qualifié sans ménagements le double rapt de « crime international », rejetant les « tentatives des ravisseurs de se dissimuler derrière des communiqués portant le nom d’imams de la communauté chiite pour tenter de se faire un nom ». Cheikh Hajj Hassan a appelé les familles des pèlerins chiites retenus en otages à Aazaz à « ne pas se laisser entraîner dans ce genre d’infamies indignes de leur rang ». « Ne vous laissez pas faire par les oppresseurs », a-t-il ajouté, dénonçant « la similitude de l’image terroriste entre les chabbiha de Aazaz et les ravisseurs des pilotes turcs sur la route de l’AIB ».

« Des terroristes à l’AIB », accuse Kabbara
Le plus virulent a cependant été le député Mohammad Kabbara, qui a relevé la proximité entre le barrage de l’armée libanaise et le lieu où le rapt a eu lieu. « Nous avons le droit d’avoir un aéroport sûr, une route sécurisée, une justice impartiale, et des forces de sécurité qui n’occultent pas un terrorisme et se focalisent sur un autre, pour ne pas dire qu’elles s’allient à un terrorisme contre un autre », a-t-il lancé.
« L’AIB est infiltré par les terroristes (...). Cette réalité ne saurait être occultée. Les tentatives de le faire constituent un crime prémédité, celui d’ignorer la menace terroriste. Les promesses retentissantes d’assurer la sécurité de l’AIB, de ses environs et de sa route sont comme les promesses d’Éden faites par Satan. C’est pourquoi nous renouvelons, avec insistance, notre revendication historique, en l’occurrence celle de mettre en activité l’aéroport du président martyr René Moawad dans le Akkar, afin d’assurer aux Libanais et à leurs hôtes qui ne sont pas des terroristes un aéroport sûr. Il s’agit là d’un droit pour eux (...), d’autant que l’État libanais s’est effondré au rang d’État voyou qui soutient le terrorisme, puisqu’il persiste à ignorer les agissements du parti terroriste, sinon à le protéger, avec le soutien que certaines forces sécuritaires lui prodiguent », a poursuivi M. Kabbara.
Le député de Tripoli a appelé dans ce cadre le président de la République Michel Sleiman à mettre en pratique son discours du 1er août, lors de la fête de l’Armée. « Qu’il donne l’ordre de remettre l’aéroport René-Moawad en activité, ne serait-ce que pour que le peuple libanais puisse avoir un aéroport sûr loin du despotisme du parti terroriste », a-t-il noté. Et Mohammad Kabbara de s’adresser directement au chef de l’État : « Nous savons comme vous, Monsieur le Président, (...) que toute tentative d’assurer la sécurité des voyageurs allant vers et venant de l’AIB ne peut être assurée qu’à travers une soumission aux conditions du parti terroriste. Voulez-vous que le Liban se soumette au parti terroriste, avec ce que cela comporte comme dangers pour la réputation du pays ? Nous savons, Monsieur le Président, que la justice est incapable de poursuivre les criminels du parti terroriste, que ce soit à Tripoli, à Beyrouth, à Saïda, dans la Békaa ou n’importe où au Liban. Voulez-vous que le Liban soit soumis au terrorisme, Monsieur le Président ? (...) Pourquoi l’État libanais n’agit-il pas contre le parti terroriste et ses instruments ? Cela, nous voulons le savoir. Si vous ne pouvez le frapper ou protéger le peuple libanais de ses griffes, le moins serait que vous assuriez aux Libanais et aux visiteurs du Liban un aéroport sûr autre que l’AIB, qui est au cœur de l’État du terrorisme et dont la route est sous la domination du parti terroriste (...) », a-t-il ajouté.
Le rapt des deux pilotes turcs samedi a une fois de plus réveillé les angoisses liées à la sécurité de la route de l’aéroport, qui n’ont cessé de se poser depuis les événements du 7 mai 2008, sinon depuis les assassinats politiques en 2005, notamment celui de Gebran Tuéni, tué dans un attentat à la voiture piégée quelques heures à peine après de son retour au Liban.Le...

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