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À La Une - Conflit

Les rebelles syriens reprennent l'initiative sur plusieurs fronts

Un attentat fait 18 morts dans la banlieue damascène ; l’opposition appelle à une trêve pour la fête du Fitr.

Des rebelles syriens faisant le signe de la victoire à l’aéroport de Minnigh près d’Alep. Hamid Khatib/Reuters

Les rebelles se sont emparés hier d’une base aérienne stratégique près d’Alep, dans le nord de la Syrie, enregistrant ainsi un important succès après une série de revers face aux troupes du régime de Bachar el-Assad. « Les combattants de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et d’autres groupes rebelles ont pris à l’aube le contrôle total de la base de Minnigh », au nord de la ville d’Alep, a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

La télévision officielle, de son côté, a minimisé cette défaite en affirmant qu’il « n’y avait ni armes ni avions dans cet aéroport qui est inutilisable » et que l’armée « résistait avec succès à l’assaut ».

Selon les analystes, cette victoire s’inscrit dans la volonté de chaque camp de se débarrasser des positions adverses dans les territoires qu’il contrôle. L’opposition agit ainsi dans ses fiefs du Nord et de l’Est, et le régime dans le centre, comme l’illustre la prise en juin et juillet de deux bastions rebelles dans la province de Homs.

Quant aux Kurdes, dans le nord-est du pays, ils essaient de créer un territoire autonome en s’attaquant aux jihadistes.


Les groupes rebelles cherchaient depuis huit mois à s’emparer de l’aéroport de Minnigh afin d’empêcher le régime d’utiliser ses appareils pour bombarder les zones sous leur contrôle, explique l’OSDH. Il y a quelques mois, ils avaient pris l’aéroport militaire el-Jarrah et la Base 80, chargée d’assurer la sécurité de l’aéroport international, également dans la province d’Alep. Mais cet aéroport et les bases aériennes de Kwayress et Naïrab de la région sont toujours aux mains du régime.

 

 

Une vidéo postée par un groupe de brigades du nord de la Syrie et présentée comme montrant les rebelles sur le tarmac de la base aérienne de Mennegh.


Selon des analystes et l’OSDH, les derniers succès à Lattaquié et Alep sont le fruit d’une coopération entre les groupes rebelles locaux et des jihadistes.
En effet, depuis le début de l’assaut lancé dimanche, les troupes rebelles se sont emparées d’une demi-douzaine de villages dans la partie nord de la montagne alaouite, fief des alaouites dont est issu le président Bachar el-Assad. Des centaines de villageois ont fui les combats et trouvé refuge sur les côtes de la Méditerranée, ont précisé les rebelles.
La télévision officielle syrienne a indiqué hier qu’au moins deux des villages alaouites pris par les rebelles depuis dimanche avaient été repris. Toujours concernant la prise par les insurgés de plusieurs villages dans la province de Lattaquié, une source de sécurité a affirmé hier que l’attaque est le fruit d’une trahison : « Des miliciens prorégime chargés de surveiller la région ont abandonné leurs positions, vraisemblablement achetés par les adversaires, ce qui a permis aux insurgés d’avancer par surprise. »

 


Jaramana encore touchée
À Damas, dix-huit personnes, dont trois enfants, ont en outre été tuées et 56 autres ont été blessées dans un attentat à la voiture piégée, hier en fin d’après-midi, sur la place Siouf à Jaramana. Jaramana, une localité à majorité chrétienne et druze à l’est de la capitale, a été la cible de plusieurs attentats de la part des rebelles car elle soutient majoritairement le régime de Bachar el-Assad. Toujours dans la capitale, une source de sécurité a indiqué que le chef de l’organisation jihadiste Front al-Nosra pour la capitale, soupçonné d’être le cerveau des attentats les plus spectaculaires dans la ville, avait été arrêté avec deux de ses adjoints. Il serait responsable notamment de l’attentat du 22 mars qui a coûté la vie à Mohammad Saïd al-Bouti, le plus célèbre dignitaire religieux sunnite prorégime, et de celui de décembre 2012 contre le ministère de l’Intérieur.


Du côté de la frontière syro-turque, dix-huit soldats turcs ont été blessés hier lors d’affrontements qui opposaient les forces armées à plusieurs milliers de contrebandiers présumés venus de Syrie alors qu’ils tentaient de passer la frontière turque, a indiqué l’armée. Les gardes-frontières jordaniens ont de leur côté arrêté hier deux Syriens qui tentaient de s’infiltrer en Jordanie armés de fusils automatiques, a indiqué un porte-parole militaire. « Une enquête est en cours pour déterminer s’ils tentaient de passer des armes en contrebande pour les vendre ou envisageaient de commettre des actes terroristes en Jordanie », a-t-il dit sans plus de précisions.


La coalition de l’opposition a par ailleurs appelé hier à une trêve durant la fête marquant la fin du mois de jeûne de ramadan. Le conflit en Syrie a fait plus de 100 000 morts et poussé à la fuite des millions de Syriens qui se sont réfugiés pour la plupart dans les pays voisins. Dans les pays d’accueil, ils sont confrontés aux risques de recrutement comme enfants-soldats, aux violences sexuelles et à l’exploitation comme main-d’œuvre, souligne un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).

 

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Les rebelles se sont emparés hier d’une base aérienne stratégique près d’Alep, dans le nord de la Syrie, enregistrant ainsi un important succès après une série de revers face aux troupes du régime de Bachar el-Assad. « Les combattants de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et d’autres groupes rebelles ont pris à l’aube le contrôle total de la base de Minnigh »,...

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