En dépit de son jeune âge, Mokhtar Hasbini – qui se fait appeler Mokhtar Beyrouth – a su se faire une place dans le milieu sélectif de la photographie. La chanteuse Julia Boutros a récemment fait appel à son talent de portraitiste pour la pochette de son dernier album et les photos de son site officiel. Des mannequins le réclament pour leur portfolio, et ses photos de mode sont publiées dans la presse libanaise. Un de ses clichés a d’ailleurs fait la couverture de la version libanaise de U Magazine.
« C’est tout naturellement que j’ai choisi de mettre en scène, dans mon court-métrage de fin d’études, un jeune photographe qui me ressemble », confie Mokhtar. Ce film raconte l’histoire de Toufic Hasbini qui voit l’avenir de son Studio Beyrouth menacé lorsque le maire de la ville décide d’installer, dans le quartier, un photomaton. Avec les acteurs Charbel Kamel et Bshara Atallah en tête d’affiche, ce film rétro, chic, comique et un brin nostalgique donne un aperçu de ce que pouvaient être les années 60 dans la capitale libanaise. « J’ai essayé de restituer une ambiance joyeuse et insouciante d’une Beyrouth enchanteresse que nous autres, jeunes, n’avons pas eu la chance de connaître. J’ai dû me documenter, fouiller dans les archives, découvrir l’histoire de nos photographes locaux et faire, entouré de mon équipe, un travail énorme sur le décor et les costumes », explique Mokhtar. Et ses efforts ont fini par payer : Studio Beyrouth a été projeté au Liban, en France, en Italie, en Pologne et aux Émirats arabes unis où il a valu à son réalisateur le prix du meilleur film au Festival du film du Moyen-Orient de l’Université Zayed (Zumeff) à Abou Dhabi.
Fort de son expérience, Mokhtar Hasbini ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : il veut poursuivre ses études en audiovisuel à l’étranger et compte bien préparer un nouveau film.
Site web : www.mokhtarbeyrouth.com
Carole AWIT