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À La Une - Syrie

Affrontements "extrêmement violents" à Homs

Ban Ki-moon affirme que le bilan des combats a passé le cap des 100.000 morts.

Une fumée se dégage après le bombardement d'un quartier dans le centre de Homs. REUTERS/Yazan Homsy

Des combats d'une extrême violence se déroulaient jeudi à Homs, dans le centre de la Syrie. "Des affrontements extrêmement violents ont lieu à Khaldiyé, un quartier rebelle où les forces du régime tentent d'entrer, et selon un premier bilan, il y a au moins huit morts parmi les membres des forces de défense nationale (milice pro-régime) et un nombre indéterminé de morts dans les rangs des insurgés", a indiqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane.

 

La télévision d'Etat a fait état d'une percée de l'armée du côté est de Khaldiyé.


L'OSDH, qui bénéficie d'un large réseau de militants, de médecins et d'avocats à travers le pays, a fait état "d'un bombardement intense" sur Khaldiyé et sur le quartier limitrophe de Jourat al-Chayah. "Il y a des immeubles entièrement effondrés après la chute d'un missile sol-sol qui a causé la mort d'au moins trois personnes", selon l'OSDH. Une vidéo montre des blocs de béton obstruant des rues.

Selon Yazan, un militant de l'opposition à Khaldiyé, "les forces du régime essaient d'entrer et des centaines de projectiles de toutes sortes se sont abattus sur notre quartiers en quatre heures".

 

A Deir Ezzor (est), des combats ont opposé dans la nuit de mercredi à jeudi une brigade de l'Armée syrienne libre (ASL) à des combattants du Conseil islamique. Les islamistes l'ont emporté et ont capturé le chef et cinq membres de la brigade et occupé leur quartier général.

 

La télévision d'Etat a par ailleurs fait état de "7 morts et 62 blessés dont certains grièvement" dans une "explosion terroriste à la voiture piégée" à Jaramana, dans la banlieue de Damas. Le régime désigne par le terme de "terroristes" les insurgés. Des habitants de cette localité à majorité chrétienne et druze ont indiqué à l'AFP que le souffle de l'explosion avait fait trembler leur maison. Des tirs ont été également entendus après l'explosion.

 
(Eclairage : « Les Kurdes ne veulent pas que les forces islamistes dominent leurs régions »)


Plus de 2.000 morts depuis le début du ramadan

Plus de 100.000 personnes sont mortes depuis le début du conflit en Syrie, a affirmé jeudi le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, qui a appelé à poursuivre les efforts pour organiser rapidement une nouvelle conférence de paix. M. Ban et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui se rencontraient à l'ONU à New York, ont réaffirmé devant les journalistes avant leur réunion qu'il ne pouvait y avoir de solution militaire à ce conflit qui déchire la Syrie depuis 28 mois.

 

Alors que les rebelles syriens estiment le bilan à beaucoup plus de 100.000 morts, l'ONU s'est toujours montrée plus prudente dans son décompte. Le mois dernier, elle donnait un bilan de 93.000 morts. Mais M. Ban a estimé jeudi que "plus de 100.000 personnes avaient été tuées, et des millions avaient été déplacées ou avaient dû se réfugier dans les pays frontaliers".

 

Le conflit en Syrie a fait plus de 2.000 morts depuis le début du mois du ramadan le 10 juillet dernier, a par ailleurs indiqué l'OSDH.

"Au moins 2.014 personnes dont un nombre particulièrement élevé (1.323) de combattants des deux bords" ont été tués depuis le début du ramadan, a souligné Rami Abdel Rahmane.
Parmi les combattants tués figurent 816 insurgés (545 civils ayant pris les armes, 30 déserteurs et 241 combattants étrangers) et 507 membres des forces du régime (438 soldats et 69 supplétifs des Forces de défense nationale).

Par ailleurs, 639 civils, dont 99 femmes et 105 enfants, ont également été tués, alors que 52 corps n'ont pas encore été identifiés, selon l'OSDH.

"Le nombre réel de morts est en réalité plus élevé car les deux camps sous-estiment leurs pertes", a néanmoins souligné l'ONG.

Pour le directeur de l'OSDH, le nombre élevé de combattants tués s'expliquent par le "grand nombre d'armes qui arrivent chez les rebelles, ensuite parce que le régime intensifie ses attaques et enfin parce que dans les zones libérées, des accrochages ont lieu entre Kurdes et jihadistes".

Sur le plan diplomatique, le nouveau dirigeant de l'opposition syrienne, Ahmad Jarba, était à New York jeudi, où il devait rencontrer le secrétaire d'Etat John Kerry avant une réunion avec les membres du Conseil de sécurité de l'ONU, prévue vendredi.

"Il n'y a pas de solution militaire en Syrie, il n'y a qu'une solution politique", a redit M. Kerry, qui s'était entretenu mercredi avec son homologue russe Sergueï Lavrov, dont le pays soutient Damas.

L'administration américaine, qui soutient les rebelles, leur avait promis un accroissement de son aide militaire en juin, après avoir accusé le régime Assad d'avoir utilisé des armes chimiques.


(Repère : Armes chimiques en Syrie : un état des lieux)

 
Fin de la mission des expert de l'ONU
A cet égard, les deux experts de l'ONU chargés d'examiner l'utilisation présumée d'armes chimiques dans le conflit en Syrie ont quitté jeudi Damas à l'issue d'une visite de 24 heures.

La délégation composée de Ake Sellstrom et d'Angela Kane "a quitté Damas après une visite officielle de deux jours au cours de laquelle les experts ont rencontré des responsables syriens", dont le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem, a indiqué à l'AFP Khaled al-Masri, responsable de la communication et conseiller de l'ONU basé à Damas.

Le responsable de l'ONU n'a fourni aucun détail concernant les discussions des deux experts avec le régime sur leur accès au territoire syrien pour les besoins de l'enquête concernant notamment l'utilisation de gaz sarin.

Mais, selon une source syrienne, les autorités ont insisté pour que les enquêteurs onusiens se concentrent sur un incident attribué par Damas à l'opposition et survenu en mars à Khan al-Assal, près d'Alep (nord). Elles leur ont précisé qu'il leur faudrait attendre car cette ville est tombée récemment aux mains des rebelles et les combats se déroulent aux alentours.

Mme Kane est la haute représentante des Nations unies pour les Affaires de désarmement et M. Sellstrom est le chef de la mission des Nations unies chargée d'enquêter sur les allégations d'usage d'armes chimiques en Syrie.

Selon l'ONU, Damas refusait que les enquêteurs se penchent aussi sur des accusations portées contre l'armée syrienne par Londres et Paris concernant des incidents similaires à Homs (centre), en décembre 2012. Cette divergence avait empêché jusqu'à présent la mission d'enquête de l'ONU de se rendre sur place.

 

(Pour mémoire : Que change la levée par l'UE de l'embargo sur les armes destinées aux rebelles syriens ?)

 

Un photographe enlevé

Enfin, un photographe polonais a été enlevé mercredi par des hommes armés dans le nord-ouest de la Syrie, a annoncé Reporters sans Frontières (RSF) qui exige sa libération.

"Reporters sans frontières demande la libération immédiate et inconditionnelle du photo-journaliste polonais Marcin Suder, enlevé par un groupe d'une quinzaine d'hommes masqués et armés, aux alentours de 11 heures du matin le 24 juillet 2013, à Saraqeb, dans la province d'Idlib, située au nord-ouest de la Syrie", écrit l'organisation de défense de la liberté de la presse dans un communiqué.

 
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