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À La Une - Crise

Les Ikhwane comparent al-Sissi à Bachar el-Assad

L'armée appelle les Egyptiens à manifester contre le "terrorisme".

Des manifestants pro-Morsi dans une rue du Caire. Mohamed Abd El Ghany/Reuters

Le chef de l'armée égyptienne, le général Abdel Fattah al-Sissi, a appelé mercredi "tous les Egyptiens honnêtes" à descendre dans la rue vendredi pour lui "donner mandat pour en finir avec la violence et le terrorisme". Il a également appelé, lors d’une cérémonie militaire, "les Egyptiens à descendre dans la rue pour montrer au monde leur volonté comme avant le 30 juin" lors des manifestations de masse pour exiger le départ du président Mohamed Morsi destitué par l'armée le 3 juillet.

 

"Je vois que certains veulent entraîner le pays dans un tunnel sombre", a encore dit le général al-Sissi, dans ce discours retransmis à la télévision, en allusion aux troubles politiques souvent meurtriers qui secouent le pays depuis près d'un mois.

Le général Sissi a ainsi affirmé que des conseillers de M. Morsi avaient tenté de le dissuader de le déposer en "disant qu'il y aurait beaucoup de violence à cause des groupes armés". Il a aussi réaffirmé que l'armée n'avait fait qu'accomplir la volonté du peuple en destituant M. Morsi, dont il n'a pas prononcé le nom, le désignant uniquement comme "l'ancien président".

 

Cet appel intervient alors que les Frères musulmans partisans du président continuent de mobiliser pour réclamer son retour. Les partisans de Mohamed Morsi, souvent issus comme lui des Frères musulmans, ont promis de rester dans la rue jusqu'à son rétablissement au pouvoir. L'ancien président est détenu dans un site militaire gardé secret.

 

La réponse de la confrérie à l’appel du général ne s’est pas fait attendre.

"La déclaration de Sissi est un appel à la guerre civile", ont dénoncé dans un communiqué les Frères musulmans.

"Les menaces de Sissi, chef du coup d'État militaire sanglant, sont une déclaration de guerre civile", insiste le mouvement, ajoutant que le général "porte l'entière responsabilité de l'effusion du sang des Égyptiens".

Ce discours "ressemble à celui de Bachar, qui a lancé sa guerre contre le peuple syrien en demandant un mandat similaire", estiment les Frères musulmans, en référence au président syrien Bachar el-Assad.

 

Les Frères musulmans ont par ailleurs lancé dans un communiqué un mot d'ordre de manifestation vendredi à partir d'une trentaine de mosquées du Caire et à travers le pays.

 

Le mouvement Tamarod, qui rassemble de façon informelle de jeunes opposants à Mohamed Morsi et a joué un grand rôle dans les manifestations préalables à sa destitution, a affirmé, lui, son soutien à l'appel de l'armée.

 

Abdel Fattah al-Sissi a tenu ses propos contre le "terrorisme" peu après l'explosion d'une bombe dans un poste de police de Mansoura, à 110 km au nord du Caire. La déflagration a fait un mort. Le gouvernement parle d'attaque terroriste. Les partisans de Mohamed Morsi ont accusé les forces de sécurité d'être à l'origine d'un complot pour accuser les islamistes de l'attentat.

Dans un communiqué, ils mettent en garde contre "un plan manifeste des agences de sécurité et de renseignement pour préparer des attaques violentes afin de faire régner la terreur chez les citoyens, et tenter ensuite de faire le lien entre ces incidents et des manifestations pacifiques".

 

Une centaine de personnes, le plus souvent des soutiens de Mohamed Morsi, ont été tuées depuis la destitution du président islamiste. Les autorités accusent ses partisans de recourir à la violence, ce que démentent catégoriquement les Frères musulmans.

 

Dans la nuit de mardi et mercredi, deux nouvelles personnes sont mortes au Caire dans des affrontements entre partisans et opposants de Mohamed Morsi, s'ajoutant aux neuf tués recensés la veille après de heurts semblables.

Les Frères musulmans, dont de nombreux cadres ont été emprisonnés, accusent le ministère de l'Intérieur d'employer des malfrats en civil afin de s'attaquer aux militants. La police dément cette accusation.

 

Un soldat égyptien a, par ailleurs été tué mercredi par des hommes armés dans le Sinaï, une région frontalière d'Israël et de la bande de Gaza, ont annoncé des source de sécurité.

Le soldat a été touché à la poitrine à un barrage à Al-Arich, chef lieu du gouvernorat du nord-Sinaï, où plusieurs attaques meurtrières contre des policiers et des militaires ont déjà eu lieu ces dernières semaines.

 

 

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