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À La Une - Liban

Le Liban officiel, inquiet, attend le verdict de l’UE sur le sort du parti de Dieu

Pour Beyrouth, une inscription du parti de Dieu sur la liste des organisations terroristes aura des répercussions négatives sur la scène locale.

Le regard des responsables libanais est entièrement tourné aujourd’hui vers Bruxelles dans l’attente du verdict des ministres européens des Affaires étrangères. Ces derniers doivent se réunir aujourd’hui et décider en principe d’inscrire la branche armée du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes.


La réunion des ministres européens intervient après deux autres qui avaient été tenues au niveau de deux groupes de travail européens, composés l’un d’experts dans le domaine du terrorisme, et l’autre de délégués des ministres européens des Affaires étrangères. Les deux n’avaient pas réussi à s’entendre sur l’opportunité d’inscrire la branche armée du Hezb sur la liste des organisations terroristes et avaient fini par s’en remettre au conseil des ministres des Affaires étrangères, qui tient aujourd’hui sa réunion mensuelle.


Une unanimité est requise pour cette décision, redoutée par le Liban en raison de ses implications directes sur le pays et non seulement sur le Hezbollah. Vendredi, un responsable européen avait indiqué à l’AFP qu’à la suite de plusieurs réunions pour trouver un compromis entre les 28, ces derniers s’orientent vers « une position commune ». Le jour même, l’ambassadeur du Liban à Bruxelles, Rami Mortada, a alerté les autorités libanais sur le fait que le parti de Dieu a failli être mis sur la liste des organisations terroristes, du fait des « pressions énormes » exercées par les États-Unis, et au sein de l’UE, par la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, sur les experts réunis. Mais l’unanimité requise n’avait pas pu être obtenue parce que quelques pays, comme Malte, la République tchèque, l’Irlande et l’Italie expriment des réserves sur cette décision. Malte et la République tchèque notamment estiment qu’il n’existe pas de preuves irréfutables sur l’implication du Hezbollah dans des attaques terroristes.


Au Liban, on espère que ces États maintiendront leurs positions et barreront ainsi la voie à l’unanimité nécessaire pour inscrire la branche armée du parti de Dieu sur la liste des organisations terroristes.
On espère également que le Conseil ministériel européen prendra en considération les observations du président Michel Sleiman et du Premier ministre démissionnaire, Nagib Mikati, qui lui avaient demandé de renoncer à cette démarche.
Vendredi toujours, le ministre démissionnaire des Affaires étrangères, Adnane Mansour, avait chargé l’ambassadeur du Liban à Bruxelles, Rami Mortada, de remettre à chacun de ses homologues européens une lettre des dirigeants libanais qui expliquent les motifs de la requête adressée la semaine dernière à Bruxelles. Dans ces missives, le Liban souligne qu’il est attaché aux meilleures relations avec l’Union européenne ainsi qu’au maintien du partenariat avec l’UE, dans la cadre de la politique de voisinage. Il note que l’UE devrait prendre en considération le fait que le Hezbollah est une des composantes de la société libanaise et que nul ne peut ignorer cette réalité, d’autant qu’il est représenté au sein du Parlement et du gouvernement.


Le Liban explique également qu’une inscription du parti de Dieu sur la liste des organisations terroristes aura des répercussions négatives sur la scène locale. Il est vrai que l’UE prend soin de préciser que c’est l’aile militaire de la formation chiite qui figurera sur cette liste, mais de sources gouvernementales libanaises, on minimise l’importance de cette argumentation, en avançant le fait que c’est le commandement politique qui donne ses ordres au commandement militaire.


Côté européen, on soutient que cette décision n’a rien à voir avec l’implication du Hezbollah en Syrie et qu’elle est entièrement liée à « l’attaque terroriste perpétrée en juillet 2012 en Bulgarie et à la condamnation en mars à Chypre d’un membre du mouvement accusé d’avoir planifié une attaque contre des intérêts israéliens sur l’île.
Les propositions qui seront débattues aujourd’hui par les ministres devraient affirmer que l’UE entend poursuivre le dialogue avec tous les partis politiques libanais, y compris le Hezbollah, et maintenir l’aide humanitaire accordée au Liban ». Mais de mêmes sources, on redoute les conséquences politiques d’une telle décision si elle est prise et notamment les pressions qui seront exercées pour empêcher le parti de Dieu de faire partie du gouvernement.

 

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