Au moment où le député Ali Fayad appelait à la reprise de la conférence nationale de dialogue, son collègue du bloc parlementaire de la Fidélité à la Résistance, Mohammad Fneich, ainsi que le président du Conseil exécutif du Hezbollah, Hachem Safieddine, tombaient à bras raccourcis sur le 14 Mars, sans le citer, l’accusant de « faire de la provocation pour attiser la discorde » sunnito-chiite.
C’est un discours modéré que M. Fayad a tenu au cours d’un iftar à Khiam où il a considéré que la situation actuelle dans le pays « commandait trois éléments principaux, dont principalement la reprise de la conférence nationale de dialogue pour discuter de la stratégie nationale de défense ainsi que la dynamisation des cadres de dialogue bilatéral ou multilatéral ». « En fait, n’importe quelle forme de dialogue est importante en ce moment pour rouvrir les canaux de communication entre les Libanais et pouvoir ainsi réduire les problèmes qui se posent entre eux », a-t-il dit.
Le deuxième facteur sur lequel le député a mis l’accent, en vue d’une normalisation, est « l’entente autour de la nécessité de soutenir l’armée sans contraintes ou tergiversations », mettant en garde contre un soutien conditionné à la troupe et soulignant « l’importance de son rôle national au moment où certains essayaient de limiter son action ».
Le troisième facteur nécessaire pour M. Fayad est la formation d’un gouvernement. Jugeant « inadmissible l’ajournement d’une telle échéance pour cause de pressions extérieures ou autres », il a indiqué que le Hezbollah « ne pose aucune condition à la mise en place d’une nouvelle équipe ministérielle, mais a une vision de ce que devrait être un gouvernement qui doit être formé à l’image du pays et dans lequel toutes les parties politiques doivent être représentées, afin de pouvoir régler ensemble les problèmes qui se posent ». « Nous voulons un gouvernement politique équilibré. Quant aux conditions rédhibitoires posées seulement pour entraver la mise sur pied d’un cabinet, elles ne servent pas du tout le pays », a averti le député qui a mis en garde contre toute « tentative de remplacer un gouvernement d’expédition des affaires courantes par un autre ».
Dans le même temps, M. Fneich dénonçait au cours d’un iftar à Hanaway, au Liban-Sud, « le climat empoisonné dans le pays du fait des campagnes permanentes de provocation, menées afin d’entraîner une discorde dans le pays ». Il a accusé les détracteurs du Hezbollah de mettre ces campagnes « au cœur de leur programme politique pour court-circuiter la Résistance ». Ces derniers essaient de « plonger le Hezbollah dans le brasier de la discorde pour le liquider », a déploré M. Fneich en avertissant qu’une telle « aventure risque de se retourner contre ses auteurs dans la mesure où la discorde peut s’étendre à toutes les régions et n’épargner personne ».
Le même discours a été tenu par le président du conseil exécutif du Hezbollah, sayyed Hachem Safieddine, qui a souligné, à Bint-Jbeil, la détermination de son parti à « empêcher une discorde au Liban, d’autant que celle-ci servira l’ennemi israélien en premier ». Il a mis l’accent sur l’importance « du calme et du discours rationnel en ces périodes troubles », jugeant tout aussi nécessaire de « régler les dossiers en suspens à travers le dialogue ».
Sayyed Safieddine a en outre lancé un appel pour la formation rapide d’un gouvernement « représentatif », en accusant le 14 Mars, sans le nommer, d’en entraver la mise en place « parce qu’il mise sur des illusions venues d’ailleurs ».
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commentaires (3)
Il n'y a plus de dialogue possible avec le Hezbollah autre que celui de la planification de la remise de ses armes a l’armée. La stratégie défensive n'est de l'apanage de personne autre que de l’armée. En discuter c'est de la perte de temps. A relever cependant que pour que le Hezbollah, après avoir refusé directement ou a travers Aoun le dialogue, le demande brusquement et avec insistance. Il semble que les gifles et pertes en Syrie ont commencé a se faire sentir et la perte de popularité sur le terrain aussi. D'où la tentative de Mea Culpa de l’enturbanné enterré qui a senti le roussi au cul se faire plus insistant et brûlant. Il a du avoir eu vent de la très grande possibilité d’être considéré par l'Europe aussi comme terroriste et ça le terrorise car les conséquences seront terrible pour les Chiites du Liban partout dans le monde. Alors il tente de montrer patte blanche juste pour s'en sortir temporairement. Sans oublier des possibilités d'accords entre palestiniens et israéliens.
Pierre Hadjigeorgiou
10 h 15, le 22 juillet 2013