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À La Une - Liban

Geagea accuse le Hezbollah de faire du Liban « un pays de guerres et de misères »

La relance de la revue « al-Massira », dans une nouvelle mouture, a fourni l’occasion au leader des Forces libanaises de tirer à boulets rouges sur le 8 Mars.

Samir Geagea à la cérémonie de lancement d’une « Massira » new look. Photo Aldo Ayoub

Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, s’est livré hier à des philippiques contre le Hezbollah, le CPL et le 8 Mars en général, à l’occasion d’une réception pour la relance de la revue des FL al-Massira dans sa nouvelle formule.
La réception s’est déroulée à Meerab en présence de l’équipe de la revue et de nombreuses personnalités, parmi lesquelles des députés et des représentants des leaders du 14 Mars.


Parlant de la revue, M. Geagea a remémoré l’époque où « les jeunes la lisaient sous le manteau dans les régions soumises à l’occupation et à la tutelle syriennes, puis dans les régions du changement et de la réforme », dans une allusion au bloc parlementaire dirigé par le général Michel Aoun. « La meilleure définition pour al-Massira, a-t-il ajouté, c’est qu’elle est le flambeau de la résistance et un phare de la pensée bâti sur le réel et la vérité, et non sur des surenchères mortelles et sur la démagogie qui a démoli le Liban et empoisonné sa société. » Il a souligné que lorsqu’il était en prison, de 1994 à 2005, il s’inquiétait souvent du sort des « trois sœurs », les trois anciens organes médiatiques des Forces libanaises : Radio-Liban Libre, « qui est retournée il y a longtemps à la maison », al-Massira, « qui revient aujourd’hui », et « la grande sœur, la LBCI, que tout le monde attend encore ».

 

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Abordant le volet politique, M. Geagea s’est littéralement déchaîné : « La situation aujourd’hui au Liban est difficile, les périls nous guettent et notre devenir suscite l’inquiétude à l’heure où le rôle de l’État régresse à cause d’un parti qui le vampirise. » « D’aucuns entraînent le Liban vers la guerre en Syrie non pas pour le défendre contre Israël, comme ils le disent, mais pour défendre l’Iran et le régime d’Assad. Ce pari dangereux est en passe de nous attirer la mort, la destruction, la faillite et le chaos ; il va répandre la pauvreté et la misère, plutôt que le changement et la réforme », a-t-il martelé.


Et de poursuivre : « Aujourd’hui, au lieu d’être la Suisse de l’Orient, le pays de la démocratie, de la sûreté, des libertés, de la prospérité, du tourisme, des investissements, du progrès, du développement, le Liban est devenu celui de l’anarchie, des attentats, des tueries et de la mort. Jour après jour, ils nous traînent non pas vers le tiers-monde, mais vers le quart, le cinquième et même vers le huitième de mars. »

 

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« Ils veulent le Liban des guerres interminables, celui des armes qui entraînent d’autres armes, un fondamentalisme qui attire un autre fondamentalisme et un “devoir de jihad” qui attire “al-Nosra” et le “Takfir”. Tout cela, ils le veulent afin de justifier leur présence, leurs bazars, leurs arsenaux et leur hégémonie », a-t-il encore dit, avant d’ajouter : « De Saïda à Masnaa, en passant par Bir el-Abed, chaque jour illustre la pertinence de nos arguments. Mais à qui donc nous adresser quand les uns ont remplacé le Liban par l’Iran et les autres ont vendu leur conscience nationale et notre histoire pour quelques sièges parlementaires et ministériels ? » 
« Mais à quoi servent donc les sièges et les portefeuilles si le Liban n’est plus ? Quoi de plus vain que d’avoir cent cabines à bord d’un navire qui sombre ? Et pourquoi miser sur la victoire d’un régime répressif et sanguinaire un mardi quelconque, pendant que nous perdons, nous, notre système démocratique ? » a-t-il lancé. M. Geagea faisait allusion notamment à des propos tenus il y a plus d’un an par le général Aoun à l’issue d’une réunion hebdomadaire de son bloc, un mardi, et annonçant la fin de la révolution en Syrie avant le mardi suivant.


« Nous n’avons pas d’autre patrie que le Liban. Si d’aucuns considèrent ce pays comme une extension de la Syrie ou de l’Iran, qu’ils restent donc là-bas. Et si d’autres assimilent le pays à un trône d’or, qu’ils se reconvertissent dans le commerce et abandonnent la politique », a encore dit le chef des FL, avant de prévenir : « La patrie s’effrite et se perd sans État. Il nous faut aujourd’hui défendre ce qui reste de la légalité et de l’État indépendamment de ce que nous pensons de son bilan, parce qu’il n’y a point de salut sans un État effectif et des armes légales, et pour que cet État s’érige, il faut que le mini-État disparaisse, que les fusils soient réunis réellement, sérieusement, légalement et constitutionnellement. » « Assez de slogans creux, de mensonges et d’escroqueries : que celui qui aime vraiment l’armée lui remette ses armes », a conclu M. Geagea.

 

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