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À La Une - Le commentaire

Aoun a-t-il intérêt à maintenir son alliance avec le Hezbollah ?

Les milieux du 14 Mars estiment que le chef du Courant patriotique libre, Michel Aoun, n’a pas intérêt à se défaire de son entente avec le Hezbollah, surtout qu’il continue de caresser le rêve de parvenir à la présidence de la République, une ambition qui l’avait incité en premier et dernier lieu à se rapprocher du parti de Dieu sachant que les composantes du 14 Mars avaient déjà leur candidat à la présidence, notamment feu Nassib Lahoud et Boutros Harb.
Le camp du 8 Mars avait alors marqué une victoire sur son adversaire politique, barrant la voie aux candidats du 14 Mars en provoquant un défaut de quorum lors des séances électorales, jusqu’au moment où le choix est finalement tombé sur le général Michel Sleiman, désigné comme candidat consensuel.


L’alliance entre le CPL et le parti chiite s’est poursuivie par la suite, motivée par des intérêts communs sur la base de l’équation suivante : le parti assure aux candidats du CPL les voix dont ils ont besoin dans différentes circonscriptions. En retour, ce dernier assure au Hezbollah une couverture pour ses actions, quand bien même elles ne sont pas acceptées dans les milieux sunnites et chrétiens.  Se préparant à l’échéance présidentielle de 2014, Michel Aoun a décidé de refuser toute loi électorale qui n’assurerait pas la majorité à son camp politique, ce qu’il a réussi à faire en définitive.

 

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Cependant, il n’avait pas prévu ni bien calculé les enjeux de la prorogation du mandat du Parlement qui était non seulement un moyen d’éviter le vide au niveau de la législature, mais surtout de garantir la continuité à la tête de l’Assemblée, de manière à lui permettre de continuer à remplir le rôle qui lui est demandé à un moment aussi crucial sur le plan local et régional. M. Aoun ne s’attendait pas non plus à se retrouver seul à s’opposer à la prorogation du Parlement, encore moins au fait que les élections n’auront pas lieu, même sur la base de la loi de 1960 en vigueur.
Son espoir de parvenir à la présidence de la République était fondé sur la tenue en temps voulu des élections parlementaires qu’il ambitionnait de remporter. Un espoir qui s’est volatilisé avec la prorogation du mandat des députés pour une période de 18 mois. 

 

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Le chef du CPL peut cependant mettre à profit le fait qu’il partage avec le Hezbollah un principe : celui du refus du renouvellement du mandat du chef de l’État, sanctionné pour ses récentes prises de position, notamment en ce qui concerne les relations avec la Syrie et les armes du Hezbollah. Un terrain d’entente que le général Aoun voudrait monnayer en demandant à son allié chiite de faire front commun avec lui lors des prochaines élections présidentielles, afin de se voir compensé d’avoir été abandonné lors du débat sur la prorogation du mandat du Parlement. 

 

Les attentes de Michel Aoun ne manqueront pas toutefois d’embarrasser le parti chiite devant ses alliés, notamment Amal, surtout si le chef du CPL persiste à présenter sa candidature face à celle qui sera avalisée par le 14 Mars.
On le sait déjà, le mouvement Amal préfère en l’état actuel des choses l’option du renouvellement du mandat de l’actuel président, au moins pour un demi-mandat, si entre-temps une entente n’est pas trouvée autour de la personnalité qui devrait succéder à Michel Sleiman.
La question qui reste en suspens est de savoir si le fait de convenir, dès à présent, du successeur du chef de l’État pourrait être l’issue à la crise de la formation du gouvernement.

 

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