Israël lie l'attentat de Bir el-Abed à la "lutte" sunnito-chiite

Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a affirmé qu'Israël n'était pas impliqué dans l'attentat mardi matin à Bir el-Abed, un fief du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth.
"Nous constatons que la guerre en Syrie s'étend au Liban (...) Il s'agit d'une lutte entre chiites et sunnites. Nous observons, mais n'intervenons pas", a assuré M. Yaalon, cité par les médias. "Il y a beaucoup d'explosions dans la région mais le calme règne à nos frontières", a souligné M. Yaalon.

Une cinquantaine de personnes ont été blessées, dont deux grièvement, par l'explosion d'une voiture piégée dans un parking d'une banlieue chiite du sud de Beyrouth, a indiqué à l'AFP une source militaire à Beyrouth.

Un peu plus tôt dans la journée, le député membre du Hezbollah Ali Ammar avait accusé Israël d’être derrière l’attentat. "Cet acte lâche porte l’empreinte d’Israël et de ses alliés", a déclaré M. Ammar à la presse. "Personne ne réussira à porter atteinte aux engagements de la résistance", a-t-il dit.

(Lire aussi : Les responsables libanais dénoncent une tentative de destabilisation du pays)

L'ancien Premier ministre Saad Hariri a, lui aussi, évoqué Israël. "L'ennemi israélien tente d'engendrer une dissension (au Liban) en menant des opérations terroristes", a-t-il déclaré. M. Hariri a estimé que l'attentat d'aujourd'hui prouve qu'il faut renforcer l'union nationale "afin de garder le Liban à l'écart des conflits régionaux et d'éviter que le Liban ne soit entraîné dans une nouvelle guerre". "Cet acte criminel qui a visé un quartier résidentiel de la banlieue-sud est condamné par tous les Libanais (...)", a-t-il encore dit, appelant à la retenue et au calme face aux dangers dans la région.

Le conflit en Syrie divise profondément les Libanais entre partisans et opposants du président Bachar el-Assad, exacerbant les tensions confessionnelles. La plupart des Libanais chiites, emmenés par le Hezbollah, sont favorables au régime syrien de Bachar el-Assad, tandis que les sunnites soutiennent plutôt la cause de l'opposition syrienne, elle-même majoritairement composée de sunnites, à l'image du peuple syrien.

L’ambassadrice des Etats-Unis au Liban, Maura Connelly, a également vivement condamné l’attentat à Bir el-Abed, réitérant son rejet de toute violence au Liban. Mme Connelly a appelé toutes les parties à "la retenue et au calme".

La France a aussi condamné "avec la plus grande fermeté" l’attentat. Paris "réitère son engagement pour la stabilité du Liban et son refus du terrorisme", a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot. La France "appelle l'ensemble des Libanais à oeuvrer pour éviter une escalade de la violence et préserver l'unité nationale", a-t-il ajouté lors d'un point de presse.

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