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À La Une - Liban

Les immigrés chiites libanais du Golfe victimes du Hezbollah

"Certaines personnes qui ne sont pas impliquées vont payer cela au prix fort".

Des funérailles d'un combattant du Hezbollah tué dans les combats en Syrie, le 5 juillet 2013, à Khiam, au Liban-Sud. AFP PHOTO /ALI DIA

Les pays du Golfe, soucieux de sanctionner le Hezbollah pour son soutien actif au président syrien Bachar el-Assad, multiplient les expulsions d'expatriés chiites libanais, dont certains n'ont aucun lien avec le mouvement pro-iranien.

 

Créé par le pouvoir iranien dans les années 1980 afin de faire pièce à la présence israélienne dans le Liban-Sud, le Hezbollah chiite a mis tout son poids en hommes et en matériel pour contribuer au regain de fortune des forces gouvernementales dans le conflit syrien.

Les pays du Golfe, à majorité sunnite, soutiennent de leur côté l'insurrection, menée par la majorité sunnite en Syrie contre le président Assad, de confession alaouite, une branche du chiisme.

 

Le mois dernier, le Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui regroupe six pays de la région (Arabie saoudite, Émirats arabes unis (EAU), Qatar, Koweït, Oman et Bahreïn), a annoncé qu'il allait révoquer les permis de séjour de personnes associées au Hezbollah et de contrôler leurs activités commerciales et leurs biens.

Jeudi, lors d'une réunion de hauts responsables de la sécurité du CCG à Riyad, le ministre délégué à l'Intérieur de Bahreïn, le général Khaled al-Absi, a justifié cette décision par "la découverte de plusieurs cellules terroristes du Hezbollah dans les Etats du Golfe, leur participation à la formation de groupes terroristes et leur implication flagrante en Syrie".

 

(Lire aussi: Les monarchies du Golfe se concertent pour sanctionner le parti chiite)

 

"Malheureusement, certaines personnes qui ne sont pas impliquées vont payer cela au prix fort", note Abdoulkhalek Abdoullah, expert en sciences politiques aux Emirats. "Cela dit, le Hezbollah porte la responsabilité de cette situation. Il a franchi ses frontières nationales et s'est ingéré avec impudence et obstination dans une affaire purement syrienne. Cela, on ne peut pas l'ignorer", ajoute-t-il.

 

 

Polarisation entre chiites et sunnites

Depuis l'annonce du CCG le 2 juin dernier, au moins trois États du Golfe - l'Arabie saoudite, les Émirats et le Qatar - ont expulsé de nombreux expatriés libanais.

Selon une source proche des services de sécurité à Doha, 17 ou 18 immigrés libanais ont été priés de quitter le Qatar. Le nombre des expulsions pourrait être plus important dans les Émirats.

 

Hassan Alayan, un Libanais porte-parole des chiites expulsés, évalue à entre 25 et 30 le nombre de ses compatriotes chassés d'Arabie saoudite au cours du mois dernier.

"Je ne vois pas quel est leur intérêt d'expulser des gens qui sont dans ces pays depuis des dizaines d'années et qui les ont servis au mieux de leurs capacités", dit-il.

 

(Lire aussi: Des membres du Hezbollah convertis au christianisme pour éviter l'expulsion du Golfe ?)

 

De telles expulsions ne sont pas nouvelles, mais c'est leur simultanéité et la publicité qui en est faite qui interpellent.

La singularité de cette campagne trouve son explication dans l'inquiétude grandissante des monarchies pétrolières du Golfe face à la polarisation du conflit entre chiites et sunnites au Proche et Moyen-Orient, à la faveur de la guerre en Syrie.

 

Les autorités des pays du Golfe s'efforcent de démontrer que ces mesures ne frappent pas les expatriés libanais dans leur ensemble. Ces derniers sont des acteurs importants du développement économique de la région, qu'ils soient dans l'administration ou dans le privé. Nombreux sont ceux qui ont créé des coentreprises avec des partenaires locaux.

"La présence libanaise au Qatar est protégée et les Libanais du Qatar font partie de leur propre peuple. Ils se conforment aux lois de l’État et les respectent", a déclaré dimanche dernier le nouvel émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Khalifa.

 

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